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LICI_Handbook_FR.pdf - LICI Project

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_______________________________________________<br />

La composante<br />

langagière dans<br />

l’enseignement des<br />

DNL<br />

_______________________________________________<br />

ISBN 978­951­29­4076­9 ©University of Turku


FINLAND (Coordinator)<br />

Department of Teacher Education, University of Turku<br />

Heini-Marja Järvinen,<br />

<strong>FR</strong>ANCE<br />

2<br />

<strong>LICI</strong> Partners<br />

(229850-CP-1-2006-1-FI-LINGUA-L2PP)<br />

Centre d’Approches Vivantes des Langues et des Médias (CAVILAM) Vichy<br />

Martine Corsain<br />

IRELAND<br />

Waterford Institute of Technology<br />

Áine Furlong,<br />

ITALY<br />

CLIFU-Centro Linguistico Interfacoltà per le Facoltà Umanistiche – Università di Torino<br />

Teresina Barbero<br />

LITHUANIA<br />

Kauno technologijos universitetas<br />

Vilmante Liubiniene<br />

HUNGARY<br />

Károli Gáspár Református Egyetem,<br />

Maria Pakozdi<br />

AUSTRIA<br />

Akademienverbund Paedagogische Hochschule der Dioezese St.Poelten Paedagogische<br />

Akademie in Krems<br />

Doris Sygmund<br />

FINLAND<br />

Hämeen ammattikorkeakoulu<br />

Helena Parviainen


Remerciements<br />

<strong>LICI</strong> (Language in Content Instruction, 229850-CP-1-2006-1-FI-LINGUA-L2PP) est un<br />

projet Lingua 2 faisant partie du programme Socrates, réalisé entre 2006 et 2009. Les<br />

produits du projet comprennent le guide pour l’enseignant <strong>LICI</strong> traitant du rôle de la<br />

langue dans l'enseignement EMILE, un DVD d'accompagnement avec des échantillons de<br />

matériel pédagogique et le site Web <strong>LICI</strong> (http://lici.utu.fi).<br />

Le projet <strong>LICI</strong> tient à remercier le programme Lingua 2/Socrates pour son soutien<br />

financier, tous les partenaires pour leur précieuse contribution durant le déroulement du<br />

projet <strong>LICI</strong> et leur travail acharné pour réaliser les produits du projet. Merci aux<br />

institutions partenaires pour leur coopération tout au long du projet.<br />

Guide pour l’enseignant<br />

Les chapitres 1, 2, 3, 4, 9 et 12 ont été rédigés par Heini-Marja Järvinen, le chapitre 5 par<br />

Heini-Marja Järvinen, Vilmante Liubiniene et Maria Pakodzi, le chapitre 6 par Martine<br />

Corsain et Heini-Marja Järvinen, le chapitre 7 par Áine Furlong , Teresina Barbero, Heini-<br />

Marja Järvinen et Helena Parviainen, le chapitre 8 par Helena Parviainen et Doris<br />

Sygmund, le chapitre 10 par Teresina Barbero, le chapitre 11 par Teresina Barbero et<br />

Adriana Damascelli, le chapitre 13 par Teresina Barbero et Heini-Marja Järvinen. La<br />

coordinatrice du projet, Heini-Marja Järvinen, a suggéré des corrections lorsque celles-ci<br />

lui semblaient appropriées et édité tous les chapitres sous leur forme définitive.<br />

La traduction française du guide pour l’enseignant a été réalisée par Teresina Barbero,<br />

Martine Corsain et Áine Furlong et la traduction allemande par Doris Sygmund.<br />

DVD<br />

Un immense merci à tous ceux et celles, nombreux, que nous ne pouvons pas citer ici.<br />

Merci à tous les professeurs et aux étudiants qui ont participé à la réalisation des vidéos et<br />

au pilotage du matériel didactique. Merci à Lassi Martikainen, directeur de recherche,<br />

HAMK Université des Sciences Appliquées, Département de tôlerie, pour sa coopération et<br />

sa contribution au projet <strong>LICI</strong>, Tomi Karppinen, professeur, HAMK Université des Sciences<br />

Appliquées qui a fourni une image de la structure d'une maison et Lauri Kivelä pour le<br />

tournage de la vidéo. Merci aussi à tous les professeurs EMILE de Ihala, Vaisaari et de<br />

l’École Internationale de Turku, en particulier à Rainer Haarte, Pirjo Rajamäki, Heli Rimpi,<br />

Tuire Uoti et Taina Wewer. Merci à Alain Gallien, professeur de SVT, Lycée Clos Maire de<br />

Beaune pour son schéma sur Dolly ; au Cavilam et à TV5Monde. Et enfin merci à Lucia<br />

Guino pour sa superbe contribution au DVD.<br />

Nous tenons à remercier également l'évaluatrice externe du projet, Gisella Langé, pour ses<br />

commentaires et ses conseils, John Clegg pour sa précieuse contribution, Sauli Takala<br />

pour sa lecture attentive du guide de l’enseignant et pour ses commentaires avisés, Eero<br />

Laakkonen pour la maintenance technique du site Web, Mika Grönroos pour la couverture<br />

et la mise en page du guide sans oublier Jani Pöyhönen pour son expertise et sa patience<br />

dans la production du DVD.<br />

Turku, le 13 septembre 2009<br />

Heini-Marja Järvinen<br />

3


4<br />

Sommaire<br />

Sommaire.......................................................................................................................................................................4<br />

I<br />

1. Préface.........................................................................................................................................................................5<br />

2. Enseigner une langue en enseignant une DNL (discipline non linguistique) ...............................10<br />

3. Apprendre et enseigner le vocabulaire ........................................................................................................13<br />

4. Le rôle de la grammaire ....................................................................................................................................25<br />

II<br />

5. Enseigner la compréhension de l’oral .........................................................................................................30<br />

6. Enseigner la production orale .........................................................................................................................40<br />

7. Enseigner la compréhension des écrits .......................................................................................................51<br />

8. Enseigner la production écrite ........................................................................................................................64<br />

III<br />

9. Les capacités cognitives ...................................................................................................................................71<br />

10. Les stratégies d’apprentissage .....................................................................................................................76<br />

IV<br />

11. Utiliser les capacités cognitives et les stratégies dans la classe ......................................................86<br />

12. Une pédagogie fondée sur les tâches pour l’enseignement EMILE, Task-Based Instruction<br />

(TBI)...............................................................................................................................................................................98<br />

V<br />

13. L’évaluation dans un enseignement EMILE .......................................................................................103<br />

Appendice .................................................................................................................................................................112<br />

Glossaire ...................................................................................................................................................................119<br />

Bibliographie..........................................................................................................................................................126<br />

Le DVD, mode d’emploi .....................................................................................................................................134


Préface<br />

Ce guide pour l’enseignant a pour objectif de donner une base de réflexion et des outils à<br />

ceux qui pensent qu’on devrait encourager l’enseignement des langues et l’enseignement<br />

des disciplines en mettant l’accent sur la composante langagière des unes et des autres. La<br />

base théorique sur laquelle s’appuie cet objectif considère la langue comme un outil qui<br />

mènera au sens du contenu.<br />

Ainsi, en apprenant la langue « du métier », plus précisément le registre académique d’une<br />

discipline, l’apprenant enrichit son propre registre (pour l’acquisition du sens)<br />

Chaque discipline ayant son propre mode de raisonnement, l’apprenant doit donc<br />

acquérir le raisonnement, les stratégies et le répertoire linguistique qui relèvent de la<br />

discipline.<br />

En somme, ce guide fournit au professionnel un outil à la fois théorique et pratique pour<br />

mieux comprendre le sens de : apprentissage/ enseignement des langues, raisonnement<br />

propre à la discipline, pédagogie visant à promouvoir à la fois l’étude d’une langue et<br />

d’une discipline, intégration de la langue et de la discipline dans l’apprentissage,<br />

l’enseignement et l’évaluation.<br />

Ce guide est le produit d’un projet européen Socrates, Lingua 2 intitulé Language in<br />

Content Instruction (La langue dans l’enseignement d’une discipline) ou en abrégé <strong>LICI</strong><br />

(229850-CP-1-2006-1-FI-LINGUA-L2PP), qui a duré trois ans de 2006 à 2009. Le DVD qui<br />

se trouve à l’intérieur de l’ouvrage et le site Internet : http://lici.utu.fi complètent le guide.<br />

A qui s’adresse ce guide ?<br />

Il s’adresse à un public intéressé par l’apprentissage et l’enseignement d’une langue à<br />

travers une discipline, c’est-à-dire plus précisément par l’enseignement d’une matière par<br />

l’intégration d’une langue étrangère (EMILE). Il s’agit donc d’enseignants EMILE au niveau<br />

de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, de conseillers pédagogiques,<br />

d’élèves-professeurs en formation, de chercheurs, de responsables chargés de<br />

l’élaboration des programmes, des cursus.<br />

L’enseignement bilingue se déroulant dans des contextes éducatifs très différents, les<br />

ressources mises à disposition doivent toucher un très large public. On peut en effet<br />

distinguer:<br />

- parmi les enseignants : les professeurs de langues et les professeurs de disciplines<br />

non linguistiques (DNL) ; ceux qui ont déjà une expérience de terrain et ceux qui<br />

envisagent simplement de travailler un jour dans un contexte bilingue.<br />

- les élèves-professeurs en cours de formation ou/et les formateurs de formateurs.<br />

Le guide peut regrouper aussi un public venu d’horizons différents: professeurs locuteurs<br />

natifs ou non d’une ou plusieurs langues étrangères et professeurs de DNL natifs ou pas.<br />

5


6<br />

Les contextes EMILE<br />

- Enseignement primaire (de 5 à 11 ans approximativement): apprentissage précoce<br />

d’une langue. Intégration naturelle de la langue dans le contexte global de<br />

l’enseignement primaire.<br />

- Enseignement secondaire (de 11 à 18 ans approximativement, 1 er et 2 ème cycle<br />

selon les pays) : habiliter les professeurs de langues à s’attaquer à la langue et au<br />

contenu d’une autre matière et habiliter les spécialistes des disciplines à utiliser un<br />

autre outil de communication pour enseigner leur matière.<br />

- Enseignement supérieur (18 ans et plus) : professeurs d’université et spécialistes<br />

de disciplines ; plus le niveau d’enseignement de la discipline est élevé, plus la<br />

compétence langagière des étudiants est supposée élevée. Enseigner dans une<br />

langue étrangère peut être perçu « comme quelque chose qui va de soi »<br />

spécialement à l’université où la discipline est prioritaire et la langue considérée<br />

comme un véhicule.<br />

Sur quoi porte le guide ?<br />

Le guide peut servir à la fois d’ouvrage de référence et d’outil pédagogique aux<br />

professeurs, formateurs, conseillers pédagogiques impliqués dans la formation initiale ou<br />

continue des maîtres.<br />

Il leur fournit un support théorique et pratique sous la forme d’un cadre reflétant les<br />

principales tendances en matière d’apprentissage des L2 et d’enseignement des DNL. On y<br />

trouvera des applications de la recherche : par exemple, des stratégies d’apprentissage<br />

pour la classe.<br />

Le DVD qui accompagne le guide contient du matériel pédagogique pour l’enseignement :<br />

- des sciences et sciences sociales aux niveaux primaire et secondaire et<br />

- de la sociologie, de l’ingénierie et du marketing au niveau supérieur.<br />

A consulter également le site: http://lici.utu.fi<br />

Qu’appelle-t-on « Enseignement d’une matière par l’intégration d’une<br />

langue étrangère » ?<br />

- L’enseignement d’une matière par l’intégration d’une langue étrangère est une<br />

approche éducationnelle à double orientation dans le cadre de laquelle une langue<br />

supplémentaire (étrangère, régionale ou minoritaire et/ou une autre langue<br />

officielle du pays) est utilisée pour l'apprentissage et l'enseignement à la fois du<br />

contenu et de la langue. (CCN 2008).<br />

- L’enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère (EMILE) désigne<br />

l’enseignement d’une discipline au programme dans une autre langue que celle<br />

normalement utilisée. La discipline peut n’avoir aucun rapport avec<br />

l’apprentissage des langues, par exemple des cours d’histoire enseignés en anglais<br />

dans un établissement espagnol.


http://ec.europa.eu/education/languages/language-teaching/doc236_fr.htm<br />

- Les deux définitions ci-dessus sont plus méthodologiques que pédagogiques dans<br />

la mesure où elles font référence à l’utilisation d’une langue supplémentaire dans<br />

l’enseignement, ce qui est normal étant donné le développement récent de<br />

l’enseignement EMILE en Europe et par conséquent le manque de travaux de<br />

recherche à long terme sur les résultats de la méthode en termes d’apprentissage.<br />

- Les résultats de la recherche et les expériences accumulées jusqu’à présent ont<br />

toutefois été positifs et l’expérience de l’Enseignement d’une matière par<br />

l’intégration d’une langue étrangère s’est révélée essentiellement positive.<br />

Pourquoi l’enseignement d’une matière intégré à une langue<br />

étrangère ?<br />

L’approche de l’enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère offre toute<br />

une série d’avantages.<br />

EMILE<br />

participe à la construction d’une compréhension et d’un savoir interculturels<br />

développe des compétences de communication interculturelle<br />

améliore les compétences linguistiques, en particulier la communication orale<br />

développe l’intérêt porté au plurilinguisme et les comportements qui lui sont<br />

favorables<br />

donne l’occasion d’étudier un sujet à travers une multiplicité de points de vue<br />

permet aux apprenants d’être davantage en contact avec la langue cible<br />

ne nécessite aucune heure supplémentaire d’enseignement<br />

complète les autres disciplines, au lieu d’entrer en concurrence avec elles<br />

diversifie les méthodes et les pratiques pédagogiques en classe<br />

accroît la motivation des apprenants et leur confiance tant dans la langue que dans<br />

la discipline enseignée.<br />

http://ec.europa.eu/education/languages/languageteaching/doc236_fr.htm<br />

Outre les bénéfices mentionnés ci-dessus, l’enseignement d’une matière par l’intégration<br />

d’une langue étrangère (EMILE) permet d’atteindre l’objectif de la Commission<br />

européenne : tout apprenant doit être capable de parler deux langues étrangères en plus<br />

de sa langue maternelle à la fin de ses études secondaires.<br />

La mobilité dans le travail demande une plus grande flexibilité des enseignants : ils<br />

peuvent être appelés à enseigner une autre matière ou à changer d’outil d’enseignement<br />

pour s’adapter aux nouveaux besoins de l’éducation.<br />

7


EMILE permet :<br />

8<br />

- non seulement de motiver les étudiants en langues mais aussi les autres qui<br />

peuvent ainsi continuer leur apprentissage d’une langue étrangère de façon<br />

pertinente ;<br />

- de mieux préparer les étudiants aux échanges Érasmus : ils doivent en effet suivre<br />

une conférence en L2,<br />

- d’accroître la visibilité des langues dans les institutions grâce à l’interdisciplinarité.<br />

Quel lien y a-t-il entre le guide et l’enseignement d’une matière intégré<br />

à une langue étrangère ?<br />

Le projet <strong>LICI</strong> et ses produits se focalisent sur la langue étudiée et son enseignement dans<br />

un contexte EMILE. Ceci ne veut pas dire que l’on mette moins l’accent sur la discipline,<br />

mais l’idée maîtresse du projet est qu’en mettant en valeur la langue dans l’enseignement<br />

de la discipline, le double objectif d’apprendre à la fois la langue et la matière est réalisé<br />

de façon optimale, puisque langue et discipline sont intégrées dans un enseignement<br />

EMILE.<br />

L’intérêt pour la langue<br />

La base théorique, pour l’intérêt porté à la langue dans l’enseignement d’une discipline,<br />

soutenue dans le guide <strong>LICI</strong> repose sur l’idée de la langue comme apport de sens. Langue<br />

et sens sont intégrés, l’élargissement de la langue entraîne l’élargissement du sens. Même<br />

si l’on se concentre sur toutes les compétences langagières, en fait on se concentre<br />

principalement sur l’aptitude à lire et écrire qui constitue une partie naturelle de<br />

l’enseignement de la discipline tout comme de l’enseignement EMILE.<br />

La langue, c’est : l’apprentissage/enseignement des quatre aptitudes (réception orale,<br />

production orale, réception écrite, production écrite), le vocabulaire et la grammaire<br />

(pertinente). Le discours offre un fond théorique et une sélection de stratégies, tâches,<br />

activités qui aident le professeur de DNL ou le professeur de langue à prendre les<br />

décisions qui s’imposent lorsqu’il prépare ou fait son cours dans un contexte EMILE.<br />

Les activités <strong>LICI</strong> sont référencées par rapport aux six niveaux A1, A2, B1, B2, C1, C2 du<br />

Cadre Européen de référence pour les langues (CECRL). L’évaluation est également en lien<br />

avec le CECRL.<br />

L’intérêt pour le contenu<br />

La base théorique qui permet de relier le contenu à la langue se trouve dans les capacités<br />

de réflexion (ou capacités cognitives) générales et spécifiques au contenu et dans les<br />

stratégies.<br />

Le Cadre des connaissances de Bernard Mohan offre une théorie de l’intégration de la<br />

langue et du contenu, plus précisément il relie les capacités de réflexion et de<br />

raisonnement aux connaissances linguistiques correspondantes. Prenons un exemple: la<br />

capacité de réflexion en relation avec Principes et séquences est sollicitée, en histoire,<br />

lorsqu’on crée et explique une frise chronologique ou en sciences lorsqu’on explique une


séquence cause-conséquences. L’intégration de la langue et du contenu ne concerne pas<br />

seulement l’apprentissage/enseignement mais aussi l’évaluation. Un chapitre est<br />

d’ailleurs consacré à l’évaluation de l’enseignement EMILE en tant qu’ensemble intégré du<br />

contenu et de la langue : évaluation traditionnelle, alternative, authentique.<br />

La dimension européenne<br />

En guise de conclusion, nous rappelons aux lecteurs trois documents européens qui sont<br />

particulièrement pertinents dans un contexte EMILE. Le plus incontournable d’entre eux<br />

pour les langues et celui auquel nous nous sommes souvent référés dans ce guide est le<br />

Cadre Européen de référence pour les langues (CECRL) téléchargeable sur le site du<br />

Conseil de l’Europe.<br />

LE CADRE EUROPEEN COMMUN DE REFERENCE POUR LES LANGUES(2001)<br />

http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/CADRE_<strong>FR</strong>.asp,<br />

Les deux autres cadres ont un champ d’application plus large. Ils complètent le CECRL, en<br />

fournissant un cadre pour l’ensemble des compétences qui sont pertinentes dans<br />

l’enseignement d’une matière par l’intégration d’une langue étrangère dans l’Europe<br />

d’aujourd’hui.<br />

- COMPÉTENCES CLÉS POUR L’ÉDUCATION ET LA FORMATION TOUT AU LONG DE<br />

LA VIE - Un Cadre de Référence Européen (2006)<br />

http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/<strong>pdf</strong>/ll-learning/keycomp_fr.<strong>pdf</strong><br />

http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/lifelong_learnin<br />

g/c11090_fr.htm<br />

- LE CADRE EUROPÉEN DES CERTIFICATIONS(2008)<br />

http://ec.europa.eu/education/policies/educ/eqf/eqf08_fr.<strong>pdf</strong><br />

9


Que veut dire apprendre une langue à travers un enseignement disciplinaire ? En quoi estce<br />

différent d’un cours de langue ? Comment enseigner le plus profitablement une langue<br />

dans un tel contexte ? Il n’y a pas de réponse toute faite à ces questions, mais il est<br />

intéressant de réfléchir à ces questions pour découvrir qu’elles appellent de nombreuses<br />

réponses.<br />

Dans ce guide, nous allons vous donner quelques exemples essentiels de théories et<br />

modèles d’apprentissage des langues y compris le modèle théorique élaboré dans ce<br />

guide.<br />

Que signifie apprendre une langue ?<br />

On ne compte plus les tentatives de réponses, un peu comme dans le conte des aveugles<br />

conduits vers un gros éléphant à qui l’on demande d’identifier l’objet qu’ils ont devant<br />

eux. Après avoir touché différentes parties du corps de l’animal, chacun des aveugles a eu<br />

une différente perception de l’animal. L’un d’eux toucha la trompe et fut certain que c’était<br />

un serpent ; un autre toucha l’oreille et pensa que c’était un éventail, tandis que celui qui<br />

saisit la queue, pensa que c’était une corde. Chacun avait en partie raison et tous avaient<br />

tort ! (“The blind men and the elephant” John Godfrey Saxe, 1816-1887). De la même façon,<br />

il y a donc différentes interprétations de l’apprentissage des langues.<br />

Pour les uns c’est une boîte noire génétiquement encodée, pour les autres l’apprentissage<br />

d’une langue trouve sa source dans l’environnement, pour d’autres enfin dans l’apport<br />

environnemental et l’acquisition implicite.<br />

Il y a les constructivistes qui construisent de nouvelles acquisitions sur des schémas<br />

existants et les connexionnistes qui comptent sur des réactions électro-chimiques pour<br />

produire des segments préconstruits utilisables automatiquement. Pour les<br />

individualistes chacun a son propre style d’apprentissage et apprend à utiliser des<br />

stratégies appropriées qui le conduisent vers l’autonomie. Il y a ceux pour qui il n’y a pas<br />

d’apprentissage sans motivation et ceux pour qui culture et identité sont inséparables de<br />

la langue. Enfin, les derniers envisagent l’apprentissage d’une langue comme un fascinant<br />

chaos, piloté par des attracteurs et des répulseurs sur la route chaotique de<br />

l’apprentissage.<br />

10


Comment enseigner une langue ?<br />

En dépit de la difficulté de la tâche, on a toujours appris des langues, probablement en<br />

utilisant la méthode qui convenait le mieux à chacun. On a mangé l’éléphant petit à petit,<br />

sans réaliser que la tâche était impressionnante et que l’objectif à atteindre était très<br />

éloigné. Peut-être faut-il tirer les leçons des expériences passées et s’appuyer sur la<br />

recherche en didactique des langues pour enseigner une langue.<br />

Pour réussir il faut : un apport de langue (langue cible) considérable pour permettre un<br />

apprentissage implicite et favoriser les inférences ; de nombreuses occasions de<br />

comprendre et produire des discours de types différents ; des occasions d’utiliser la<br />

langue de façon créative (jeux de rôle, simulations) ; des occasions de travailler en groupe,<br />

de négocier la forme et le sens. Enfin, il faut reconnaître que mémoriser et faire des<br />

exercices répétitifs permet d’acquérir les fonctions langagières et les expressions<br />

idiomatiques.<br />

Qu’est-ce qu’apprendre une langue en apprenant une DNL ?<br />

Le point de vue adopté dans ce guide reflète l’idée de Hallyday selon laquelle la langue est<br />

un pourvoyeur de sens. Les principes fondamentaux sont:<br />

Les textes expriment du sens à travers les mots.<br />

Les mots donnent une forme au sens.<br />

La langue est une ressource pour construire du sens.<br />

L’apprentissage d’une langue accroît les ressources langagières qui construiront le<br />

sens.<br />

L’apprentissage d’une langue peut être vu comme un potentiel de sens en<br />

croissance.<br />

Apprendre une langue dans le cadre de l’apprentissage d’une discipline, c’est atteindre le<br />

sens essentiel de la discipline à travers les ressources de la langue qui encodent le<br />

contenu spécifique. En apprenant le sens potentiel d’un contenu spécifique, l’apprenant<br />

apprend à la fois comment la langue encode le sens, les capacités cognitives et les<br />

stratégies qui sont ancrées dans le discours de la discipline. Exemple : à un niveau<br />

élémentaire, être capable de comprendre et d’exprimer des causes historiques signifie<br />

être capable de comprendre et d’utiliser des expressions telles que : alors, à cause de, en<br />

raison de, conduire à, la cause, le résultat. A un niveau plus avancé, un apprenant devra<br />

être capable de saisir les nuances les plus implicites contenues dans les différents moyens<br />

d’exprimer des causes historiques.<br />

11


Qu’est-ce qu’enseigner une langue en enseignant une DNL ?<br />

Un des objectifs de ce guide est de donner les moyens à l’enseignant(e) d’enrichir les<br />

ressources langagières de ses apprenants pour qu’ils puissent mieux exprimer le contenu<br />

de la discipline.<br />

L’enseignant(e) doit tout d’abord être conscient(e) du registre linguistique du domaine<br />

enseigné. En d’autres termes, l’enseignant(e) doit analyser les textes qu’il/elle utilise, puis<br />

identifier les ressources langagières qui sont spécifiques au registre du domaine.<br />

Ensuite, il/elle doit concevoir des tâches qui aident l’apprenant à identifier et apprendre<br />

les relations systématiques entre la forme et le sens dans la langue et le domaine ciblés<br />

(sens potentiel).<br />

Enfin, il devrait lui apprendre à considérer la langue comme pourvoyeur de sens.<br />

Si le professeur de DNL a la possibilité de collaborer avec le professeur de langue,<br />

l’intégration de la langue et du contenu pourra être partagée par les deux enseignants.<br />

Il y a une grande différence entre apprendre une langue dans la classe de langue<br />

essentiellement pour utiliser correctement le lexique et les règles de grammaire ou même<br />

apprendre une langue pour pouvoir communiquer et apprendre la langue dans une classe<br />

EMILE avec pour objectif d’élargir son potentiel de sens.<br />

Dans le premier cas, apprendre la forme est plus important que dans le deuxième cas où le<br />

sens et la langue sont intrinsèquement mêlés.<br />

12


Un mot est généralement défini comme une unité signifiante dont la transcription écrite<br />

est constituée d’une séquence de signes comprise entre deux blancs graphiques.<br />

Pourquoi le vocabulaire est-il important ?<br />

Depuis les années 1980, il y a un renouveau d'intérêt pour l'enseignement et<br />

l'apprentissage du vocabulaire 1 (ou lexique 2 ), on est loin des approches fondées sur<br />

l'enseignement et l'apprentissage de la grammaire. (Nation 1990, Sinclair 1991).<br />

La compétence lexicale est aujourd’hui considérée comme une composante importante de<br />

la compétence communicative, plus importante que la compétence grammaticale, par<br />

exemple.<br />

Grâce au développement des techniques statistiques, il est désormais possible de mesurer<br />

- l’étendue du répertoire lexical et ses relations avec la capacité à lire,<br />

- mais aussi l’intelligence.<br />

Il a ainsi été démontré que l’étendue du répertoire lexical, la capacité à lire et l’intelligence<br />

étaient fortement corrélées. (Anderson & Freebody, 1981).<br />

Il a aussi été démontré que le déficit en vocabulaire était un facteur important d’échec<br />

scolaire et que l’enseignement du vocabulaire du contenu disciplinaire, en particulier<br />

l’enseignement explicite du sens des mots, conditionnait la réussite scolaire. (Beck,<br />

Perfetti & McKeown, 1982; Baumann & Kameenui, 1991).<br />

La connaissance du vocabulaire est importante pour la L1 comme pour la L2. Pour Laufer<br />

(1996), les apprenants d’une L2 ont besoin d’un répertoire d’au moins 5000 mots pour<br />

être capables de lire sans difficulté en L2, sans être gênés ni par leur manque de<br />

connaissances lexicales en L2 ni /ou par leur faible capacité de lecture en L1. Outre<br />

l’étendue, la richesse du vocabulaire, apparaît aussi comme un facteur important. Par<br />

exemple, pour Qian (1999) la connaissance des collocations 3 , des noyaux de sens et des<br />

1 Dans l’usage courant, le terme vocabulaire désigne l’ensemble des mots d’une langue. Du point de vue de<br />

la linguistique, le vocabulaire renvoie au discours, alors que le lexique renvoie à la description de la langue<br />

comme système de formes et de significations.<br />

2 Le lexique désigne l’ensemble des unités constituant le vocabulaire d’une langue, d’une communauté<br />

linguistique, d’un groupe social (profession, classe d’âge, milieu, etc.) ou d’un individu.<br />

3 En linguistique, une collocation est une cooccurrence privilégiée, une association habituelle d'un mot à un<br />

autre au sein d'une phrase, un rapprochement de termes qui, sans être fixe, n'est pas pour autant fortuit,<br />

13


contraintes syntaxiques peut avoir une valeur instrumentale dans la relation capacité à<br />

lire - connaissance du lexique.<br />

Les implications pour l’enseignement intégré d’une langue et d’une discipline sont<br />

évidentes. En effet, en favorisant largement le développement du vocabulaire passif (en<br />

réception) comme du vocabulaire actif (en production), l’enseignement EMILE développe<br />

les connaissances lexicales des étudiants et stimule leurs aptitudes à produire du sens. Il<br />

faut toutefois remarquer que le développement du vocabulaire passif doit être<br />

accompagné par un travail mûrement réfléchi sur le vocabulaire actif avec une attention<br />

toute particulière accordée au langage conceptuel et aux collocations.<br />

Selon Sauli Takala (1989) apprendre comment les mots sont formés (préfixes, suffixes),<br />

développer la capacité d’inférence des apprenants en introduisant les mots de vocabulaire<br />

dans plusieurs langues en même temps contribue de façon efficace et économique à<br />

élargir le lexique.<br />

Qu’est-ce que le vocabulaire ?<br />

Il est généralement admis que le vocabulaire n’est pas seulement constitué de suites de<br />

mots séparés mais d’ensembles de mots qui fonctionnent comme un seul mot. Ainsi,<br />

l’ordre des mots dans une unité composée de plusieurs mots ne peut être changé (Ex. On<br />

ne dit pas : « Nous avons connu des bas et des hauts » ou « Messieurs, Mesdames bonjour»<br />

mais « Nous avons connu des hauts et des bas » ou « Mesdames, Messieurs bonjour» (Lewis<br />

1997). Ces groupes de mots sont préfabriqués, ce qui signifie qu’un enfant qui apprend sa<br />

langue maternelle, est exposé, pendant longtemps, à de gros apports de données (input) et<br />

que de nombreux outils langagiers lui sont fournis aussi implicitement par son<br />

entourage/environnement. L’enfant est exposé à des syntagmes/segments préconstruits<br />

qui se répètent fréquemment, relativement stéréotypés, sans grande originalité, (routines,<br />

rituels..) comme Vous voulez une tasse de café ? On verra ; Si j’étais à votre place (Lewis<br />

1997).<br />

La langue maternelle constitue une source de données à l’état brut dans laquelle<br />

l’apprenant puise implicitement un nombre élevé de syntagmes/segments préconstruits<br />

(chunks) qui reviennent fréquemment dans le discours. Or, le langage préfabriqué<br />

n’appartient pas seulement à la langue de tous les jours mais aussi à la langue<br />

universitaire, à celle des enseignements disciplinaires, ce qui rend son apprentissage et<br />

son enseignement tout spécialement pertinent dans un contexte EMILE.<br />

Lewis (1993, 1997) divise le lexique en mots (voiture, lire), groupes de mots (par<br />

exemple), collocations (ou rapprochements de mots) formées en particulier d’un nom ou<br />

verbe + adjectif, de combinaisons d’adverbe + adjectif (beurre ranci, tout à fait convaincu)<br />

et suites de mots tels que les segments préconstruits déjà mentionnés (Vous voulez une<br />

tasse de café ? On verra ; Si j’étais à votre place).<br />

comme : « voix suave », « courir vite », « entraîner des conséquences ». On parle aussi d'« expression » ou de<br />

« locution figée.»<br />

14


A noter enfin, les schémas de phrases, les connecteurs particulièrement importants dans<br />

un contexte EMILE et qui reviennent fréquemment dans le discours de la discipline.<br />

Exemples : Il s’agissait de…/le problème était de savoir si… /la solution consistait à… ;<br />

D’abord… ; Ensuite... ; Enfin….<br />

Si un locuteur natif peut « saisir au vol » des collocations de sa langue maternelle dans<br />

son entourage/environnement, un apprenant de L2, lui, rencontre normalement<br />

quelques difficultés à apprendre les collocations les plus banales.<br />

L’éducation bilingue, l’enseignement basé sur les disciplines et les contextes EMILE<br />

donnent certes plus d’occasions d’apprendre implicitement le langage préfabriqué qu’un<br />

enseignement des langues traditionnel, toutefois les conventions du discours académique<br />

ne peuvent pas être acquises de façon implicite à partir de l’environnement. Les locuteurs<br />

natifs comme les apprenants d’une L2 doivent apprendre explicitement la langue<br />

académique.<br />

Comment apprend-on le vocabulaire ?<br />

Le rôle des formules, modèles prévisibles, unités lexicales, a été souligné dans<br />

l’apprentissage de la langue maternelle comme dans celui de la L2. L’apport de langue<br />

(input) doit être riche dans les contextes EMILE pour permettre aux apprenants de se<br />

familiariser avec le langage préfabriqué de la discipline ; ce travail est nécessaire pour<br />

qu’il y ait apprentissage implicite.<br />

L’apport de langue (input) dans la classe constitue un large éventail de textes oraux tandis<br />

que les textes écrits qui relèvent de la discipline constituent des sources de conventions<br />

lexicales propres à la discipline: collocations, schémas de phrases, canevas de textes.<br />

Il semble que lorsqu’on apprend le vocabulaire, on apprend non seulement des mots<br />

isolés mais aussi des combinaisons de mots préfabriqués. En outre, apprendre une langue<br />

étrangère consiste en grande partie à apprendre machinalement par cœur des mots et des<br />

segments préconstruits. De nombreux contacts avec la langue – et le lexique – sont<br />

nécessaires pour acquérir des mécanismes (automatismes, réflexes linguistiques).<br />

L’automatisation favorise, à son tour, l’emploi d’unités lexicales au cours de<br />

l’apprentissage. Une fois que les segments préconstruits sont devenus des réflexes, ils ont<br />

besoin de moins de capacité de mémoire immédiate pour être activés, ce qui libère de la<br />

mémoire pour des opérations cognitives : s’intéresser à des aspects de la discipline, dans<br />

des classes EMILE, par exemple.<br />

La mémoire dans l’apprentissage du vocabulaire<br />

S’il est vrai que l’apprentissage du lexique ne se limite pas à l’apprentissage de segments<br />

préconstruits ou à l’acquisition de mécanismes il faut néanmoins noter que les processus<br />

relatifs à la mémoire sont extrêmement importants. La façon dont le lexique est accumulé<br />

dans la mémoire à long terme et la façon dont il est utilisé ensuite dans la communication<br />

constituent des enjeux majeurs lorsqu’on envisage l’apprentissage d’unités lexicales. Nos<br />

connaissances sur le fonctionnement de la mémoire avancent grâce aux progrès de la<br />

neurobiologie mais jusqu’à présent ce que nous savons de la façon dont le lexique est<br />

stocké dans la mémoire nous vient en grande partie des tests, les tests d’association de<br />

mots. En quoi consistent-ils ? L’expérimentateur invite le sujet testé à réagir aussi<br />

15


apidement que possible à un mot inducteur choisi au hasard en prononçant le premier<br />

mot qui lui vient à l’esprit. On suppose que les mots inducteurs et les mots qu’ils<br />

déclenchent sont stockés au même endroit de la mémoire. Les tests d’association de mots<br />

ont démontré –peut-être sans surprise – que les unités lexicales qui appartiennent au<br />

même champ lexical sont stockées ensemble. Il a aussi été démontré que les apprenants<br />

de L1 stockent les antonymes (grand/petit) à la même place.<br />

On sait qu’un lexique bien structuré est classé, catégorisé et qu’il est utile d’établir des<br />

associations (images, sons, sensations tactiles….) pour mieux retenir un mot car une seule<br />

association permet de retrouver un mot. Plusieurs associations contribuent à la richesse<br />

des réseaux lexicaux et garantissent d’accéder à un mot spécifique à partir de différents<br />

réseaux.<br />

16<br />

Connaître un mot<br />

On peut connaître un mot à des niveaux différents. Un débutant peut connaître seulement<br />

un sens d’un mot, tandis qu’un apprenant plus avancé est censé connaître la forme, les<br />

différentes acceptions, les emplois du mot (Nation 2001), y compris les collocations et les<br />

contextes possibles.<br />

Le vocabulaire EMILE se compose de mots propres à la discipline, par exemple de mots<br />

scientifiques, généralement d’origine latine ou grecque, comme auditoire, clavicule,<br />

incubateur ou de mots d’usage relativement commun qui ont un sens particulier dans le<br />

contenu disciplinaire où ils se trouvent: force, énergie, travail par exemple.<br />

Le vocabulaire peut être appris par la simple exposition à la langue, les mots sont compris<br />

dans leur contexte, il s’agit alors d’un vocabulaire réceptif. Ce vocabulaire peut rester au<br />

niveau de la compréhension seulement mais le vocabulaire peut être aussi productif, c’est<br />

le produit de la pratique et de l’automatisation et il se prête à être utilisé dans la<br />

production écrite ou orale. Plus le vocabulaire est automatisé et mieux il est encodé dans<br />

la mémoire (équipée d’associations) plus vite on le retrouve pour l’employer.<br />

Vocabulaire et réflexion<br />

Les capacités de réflexion (ou cognitives) peuvent être développées à travers<br />

l’enseignement du vocabulaire dans un contexte EMILE.<br />

En plus des mots qui dénotent des processus de pensée spécifiques (cf. Thinking skills and<br />

strategies Mohan, Bloom, « cubing »: analyse d’un problème selon plusieurs opérations<br />

mentales telles que définir, comparer, classer, etc.) on distingue les mots qui nomment des<br />

objets, les mots qui décrivent un processus et les mots-concepts.<br />

Le tableau 3.1 (cf. le DVD pour le matériel correspondant) illustre l’emploi de ces mots en<br />

classe.


Tableau 3.1 Taxonomie rapportée au domaine scientifique<br />

Types de mots Exemples Stratégies / exemples<br />

d’activités<br />

Les mots qui nomment (naming<br />

words)<br />

Ce sont les mots qui dénotent des<br />

objets ou des entités réels,<br />

identifiables et observables. Ces mots<br />

peuvent être :<br />

1. familiers, utilisés dans la<br />

communication courante<br />

2. non familiers, typiques du domaine<br />

disciplinaire<br />

Mots indiquant un processus (process<br />

words).<br />

Ce sont des mots à un plus haut<br />

niveau d’abstraction. Ils indiquent<br />

des processus typiques des sciences.<br />

Le sens de ces mots ne peut être<br />

compris que dans la relation avec<br />

d’autres mots<br />

Mots indiquant un concept (concept<br />

words). C’est dans cette catégorie<br />

qu’on trouve le plus grand nombre de<br />

mots et c’est dans ce groupe qu’on<br />

trouve le plus de difficultés, puisque<br />

les mots-concepts<br />

a) désignent des idées à un niveau<br />

croissant d’abstraction<br />

b) ne peuvent être compris de<br />

manière isolée mais par rapport à<br />

d’autres mots.<br />

(D’après Wellington & Osborne, 2001)<br />

Comment enseigner le vocabulaire ?<br />

a) Mots familiers : trachée<br />

péroné, ménisque…<br />

b) Mots non familiers, relatifs par<br />

exemple à des instruments de<br />

laboratoire ou à des éléments non<br />

visibles à œil nu : cellule, atome…<br />

Associer des mots à des<br />

images,<br />

Associer des mots à des<br />

définitions<br />

Légender (Labelling) les<br />

parties d’une image<br />

Classer des mots de<br />

vocabulaire dans des<br />

catégories<br />

Identifier les préfixes et les<br />

suffixes<br />

Évaporation, condensation Mettre en relation les mots à<br />

travers des diagrammes,<br />

cartes mentales pour illustrer<br />

des processus<br />

Représenter les processus à<br />

travers des organisateurs<br />

graphiques<br />

a) Concepts sensoriels,<br />

dérivés de l’expérience : énergie,<br />

force, température…<br />

b) Avec double signification<br />

(dans la vie quotidienne et dans<br />

les sciences) : convertir, ranger,<br />

alimentation, mémoire…<br />

c) Concepts théoriques, abstraits :<br />

composé, masse,<br />

Expliquer les concepts à<br />

travers des organisateurs<br />

graphiques<br />

L’enseignement du vocabulaire doit reposer sur ce que nous savons de l’apprentissage du<br />

vocabulaire. Les applications pratiques ci-dessous s’inspirent largement des théories sur<br />

l’apprentissage, de la recherche. Elles ont été sélectionnées pour répondre à la réalité<br />

EMILE.<br />

L’apport de langue (Input)<br />

Pour enseigner le vocabulaire on doit fournir un gros apport de langue (input) sous<br />

forme de textes oraux ou écrits, ces derniers fournissant des modèles pour l’emploi du<br />

vocabulaire en contexte authentique.<br />

Le constat, l’observation<br />

Apprendre le vocabulaire signifie considérer les mots dans leur contexte d’où la nécessité<br />

pour l’enseignant d’être un expert de la discipline pour pouvoir signaler aux étudiants les<br />

mots, les groupes de mots, les collocations, les schémas de phrases et de textes qui<br />

relèvent précisément de la discipline étudiée. Les matériels d’enseignement doivent<br />

17


fournir des modèles et des tâches susceptibles d’accroître la prise de conscience des<br />

formes, des fonctions et des significations du vocabulaire spécifique de la discipline.<br />

Lorsqu’il écoute ou lit, l’apprenant remarque qu’un mot est nouveau, il se dit: « j’ai déjà vu<br />

ce mot» ou bien : « ce mot est utilisé d’une façon différente de celles que je connaissais »<br />

L’enseignant met en évidence un mot en l’écrivant au tableau. Les apprenants négocient<br />

le sens d’un mot entre eux ou avec l’enseignant. Celui-ci explique un mot en donnant une<br />

définition, un synonyme ou bien en le traduisant en langue maternelle.<br />

Le travail avec des corpus<br />

Les corpus linguistiques accessibles sur l’Internet offrent des outils intéressants.<br />

A consulter:<br />

http://www.cnrtl.fr/corpus/frantext/<br />

http://ctlf.ens-lsh.fr/b_form.asphttp://corpusdelaparole.culture.fr/<br />

Le travail avec les dictionnaires et autres outils de référence<br />

Les dictionnaires et les encyclopédies sont une mine pour l’apprentissage du vocabulaire<br />

dans un contexte EMILE. Les encyclopédies offrent des définitions de concepts et des<br />

explications de processus. Les dictionnaires monolingues fournissent la définition d’une<br />

unité lexicale dans la langue cible, les dictionnaires bilingues fournissent l’équivalent en<br />

langue maternelle. On doit prévoir des tâches qui impliquent l’emploi de ces outils de<br />

référence.<br />

Pour les concepteurs de matériels, les enseignants et les étudiants qui travaillent avec des<br />

matériels disciplinaires authentiques, à signaler le site suivant : www.wordsift.com. Cette<br />

ressource peut être utilisée pour évaluer le vocabulaire académique dans les manuels<br />

scolaires, travailler sur des concepts spécifiques, la langue, etc.<br />

Pour en savoir plus, consulter les sites suivants :<br />

http://www.veille.lu/cms/veille/content.nsf/id/ADOE-7TZBMD?opendocument&language=fr<br />

http://www.paperblog.fr/988074/un-nuage-de-tags-pour-adsmanager/<br />

Dictionnaires et autres ressources en ligne :<br />

Dictionnaires de caractère général :<br />

http://elsap1.unicaen.fr/dicosyn.html<br />

www.paragraphes.com/gen/front.html<br />

www.biblio.usherb.ca/internet/dictext.htm<br />

http://atilf.inalf.fr/tlfv3.htm<br />

www.francophonie.hachette-livre.fr/<br />

www.tv5.org (le dictionnaire multifonction)<br />

Glossaires spécifiques :<br />

http://www.cite-sciences.fr/lexique/<br />

http://www.termsciences.fr/spip.php?rubrique23<br />

http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/<br />

18


Encyclopédies :<br />

http://fr.encyclopedia.yahoo.com/<br />

http://www.club-internet.fr/encyclopedie/<br />

http://encyclo.voila.fr/<br />

www.webencyclo.com<br />

www.francophonie.hachette-livre.fr/<br />

www.quid.fr<br />

http://encarta.msn.fr<br />

Sites d’apprentissage:<br />

http://www.polarfle.com<br />

http://lexiquefle.free.fr/vocab.swf<br />

http://www.peinturefle.ovh.org/<br />

http://jeudeloie.free.fr<br />

http://users.skynet.be/providence/vocabulaire/francais/menu.htm (vocabulaire illustré)<br />

http://users.skynet.be/bd/mots/(jeux de mots cachés)<br />

www.bonjourdefrance.com<br />

www.quia.com/dir/french/index_by_title.html (plusieurs liens)<br />

http://cr.middlebury.edu/public/french/Lexique/<br />

www.didieraccord.com/<br />

http://babelnet.sbg.ac.at/canalreve/dessins/exercices/exercices.htm<br />

http://goethe-verlag.com/tests/index1.htm (test traduction dans diverses langues)<br />

La pratique<br />

Pourquoi apprendre beaucoup d’unités lexicales sinon dans le but de retrouver<br />

rapidement un mot dans sa mémoire et d’être capable de s’exprimer avec fluidité.<br />

Le vocabulaire le plus fréquent et utile doit être pratiqué à un haut niveau<br />

d’automatisation. En revanche, si l’objectif est de comprendre une unité lexicale en<br />

contexte, une large exposition à travers l’écoute et la lecture combinée dans des activités<br />

du type « reconnaître, nommer, associer » peut être suffisante.<br />

La production<br />

S’entraîner à produire du vocabulaire à l’oral et à l’écrit est efficace pour l’apprentissage<br />

de la langue. La pratique de l’expression orale peut déclencher une « discussion à propos<br />

de la langue » (négociation de la forme), qui est aussi connue sous le nom de « mise en<br />

langage » (Swain, 2003). Une expression orale fluide repose à la fois sur le fait que l’on est<br />

capable de se souvenir rapidement d’un mot et sur l’automatisation du langage, en<br />

particulier des segments préconstruits. Ces segments sont faits de segments préfabriqués<br />

qui reviennent fréquemment dans le discours oral mais aussi de stratégies de<br />

communication ou de compensation qui sont utiles pour meubler la conversation.<br />

Le vocabulaire de l’écrit est différent de celui de l’oral: il est plus formel et comporte des<br />

formes nominales plutôt que des verbes et des subordonnées, le scripteur ayant plus de<br />

temps pour réfléchir au contenu.<br />

19


20<br />

L’inférence<br />

Lisez l’extrait ci-dessous.<br />

« Deux religieuses, un paris-brest, un mille-feuille. » A part pour un ou deux, on sait déjà à qui<br />

chacun est destiné mais quel sera celui-en-supplément-pour-les-gourmands ? [..] De l’autre côté<br />

du comptoir, la vendeuse, la pince à gâteaux à la main, plonge avec soumission vers vos désirs :<br />

elle ne manifeste même pas d’impatience quand elle doit changer de carton – le mille-feuille ne<br />

tient pas…»<br />

D’après Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard,<br />

1997.<br />

Comment comprenez-vous : « Deux religieuses, un paris-brest, un mille-feuille » ?<br />

Le texte fournit des indices contextuels (gourmands, comptoir, vendeuse, pince à gâteaux,<br />

carton) et grammaticaux (« deux », « un », « le » > des noms) qui aident le lecteur à<br />

comprendre. Deux religieuses, un paris-brest, un mille-feuille sont des gâteaux.<br />

Il semble y avoir une corrélation entre l’aptitude à inférer et la compétence linguistique :<br />

en effet, les apprenants qui ont un très bon niveau de langue sont capables de faire un<br />

grand nombre d’inférences (Read, 2000). Inférer est une aptitude particulièrement utile<br />

dans les approches EMILE où l’on sollicite beaucoup la capacité à définir des concepts et à<br />

résoudre des problèmes.<br />

Une des démarches envisageables pour l'enseignement de l'inférence consiste à fournir<br />

d'abord un modèle en raisonnant devant l'élève à haute voix. L’enseignant<br />

« décortiquera » ainsi son raisonnement et le verbalisera. De cette façon, le processus<br />

mental de l’expert (l’enseignant) sera exposé aux étudiants.<br />

A noter qu’il y a une différence entre enseigner = expliquer et enseigner= modéliser =<br />

montrer par exemple.<br />

Le regroupement de termes<br />

Puisqu’il est admis que les mots sont stockés par groupes, il est évident qu’ils doivent être<br />

enseignés par groupes. On peut, par exemple, regrouper :<br />

- les mots appartenant à un même thème,<br />

- les synonymes et antonymes,<br />

- les collocations.<br />

Les cartes mentales (cf. chapitre 8. Enseigner la production écrite, note en fin de page)<br />

peuvent être utilisées de différentes façons :<br />

- elles peuvent être utilisées avant l’introduction de nouvelles informations (« Cette<br />

carte mentale introduit des concepts importants pour l’unité que nous allons<br />

étudier. De quoi parle-t-elle ? »)<br />

- elles fournissent une vue d’ensemble et une introduction à un nouveau sujet (la<br />

carte mentale peut servir de support visuel).


- elles peuvent être utilisées comme support pour parler ou écrire (pour présenter,<br />

par exemple, au cours d’un exposé, comment les êtres humains se développent et<br />

les comparer aux plantes et/ou aux animaux)<br />

- elles peuvent servir d’exercices à trous à compléter, ou d’exercices pour la prise de<br />

notes à partir de l’oral ou de l’écrit.<br />

- elles peuvent enfin être utilisées pour un travail de révision à la fin d’une unité.<br />

http://outils-formateurs-education-patient.inpes.fr/fiche/4-4_seq02.<strong>pdf</strong><br />

Modèle de carte sémantique (1)<br />

21


Les cartes lexique<br />

Les cartes lexique représentent une manière traditionnelle d’enseigner et d’apprendre le<br />

sens des mots. Les cartes lexique servent à associer le mot à une image, le mot à sa<br />

définition ou bien le mot dans la langue cible à son équivalent en langue maternelle.<br />

Le carnet de bord<br />

Apprendre des mots exprimant des concepts est essentiel dans tous les apprentissages<br />

disciplinaires, et en particulier dans l’enseignement EMILE, où la langue cible est<br />

impliquée. Or, parmi les ressources pour la classe EMILE, il y a très peu de supports<br />

sonores, ce qui signifie que l’enseignant et les étudiants doivent adapter le contenu des s<br />

utilisés dans la langue cible ou celui des documents authentiques.<br />

Ce contexte de pénurie qui pourrait apparaître négatif ne l’est pas tout à fait. En effet, il<br />

peut inciter les étudiants à créer leur propre dictionnaire et à approfondir leur<br />

apprentissage de concepts-clé.<br />

Autre méthode : le carnet de bord sous forme de cartes sémantiques 4 , version libre et/ou<br />

version guidée. La première encourage le travail autonome et individuel : les étudiants<br />

notent les mots qu’ils trouvent intéressants, difficiles ou importants. Dans la deuxième,<br />

l’enseignant décide au moins en partie quels mots les apprenants doivent apprendre.<br />

22<br />

Synonymes<br />

Antonymes<br />

Collocations<br />

Nommer,<br />

Processus,<br />

Concept<br />

Mot<br />

concept<br />

CUBING<br />

Modèle de carte sémantique (2)<br />

Définition<br />

Image,<br />

diagramme,<br />

organigramme,<br />

carte<br />

4 Une carte sémantique est un outil de construction et de représentation graphique servant à élaborer, sous<br />

la forme d'un modèle, un réseau d'idées, d'informations ou de connaissances dans un domaine.


Activités lexicales<br />

Le tableau 3.2. présente une sélection d’activités assez répandues pour l’apprentissage du<br />

vocabulaire. On présume que l’apprentissage commence avec l’observation du mot,<br />

l’attention prêtée à sa forme visuelle, le but étant alors de promouvoir un premier contact<br />

de l’apprenant avec le mot avant de commencer le processus d’apprentissage. La phase de<br />

reconnaissance (nommer l’objet) demande une activité mentale supplémentaire. Pour<br />

pouvoir reconnaître un mot il faut savoir le discerner parmi d’autres objets, à un niveau<br />

encore relativement superficiel. L’étape finale de l’apprentissage lexical est celle où on est<br />

capable de reproduire les mots tout seuls ou avec un soutien minimal.<br />

Tableau 3.2 - Activités pour apprendre le vocabulaire (adapté de :<br />

http://esllanguageschools.suite101.com/article.cfm/how_to_teach_vocabulary)<br />

Stratégies Activités pour la pratique du vocabulaire<br />

Observer le mot « Flash cards », cartes lexique<br />

http://hebergement.acpoitiers.fr/ecoles17/stjeandangely/Textes/Txt_LVE/J<br />

eux/flashcards.<strong>pdf</strong><br />

Reconnaître et nommer<br />

le mot<br />

Images<br />

Classement<br />

Vrai/faux<br />

Association de :<br />

- mots en L1 avec des mots en L2<br />

- mots en L2 avec la définition en L2<br />

- mots et images<br />

- adjectifs et noms<br />

- verbes et adverbes<br />

- contraires<br />

Q.C.M.<br />

Entourez le mot que vous entendez<br />

Jeux : Bingo, Pictionary (dessinez le mot)<br />

Produire des mots Dictée<br />

Répondre aux questions<br />

Décrire une image<br />

Devinettes<br />

Ces activités peuvent être utilisées dans l’enseignement EMILE même si elles relèvent<br />

davantage de l’enseignement de la langue. La séquence depuis l’observation du mot<br />

jusqu’à la production adhère au schéma:<br />

Compréhension repérages mémorisation production.<br />

Elaboration<br />

L’application de la théorie de l’élaboration de Reigeluth à l’enseignement des langues<br />

(http://tip.psychology.org/reigelut.html) s’appuie sur le processus de stockage du<br />

langage dans la mémoire. L’élaboration exploite l’organisation de la mémoire en schémas.<br />

Les schémas existants et les scripts servent à étayer la langue. De nouveaux liens entre les<br />

schémas existants sont établis au moyen de tâches d’élaboration. Ci-après, quelques<br />

exemples d’élaboration:<br />

23


24<br />

Elaboration orale : L’enseignant choisit trois mots tirés d’un texte (ex. le soleil,<br />

l’orbite, la terre). « Faites une phrase en utilisant ces mots : le soleil, l’orbite et la<br />

terre ». L’enseignant : « Bien. Pouvez-vous faire une phrase plus longue ? »<br />

Etudiant 2 : « La Terre décrit une orbite elliptique autour du soleil ». L’activité continue<br />

sur le même principe jusqu’à ce que l’enseignant arrête l’activité.<br />

Adaptations : « Changez de phrase », « Imaginez une interview / un dialogue à<br />

partir de ces mots déclencheurs.<br />

Elaboration écrite : L’enseignant sélectionne de 10 à 20 mots ou phrasestirés d’un<br />

texte. « Ecrivez un passage en utilisant tous ces mots. Vous pouvez ajouter autant<br />

de mots que vous souhaitez pour construire un texte cohérent ». Si les<br />

mots/expressions appartiennent à un même champ sémantique, par exemple:<br />

médecin, prescription, chirurgie, infirmière, ordonnance, pilule, mal à la tête… il est<br />

vraisemblable que cela leur évoquera un schéma existant et que les productions<br />

écrites seront relativement semblables. Si les mots ou expressions sont très<br />

différents, comme dans cette suite aléatoire (chaque, est, riz, petit pain, mêler, se<br />

conduire mal, transpirer, sèchement, fantasque, amygdale, nuage, céréales), les<br />

productions sont susceptibles d’être très différentes puisqu’il n’y a ni script ni<br />

schéma partagé sur lequel construire le texte, chaque scripteur travaillant alors sur<br />

ses propres schémas. On peut construire un ensemble cohérent en puisant les<br />

outils linguistiques supplémentaires dont on a besoin dans le matériel déjà appris ;<br />

l’apport de langue nouveau (les mots donnés) est appris plus facilement puisqu’il<br />

fait partie de la structure mentale de l’apprenant en tant qu’individu.


Avec laquelle de ces deux définitions êtes-vous d’accord ?<br />

1. La grammaire est un système de règles.<br />

2. La grammaire est le moteur de la langue.<br />

La première définition se rapporte à une conception de la grammaire comme un ensemble<br />

de règles, qui sont enseignées explicitement et apprises intentionnellement. Enseigner<br />

explicitement la grammaire signifie souvent n’enseigner que des règles et des exceptions<br />

aux règles, mais parfois cet enseignement peut aussi inclure un des éléments de solution<br />

de problèmes et peut impliquer les processus d’apprentissage en général. Le but de<br />

l’apprentissage des règles de grammaire est d’apprendre les règles jusqu’à un certain<br />

niveau d’automatisation et de généralisation pour qu’elles puissent ensuite être utilisées<br />

pour générer d’autre sens dans des contextes nouveaux. Cela est appelé transfert de<br />

règles. Le principe du transfert est dérivé de la psychologie et constitue une des catégories<br />

hiérarchisées dans la taxonomie de Bloom.<br />

L’autre définition fait référence à une métaphore de la langue en tant qu’organisme vivant<br />

et à la grammaire comparée au sang, au cœur et aux veines de cet organisme. Cette<br />

perspective envisage la grammaire comme partie intégrante de l’apprentissage d’une<br />

langue dans lequel on ne peut pas dissocier l’apprentissage de la grammaire de<br />

l’apprentissage de la langue en général et de l’apprentissage du vocabulaire en particulier.<br />

La grammaire de la langue maternelle fait partie intégrante de l’apprentissage de la<br />

langue. Il s’agit d’un apprentissage implicite: il est automatique et l’apprenant n’est pas<br />

conscient du processus d’apprentissage; l’apprenant en langue maternelle ne relie pas<br />

consciemment les règles grammaticales à l’expression linguistique.<br />

Apprentissage explicite ou implicite de la grammaire<br />

Ces deux conceptions de la grammaire sont reliées à deux méthodes d’apprentissage :<br />

l’apprentissage explicite des règles est délibéré et les apprenants sont conscients des<br />

processus employés et capables de diriger eux-mêmes leur apprentissage par un effort<br />

supplémentaire, en utilisant les stratégies appropriées. L’apprentissage explicite est un<br />

apprentissage déclaratif, cela signifie que les règles de grammaire sont stockées comme<br />

connaissance déclarative. Il est reconnu que la connaissance déclarative peut engendrer<br />

des processus cognitifs plus fluides et plus automatisés et se transformer en connaissance<br />

procédurale (Anderson 2000).<br />

Il est clair que l’enseignement explicite facilite l’apprentissage de la grammaire d’une<br />

langue seconde ou étrangère, à la fois parce qu’il accélère le processus d’apprentissage et<br />

qu’il améliore le résultat final.<br />

25


Pourquoi la grammaire ?<br />

Pour quelques-uns la grammaire ne devrait pas être enseignée du tout puisque<br />

l’apprenant d’une L2 acquiert la grammaire comme un locuteur natif acquiert la<br />

grammaire de sa langue maternelle. D’autres, au contraire, pensent que la grammaire<br />

dans une langue seconde est apprise à un stade bien déterminé et que l’enseignement<br />

explicite ne peut qu’accélérer le processus sans changer toutefois l’ordre dans lequel la<br />

langue est acquise. D’autres enfin – peut-être la majorité – pensent que l’enseignement<br />

explicite des règles de grammaire peut aider l’apprentissage de la grammaire surtout dans<br />

le cadre d’apprentissages fondés sur le sens.<br />

Il est généralement reconnu, apparemment, que la meilleure façon d’apprendre la<br />

grammaire est de l’introduire dans un environnement d’apprentissage orienté vers le sens<br />

et la communication avec de brèves interventions de grammaire explicite. Ce type<br />

d’instruction est stimulé par un apprentissage par tâches de la langue seconde (Ellis<br />

2003).<br />

Enseigner la grammaire<br />

Ces deux points de vue différents sur la façon dont on apprend la grammaire impliquent<br />

deux manières différentes de l’enseigner. C’est aux enseignants de prendre leurs propres<br />

décisions quant à l’application de ces modèles théoriques.<br />

26<br />

Enseigner la grammaire par l’expérience<br />

L’apprentissage implicite de la grammaire est mieux réalisé lorsque l’apprenant est<br />

exposé à d’importants apports de langue. Cet enseignement de la grammaire résulte de<br />

l’acquisition implicite des règles, surtout avec de jeunes apprenants qui sont plus ouverts<br />

à un apprentissage global mais qui n’ont pas un niveau de pensée abstraite suffisant pour<br />

la résolution de problèmes et/ou le transfert de règles. Les adultes et les adolescents avec<br />

des compétences conceptuelles plus élevées et plus d’expérience dans l’apprentissage<br />

linguistique sont censés bénéficier davantage de l’enseignement explicite de la grammaire<br />

orienté vers l’apprentissage de règles. Les premières expériences réalisées dans les<br />

programmes bilingues, essentiellement dans l’enseignement bilingue au Canada,<br />

montrent que si les apprenants sont entièrement exposés à la langue ambiante pour<br />

l’apprendre de manière implicite dans le contexte d’un contenu disciplinaire, la<br />

grammaire n’est pas apprise de façon adéquate. La langue des apprenants en immersion<br />

montre les traces d’erreurs élémentaires qui se sont fossilisées.<br />

En dépit des opinions qu’on vient d’énumérer l’enseignement implicite de la grammaire<br />

présente d’autres avantages, entre autres l’occasion d’apprendre la grammaire dans un<br />

contexte orienté sur le sens ce qui rend possible la pratique et l’utilisation immédiates.<br />

Enseignement explicite de la grammaire<br />

L’enseignement explicite de la grammaire fondé sur les règles peut prendre différentes<br />

formes. On distingue principalement deux approches : l’approche par déduction ou bien<br />

l’approche par induction. Dans l’approche déductive, les règles sont introduites et<br />

pratiquées d’abord dans un contexte familier et ensuite appliquées à de nouvelles


significations dans des contextes nouveaux. Le but de l’enseignement déductif de la langue<br />

est le transfert des règles. Les règles peuvent aussi être apprises en les inférant de<br />

nombreux exemples. Ce type d’apprentissage est appelé inductif. La méthode déductive<br />

favorise les apprenants plus avancés et plus âgés avec des compétences de pensée<br />

abstraite tandis que la méthode inductive, étayée par l’enseignant, peut être utilisée pour<br />

enseigner la grammaire aux plus jeunes et aux débutants.<br />

Enseignement centré sur la forme<br />

L’enseignement centré sur la forme est un terme utilisé pour l’entraînement linguistique<br />

qui se concentre sur les formes de la langue dans un contexte communicatif pertinent. Il<br />

est reconnu qu’un certain niveau d’attention délibérée est nécessaire pour apprendre. Le<br />

but de l’enseignement centré sur les formes est de fournir aux apprenants l’occasion<br />

d’observer la forme de l’apport, de percevoir la différence entre la forme de l’apport et sa<br />

propre conception de la forme et enfin d’apprendre l’emploi de cette forme dans la langue<br />

cible.<br />

Que doit-on enseigner : la difficulté de la règle ?<br />

En supposant qu’une partie de la grammaire est apprise implicitement et qu’une autre<br />

exige un enseignement explicite pour être comprise, quelles sont les caractéristiques des<br />

règles grammaticales à apprendre de façon explicite ? Qu’est-ce qui rend la grammaire<br />

facile ou difficile à apprendre ? Il n’y a pas de réponse simple à cette question, en partie à<br />

cause des différences individuelles et en partie à cause des différences entre langue<br />

maternelle et langue cible, sachant que les perceptions de difficulté ou de facilité sont liées<br />

au niveau de compétence et à la distance entre la première et la deuxième langue. De<br />

surcroît on ne connaît pas suffisamment les processus psycholinguistiques qui rentrent en<br />

jeu pour déterminer le niveau de difficulté, comme l’ont démontré les résultats peu<br />

concluants et controversés de la recherche (Ellis, 2006; Spada & Lightbown, 2008).<br />

Ces résultats ont toutefois montré que l’enseignement explicite de la grammaire est<br />

important (Scheffler, 2009) et que plus la règle est « difficile » plus l’enseignement<br />

explicite est nécessaire. Il semble aussi que la première langue de l’apprenant joue un<br />

rôle majeur dans la perception des règles comme faciles ou difficiles. Dans une étude de<br />

Scheffler, par exemple, les éléments les plus difficiles dans la grammaire anglaise pour les<br />

apprenants polonais sont les temps des verbes et les verbes modaux, car – explique<br />

Scheffler – les verbes modaux n’existent pas en polonais et les temps des verbes sont<br />

exprimés de façon différente. Il est intéressant de remarquer que les articles n’étaient pas<br />

parmi les difficultés retenues même si le polonais n’a pas d’articles.<br />

Comme on a vu, il n’y a donc pas d’opinion généralement partagée sur des critères<br />

« universels » pour définir la difficulté d’une règle, cela dépend du contexte. Le meilleur<br />

conseil à donner à l’enseignant est de chercher les difficultés spécifiques de ses propres<br />

élèves et d’essayer d’y adapter son enseignement.<br />

27


Enseigner la grammaire dans un contexte EMILE<br />

Pour conclure, la grammaire fondée sur le sens et la grammaire fondée sur les formes<br />

sont utiles et peuvent être appliquées à l’enseignement EMILE. En termes d’enseignement<br />

disciplinaire, l’approche nécessite une connaissance de la langue en tant que système et<br />

elle englobe les aspects formels.<br />

En termes d’enseignement formel de la langue, on peut accorder plus d’attention aux<br />

textes spécifiques à la discipline et à leurs caractéristiques dans la classe de langue. Si<br />

l’enseignant de langue et celui de la discipline travaillent ensemble sur une unité intégrée,<br />

les deux approches peuvent utilement être combinées.<br />

Il n’y a pas d’approches méthodologiques définies pour enseigner la grammaire centrée<br />

sur le sens, mais les exemples suivants peuvent fournir quelques idées.<br />

Voilà quelques principes pratiques :<br />

28<br />

1. sélectionner des textes spécifiques à la discipline ;<br />

2. vérifier que le sens soit clair (il s’agit bien de se concentrer sur les formes dans le<br />

contexte d’un contenu, et non pas de se concentrer sur les formes en dépit du<br />

contenu) ;<br />

3. montrer la pertinence du texte pour la structure sélectionnée, par exemple en<br />

mettant en évidence la structure dans le texte, en fournissant de brèves<br />

explications, des définitions ou des règles dans la marge ;<br />

4. mettre en évidence alternativement la première (ou les deux premières)<br />

occurrence(s) et laisser les apprenants trouver le reste ;<br />

5. demander aux étudiants de trouver les points communs, les régularités contenus<br />

dans les exemples ;<br />

6. les laisser inférer la règle, étayer autant que nécessaire ;<br />

7. laisser les étudiants pratiquer la règle dans des contextes parallèles ;<br />

8. les laisser créer leurs propres exemples en utilisant la structure apprise ;<br />

9. généraliser l’emploi de la structure apprise dans d’autres contextes ;<br />

10. verifier que la signification soit claire à travers toute la séquence en établissant<br />

constamment des liens entre forme et fonctions.<br />

Il n’est pas nécessaire de passer à travers toutes ces étapes. Si le but de l’apprentissage est<br />

de comprendre la structure en contexte, les quatre premières étapes peuvent être<br />

suffisantes. Si l’objectif est d’apprendre la structure pour l’utiliser ensuite dans des tâches<br />

de production et de la transférer, il conviendra de la pratiquer davantage dans des<br />

contextes variés.


Exemple : la forme passive<br />

Une bonne règle consiste à éviter la forme passive et à utiliser la forme active à sa place.<br />

Toutefois, dans les écrits scientifiques, la forme passive est plus commune et plus<br />

appropriée, elle est considérée même une caractéristique fondamentale dans certains<br />

types d’écrits scientifiques: son emploi permet en effet d’écrire sans faire référence aux<br />

personnes comme acteurs, par contre elle permet de souligner le rôle d’un objet dans un<br />

discours objectif et fondé sur les faits. Par exemple, dans un chien a mordu l’enfant l’accent<br />

est mis sur le chien comme acteur de l’action, dans l’enfant a été mordu par un chien,<br />

l’accent est déplacé sur l’enfant et sur les conséquences de l’action. La forme passive<br />

permet de mettre un objet en relief mais aussi d’indiquer un acteur inconnu.<br />

L’exemple qui suit se trouve sur le DVD (cf. L’information génétique).<br />

L’enseignant distribue le texte ci-dessous et introduit la règle (Observez). Les flèches<br />

montrent comment le sujet de la forme passive devient complément d’objet direct dans la<br />

forme active et comment le sujet indéterminé, qui dans ce cas signifie « les chercheurs, les<br />

scientifiques… » est exprimé en français par le pronom indéterminé « on ».<br />

Des cellules d’une glande mammaire, productrices de lait, sont prélevées chez une brebis blanche puis mises<br />

en culture dans un milieu approprié pendant quelques jours.<br />

Parallèlement, après stimulation des ovaires chez une brebis à tête noire, des ovocytes sont recueillis, puis<br />

énucléés.<br />

Les cellules de glande mammaire et les ovocytes énucléés sont mis en contact et fusionnés.<br />

Sur les 247 cellules ainsi obtenues, seuls 29 embryons se développent. Ils sont réimplantés dans l’utérus de<br />

13 brebis à tête noire. Cinq mois plus tard, après une gestation de durée normale, l’une d’elles donne<br />

naissance à une brebis blanche appelée Dolly.<br />

Observez :<br />

Des cellules d’une glande mammaire, productrices de lait, sont prélevées chez une brebis blanche….<br />

On prélève des cellules d’une glande mammaire chez une brebis blanche….<br />

Les scientifiques prélèvent<br />

Le chercheur écossais prélève<br />

Relevez dans le texte d’autres phrases identiques.<br />

Transformez-les comme dans le modèle.<br />

29


Qu’est-ce qu’écouter ?<br />

La compréhension de l’oral est partout : 40-50% des adultes passent leur temps à écouter<br />

(Gilman & Moody, 1984). La production et la réception orales sont difficilement<br />

dissociables. L’interaction verbale repose sur une collaboration mutuelle où l'écoute et la<br />

parole se relaient. Même la communication à sens unique (émissions de radio, annonces,<br />

conférences universitaires) est destinée à un auditeur. Le message est destiné à un<br />

auditeur qui doit le comprendre et agir en conséquence.<br />

En outre, la compréhension orale est une compétence, ce qui signifie qu'elle peut être<br />

développée par la pratique. Dans l'enseignement des langues ainsi que pour EMILE, il est<br />

important que les étudiants soient suffisamment exposés à la langue cible pour écouter, à<br />

la fois l’enseignant et les autres dans la classe.<br />

L'écoute est un processus interactif. L'écoute est l'interaction de processus descendants<br />

(top-down) et ascendants (bottom-up).<br />

30<br />

L’écoute descendante (top-down)<br />

Les auditeurs s’appuient sur des processus descendants quand ils utilisent leurs<br />

connaissances préalables pour comprendre la signification d'un message. Les<br />

connaissances préalables incluent les acquis sur le sujet, le contexte du passage, le type de<br />

texte, la culture ou d'autres informations ou schémas stockés dans la mémoire à long<br />

terme (les séquences typiques ou les situations dans lesquelles la connaissance du monde<br />

est organisée). Les auditeurs utilisent les éléments lexicaux et les indices contextuels<br />

pour former des hypothèses et explorer le sens du passage.<br />

Peterson (1991) et Brown (2001) distinguent les compétences descendantes suivantes:<br />

distinguer les émotions,<br />

obtenir l'essentiel,<br />

reconnaître le sujet,<br />

utiliser les structures du discours pour améliorer les stratégies d’écoute,<br />

identifier le locuteur,<br />

évaluer les thèmes,<br />

trouver l'idée principale,<br />

trouver les détails qui aideront la compréhension,<br />

faire des déductions.


L’écoute ascendante<br />

D'autre part, les auditeurs utilisent aussi des processus ascendants quand ils s’appuient<br />

sur leurs connaissances linguistiques pour comprendre la signification d'un message. Ils<br />

construisent le sens en partant des sons, des mots, des relations grammaticales pour<br />

arriver au sens lexical dans le but de déchiffrer le message final. La compréhension orale<br />

ne traite pas les processus ascendants et descendants séparément, il s’agit plutôt d’un<br />

parcours interactif et interprétatif où les auditeurs utilisent à la fois leurs savoirs et leurs<br />

connaissances linguistiques pour comprendre les messages. Les auditeurs utiliseront un<br />

processus plutôt qu’un autre en fonction de leurs connaissances de la langue, du sujet ou<br />

de l'objet de l'écoute.<br />

Peterson (1991) et Brown (2001) distinguent les compétences ascendantes suivantes:<br />

distinguer l'intonation dans les phrases,<br />

distinguer les phonèmes (c'est-à-dire la plus petite unité phonétique capable de<br />

transmettre du sens dans une langue),<br />

écouter la terminaison des mots,<br />

reconnaître les configurations syllabiques,<br />

être conscient des « mots du discours », des phatèmes dans le discours informel,<br />

reconnaître les mots, distinguer la limite des mots,<br />

repérer les détails,<br />

distinguer les mots lexicaux et les mots grammaticaux selon l’intonation,<br />

trouver la syllabe accentuée,<br />

reconnaître les mots à voyelles non-accentuées ou centrales,<br />

reconnaître quand les syllabes ou les mots sont avalés,<br />

reconnaître les mots quand ils sont reliés entre eux dans un flot de paroles,<br />

utiliser l’accentuation, l'intonation et l’emphase pour repérer les informations<br />

importantes.<br />

Pourquoi écouter ?<br />

La compréhension orale a longtemps été une compétence «négligée» dans le domaine de<br />

l'enseignement et de l'apprentissage des langues jusqu’au jour où, il n’y a pas si<br />

longtemps, nous avons appris que la compréhension orale et la lecture qui jusqu’à lors<br />

avaient été qualifiées de compétences « passives » et « réceptives » étaient en fait un<br />

processus psycholinguistique actif et complexe.<br />

L'écoute active est un processus d'interprétation dans lequel les auditeurs établissent des<br />

correspondances entre ce qu'ils entendent et ce qu'ils savent déjà (Vandergrift, 1999).<br />

L'écoute constitue un élément important dans un certain nombre de théories et de<br />

modèles d'apprentissage des langues, tels que l’hypothèse de Krashen / une approche<br />

pour la Compréhension et la « Total Physical Response » d’Asher.<br />

Ces deux approches s'appuient sur l’acquisition de la langue maternelle qui se caractérise<br />

par de longues périodes de silence au cours desquelles l'enfant est le plus souvent plongé<br />

dans une écoute ambiante. Certaines de ces théories ont eu une influence sur les<br />

méthodes d'enseignement des langues (par exemple « l’approche naturelle » de Burt et<br />

31


Dulay), ainsi que dans l'enseignement EMILE, où on met très largement l’accent sur<br />

l’écoute.<br />

La compréhension orale est une compétence importante dans un contexte EMILE. Les plus<br />

jeunes apprenants EMILE s’en remettent entièrement à ce que l’enseignant leur apporte à<br />

l’oral pour apprendre la discipline et la langue, le discours de l’enseignant continue d’être<br />

le mode majoritaire d’input dans les classes EMILE tout au long du cursus. Au niveau<br />

universitaire, si non auparavant, les conférences constituent une des principales sources<br />

d’information. Si dans l’apprentissage en L1 écouter passivement le discours de<br />

l’enseignant n’est pas considéré comme bénéfique pour l’apprenant, dans un contexte<br />

EMILE en revanche l’apprentissage implicite de la langue comme de la matière se fait par<br />

le biais de l’écoute.<br />

(Cf. ci-dessous des suggestions pour savoir comment enseigner la compréhension de l’oral<br />

dans les classes EMILE.)<br />

Comment enseigner la compréhension de l’oral ?<br />

Il est impératif d'apprendre aux apprenants comment écouter. En effet, l’écoute étant<br />

considérée comme un processus et non plus comme un produit fini, la responsabilité de<br />

l'apprentissage appartient désormais à l'apprenant, le rôle de l’enseignant se limitant à<br />

l’aider à devenir autonome en lui donnant, par exemple, des stratégies qu’il pourra mettre<br />

en œuvre pour améliorer sa compréhension orale.<br />

32<br />

Étayage de l’écoute<br />

De toutes les compétences langagières (écouter, parler, lire et écrire), l'enseignement de<br />

la compréhension de l’oral, dans un environnement centré sur l'apprenant où l'objectif est<br />

de développer l’autonomie, requiert surtout l’étayage de cette compétence. Ceci, parce<br />

que la compréhension orale est une compétence réceptive, qui se passe à l'intérieur de la<br />

tête de l'auditeur/l’auditrice, d’une manière apparemment passive et cachée à<br />

l'observateur.<br />

Dans l'enseignement de l'écoute, il est important de faire en sorte que les apprenants<br />

soient conscients de la métacognition et des stratégies qu'ils utilisent, puis de leur<br />

apprendre un répertoire de stratégies d'écoute efficaces et enfin de les leur faire<br />

pratiquer, en supprimant progressivement le recours à des formes d’étayage. Par la suite,<br />

le choix et l'utilisation des stratégies d’écoute incombent entièrement à l'étudiant<br />

autonome.<br />

Étayage de la langue<br />

Un(e) enseignant(e) EMILE fournit constamment aux apprenants un étayage de la langue<br />

quand il/elle veut se faire comprendre (selon l’hypothèse de Krashen). La répétition, la<br />

reformulation, l'utilisation de synonymes et d’antonymes, la périphrase, les questions, les<br />

commentaires et la stimulation représentent quelques exemples de l’étayage de la langue<br />

orale.


Étayage visuel<br />

On entend par étayage visuel des images, des cartes, des graphiques, des tableaux et<br />

autres organisateurs graphiques qui aident l'auditeur/l’auditrice à structurer<br />

l'information qu’il/elle écoute et à prêter attention aux aspects clés du contenu. Des<br />

genres spécifiques d’écoute, comme le cours magistral, peuvent être étayés par grilles en<br />

T (on fait 2 colonnes, on donne un titre à chaque colonne ; les apprenants ajoutent les<br />

informations sous chacune des rubriques). Cela les aide à clarifier, à comparer et à établir<br />

des priorités. Les diagrammes de Venn guident la comparaison et le contraste. Ils aident<br />

également à identifier les domaines connexes.<br />

Comment enseigner des stratégies d’écoute ?<br />

Qu’est-ce que des stratégies d’écoute ?<br />

Les auditeurs/auditrices utilisent des stratégies métacognitives, cognitives et socioaffectives<br />

pour faciliter la compréhension et rendre leur apprentissage plus efficace. Les<br />

stratégies métacognitives sont importantes parce qu'elles permettent de contrôler ou de<br />

diriger le processus d’apprentissage de la langue. Les stratégies cognitives manipulent la<br />

matière à apprendre ou appliquent une technique spécifique lors d’un exercice d'écoute.<br />

Les stratégies socio-affectives décrivent les techniques que les auditeurs/auditrices<br />

utilisent lorsqu’ils/elles collaborent avec d'autres, qu’ils/elles vérifient leur<br />

compréhension ou qu’ils/elles contrôlent leurs émotions. (O’Malley & Chamot, 1990,<br />

Vandergrift, 1997).<br />

Que dit la recherche sur l'enseignement, l'apprentissage et l'utilisation de<br />

stratégies d’écoute ?<br />

La recherche montre que les auditeurs/auditrices les plus compétents utilisent plus de<br />

stratégies métacognitives et qu’ils/elles sont plus flexibles dans l'utilisation de celles-ci<br />

que leurs pairs moins habiles (par exemple, Goh, 1998).<br />

Il semble que les auditeurs/auditrices de haut niveau sont en mesure de choisir parmi un<br />

vaste répertoire de stratégies, de choisir et d’utiliser avec souplesse les stratégies qui<br />

conviennent en fonction des exigences de la tâche à accomplir contrairement aux moins<br />

performant(e)s qui disposant de peu de stratégies, n’arrivent pas à choisir celles qui<br />

conviendraient pour l’accomplissement d’une tâche.<br />

Il semble également que les activités stratégiques tendent à être relativement figées si les<br />

apprenants ne sont pas guidés dans la sélection et l'utilisation des stratégies, ceci parfois<br />

malgré l'aide reçue pendant l’accomplissement d’une tâche.<br />

Une des difficultés à enseigner des stratégies d’écoute réside dans la nature même de<br />

l'écoute, éphémère et non-visible ; cet aspect de l’écoute peut contribuer au fait que les<br />

apprenants ont de mauvaises notes en compréhension orale, et contribuer par voie de<br />

conséquence à leur manque de motivation et leur relatif échec en langue étrangère.<br />

Graham, 2006).<br />

Si l’impact de l’enseignement de stratégies d’apprentissage est controversé, il est<br />

cependant prouvé qu’un enseignement cohérent et à long terme est en mesure<br />

33


d'améliorer les activités stratégiques des apprenants et de conduire à de meilleurs<br />

résultats. (Graham & Macaro, 2007, Graham et al., 2008).<br />

En conclusion, il est probable que les apprenants qui ont été exposés à la langue étrangère<br />

pendant une longue période et ont ainsi l’habitude de se concentrer sur le contenu en<br />

réception orale disposent de plus de stratégies d’écoute que les apprenants dont<br />

l'exposition à la langue est plus limitée.<br />

Un environnement EMILE offre de nombreuses opportunités pour le développement et<br />

l'utilisation de stratégies d'écoute telles que l’anticipation et l'identification du<br />

vocabulaire de base, stratégies importantes à apprendre, surtout pour ceux/celles qui ont<br />

du mal à utiliser des stratégies (Graham & Macaro, 2007).<br />

L'écoute est une compétence importante dans un contexte EMILE car l’exposition à la<br />

langue est importante pour l'acquisition de la langue. Il faut non seulement exposer les<br />

apprenants au discours de l’enseignant, mais aussi à d’autres supports tels que les vidéos,<br />

les podcasts, les films et documentaires en particulier si l'enseignant n'est pas un locuteur<br />

natif de la langue cible.<br />

Ces supports authentiques en relation avec la discipline fournissent des informations<br />

précises et mises à jour sur le thème étudié, des échantillons de parlers différents et<br />

offrent ainsi aux apprenants la possibilité d’apprendre à comprendre des variantes<br />

particulières et régionales de la langue cible.<br />

En outre, l’écoute d’échantillons authentiques portant sur la discipline fournit des<br />

échantillons aux caractéristiques linguistiques typiques du registre et des modèles de<br />

registre académique que les apprenants peuvent adopter.<br />

De toute évidence, l'enseignant veillera à adapter les matériels à son public. Comme il<br />

n’est pas possible de retoucher le matériel vidéo ou audio aussi facilement que les<br />

supports écrits, l'enseignant aura recours à des activités d’étayage - activités de préécoute,<br />

écoute, post-écoute ; étude préalable du vocabulaire de base - pour faciliter la<br />

compréhension des supports oraux.<br />

Cf. ci-dessous une autre option pour accroître le potentiel d'apprentissage des élèves.<br />

34<br />

Enseigner des stratégies d’écoute<br />

Il semble que les apprenants diffèrent en termes de choix de stratégies (par exemple,<br />

Graham et al., 2008). Ceci signifie qu’avant d’apprendre à des apprenants à devenir plus<br />

stratégiques on doit commencer par lister les stratégies dont ils disposent et la manière<br />

dont ils s’en servent. Ensuite, on enseignera les stratégies en situation de classe réelle. De<br />

bons résultats peuvent être obtenus à condition de consacrer assez de temps à<br />

l’enseignement des stratégies et de le faire systématiquement (Graham & Macaro, 2007).<br />

En s’appuyant sur les résultats de leur étude, Graham et Macaro (2007) suggèrent<br />

d’enseigner les stratégies de la manière suivante :<br />

1. Utiliser des textes et des tâches que vous utiliseriez normalement avec votre<br />

classe, afin que les apprenants acceptent plus facilement leur formation en<br />

stratégies.


2. Lire la transcription et écouter l’enregistrement de façon à essayer d’anticiper les<br />

difficultés des apprenants, au-delà évidemment du vocabulaire inconnu. Ces<br />

difficultés peuvent comprendre : les liaisons et autres facteurs qui compliquent la<br />

compréhension des mots connus ou qui compliquent le repérage du début et de la<br />

fin des unités de sens ; un long document dans lequel les détails les plus importants<br />

ne sont pas évidents.<br />

3. Ne pas abuser du contexte ou du «sens commun» pour trouver le sens d'un texte.<br />

Cela conduit souvent les apprenants à faire des hypothèses erronées et à ignorer ce<br />

que le texte dit effectivement.<br />

4. Commencer par les stratégies les simples telles que l’anticipation: faire des<br />

hypothèses sur le vocabulaire et le contenu probables, vérifier ensuite en prêtant<br />

attention aux négations et aux adverbes.<br />

5. Compléter ce travail avec un « entraînement de l’oreille » qui aide les apprenants à<br />

décomposer la langue qu’ils entendent; cette approche laisse plus de place à des<br />

processus mentaux permettant de se concentrer sur le choix de stratégies.<br />

6. Une fois que l’on a mis en place une stratégie, rappeler aux élèves de l’utiliser lors<br />

d'autres activités d’écoute. Espacer petit à petit ces rappels car les apprenants<br />

doivent être capables d'utiliser des stratégies de façon autonome. (Graham &<br />

Macaro, 2007, 168 -169).<br />

Il semble que l'enseignement des connaissances métacognitives et des stratégies<br />

métacognitives ait donné des résultats encourageants auprès d’auditeurs de langues<br />

étrangères. La classification des connaissances métacognitives la plus connue est celle de<br />

Flavell (1976). Il s’agit d’une classification en trois catégories : les personnes, les tâches et<br />

les stratégies.<br />

- Les variables de personne : les traits personnels et universels qui influencent<br />

l’apprentissage,<br />

- Les variables de tâche : l’objectif, les exigences et la nature des tâches<br />

d’apprentissage,<br />

- Les variables de stratégie: la connaissance sur l’efficacité de certaines stratégies<br />

pour résoudre une tâche.<br />

Des niveaux élevés de connaissances métacognitives sont importants pour les apprenants<br />

autonomes, qui sont en mesure de prendre en charge leur propre apprentissage.<br />

Aider les élèves à comprendre quels types d'apprenants ils sont, à comprendre comment<br />

ils apprennent le mieux (les variables de personne), les guider pour qu’ils puissent<br />

évaluer ce qui est requis pour la bonne exécution de certaines tâches (la variable de<br />

tâche) et, enfin, leur apprendre à sélectionner les stratégies et techniques les plus<br />

appropriées pour accomplir une tâche (la variable de stratégie), voilà ce qui permet<br />

d’améliorer l'apprentissage et l'autonomie des apprenants (Goh et Taib, 2006).<br />

Questionnaire sur la prise de conscience métacognitive pour la compréhension auditive<br />

(MALQ)<br />

Le MALQ est un questionnaire destiné à évaluer la perception métacognitive des auditeurs<br />

en L2 et l’utilisation des stratégies (Vandergrift et al., 2006).<br />

35


Il comporte 21 items portant par exemple sur la résolution de problèmes, la planification,<br />

l’évaluation. La figure 5.1 ci-dessous présente la totalité du questionnaire qui peut être<br />

utilisé pour évaluer la perception métacognitive des apprenants et donc renseigner les<br />

apprenants sur eux-mêmes en tant qu’apprenants (personne et tâche/connaissance des<br />

stratégies, Flavell, 1979 ; Vandergrift et al., 2006): ce qu’ils savent et ce qu’ils ont besoin<br />

d’apprendre pour devenir de meilleurs auditeurs.<br />

Figure 5. 1 Questionnaire sur la prise de conscience métacognitive pour la compréhension<br />

auditive (Vandergrift et al., 2006, 462)<br />

Le tableau 5.1 ci-dessous présente une sélection de stratégies d’écoute et des suggestions<br />

d’application à l’enseignement EMILE.<br />

36


Tableau 5.1. Stratégies pour la compréhension orale et activités<br />

Stratégies Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Activer les connaissances antérieures<br />

Utiliser les bruits, les voix, le lexique du<br />

support oral pour deviner le sens de<br />

mots inconnus ou trouver des<br />

informations manquantes<br />

Utiliser des supports visuels<br />

Résumer oralement l’information<br />

entendue<br />

Situer le passage dans un contexte<br />

social ou linguistique, établir des<br />

relations à partir d’un mot clé, relier<br />

deux parties du texte.<br />

Classer, organiser l’information à<br />

retenir de manière à améliorer la<br />

compréhension et la mémorisation.<br />

Répéter mentalement ou oralement un<br />

mot ou une expression de la langue<br />

cible.<br />

Souligner le point central qui doit être<br />

résolu dans une tâche ou identifier un<br />

aspect de la tâche qui entrave sa<br />

réussite.<br />

Utiliser les connaissances antérieures et les acquis en langue cible<br />

pour interpréter.<br />

(Solliciter les connaissances antérieures par le biais de<br />

questions, quizz, etc.)<br />

Inférer à partir du contexte, des mots connus, des indices visuels.<br />

Puiser dans sa connaissance du monde.<br />

Appliquer sa connaissance du monde à la langue cible.<br />

Encourager les apprenants à deviner à partir de questions de<br />

compréhension, vrai/faux, textes lacunaires, etc.<br />

Prévoir des scènes, objets, événements qui peuvent être décrits<br />

(Demander aux apprenants de dessiner ce qu’ils entendent ou<br />

leur donner des images et leur demander de les ranger dans leur<br />

ordre d’apparition dans le texte ou dans l’ordre chronologique ou<br />

selon un schéma : cause/conséquence.)<br />

Montrer seulement une séquence et demander de continuer.<br />

Demander de compléter un puzzle pendant l’écoute.<br />

Reconstruire le sens en utilisant les mots entendus.<br />

Guider les apprenants avec des graphiques, des diagrammes ou<br />

des questions qui se concentrent sur l’essentiel.<br />

Relier une interprétation à un plus large contexte social,<br />

linguistique.<br />

Demander aux apprenants d’imaginer le contexte linguistique et<br />

social, l’environnement ; de faire le portrait des interlocuteurs<br />

entendus dans le passage.<br />

Les apprenants doivent préparer des organisateurs graphiques<br />

pour traiter l’information. Cela peut constituer un projet.<br />

Traiter le texte au niveau linguistique en répétant, par exemple,<br />

des mots ou des phrases de façon à exercer la prononciation ou<br />

en écoutant plusieurs fois le texte.<br />

Evaluer l’importance des parties difficiles et décider soit de les<br />

ignorer soit de tout mettre en œuvre pour les (faire) expliquer.<br />

Vérifier la compréhension du texte. Poser des questions précises sur les faits.<br />

Substituer des mots, expressions ou<br />

phrases par des équivalents en L1.<br />

Anticiper avant et pendant l’écoute.<br />

Trouver des équivalents en L1 pour les mots-clés sélectionnés.<br />

Traduire une suite d’énoncés.<br />

Travailler sur le vocabulaire et les expressions du texte en<br />

associant les expressions de la langue cible et leurs équivalents<br />

en L1 avant, pendant et après l’écoute.<br />

Avant l’écoute, anticiper le contenu global en s’appuyant sur le<br />

contexte et les connaissances antérieures.<br />

Anticiper les détails en s’appuyant sur le contexte et les<br />

connaissances antérieures.<br />

Utiliser un support visuel ou introduire du vocabulaire pour<br />

permettre aux apprenants d’anticiper le sujet abordé dans le<br />

texte.<br />

37


Sensibiliser aux activités d’écoute,<br />

anticiper pendant l’écoute.<br />

Noter les mots-clés et les idées pendant<br />

l’écoute<br />

Se servir des acquis que l’on a dans une<br />

langue pour mieux comprendre une<br />

autre langue<br />

Utiliser les références disponibles dans<br />

la langue cible y compris les manuels<br />

ou les activités déjà réalisées.<br />

Vérifier, contrôler, corriger sa<br />

compréhension pendant la réalisation<br />

d'une tâche, être conscient des<br />

exigences de la tâche.<br />

Vérifier la concentration ou évaluer<br />

l'utilisation de stratégies, évaluer la<br />

tâche.<br />

Se concentrer sur une information<br />

spécifique.<br />

Se concentrer plus globalement sur la<br />

tâche et le contenu.<br />

Ecouter des séquences (expressions ou<br />

phrases) plutôt que des mots isolés<br />

Montrer aux « orateurs » que le<br />

message n’est pas passé.<br />

38<br />

Faire des hypothèses de contenu sous différentes formes.<br />

S’entraîner à la prononciation de mots potentiels (mots de la<br />

matière).<br />

Fixer des objectifs d’écoute.<br />

Faire des activités de sensibilisation régulièrement (écouter la<br />

prononciation de nouveaux mots, écouter avec la transcription<br />

sous les yeux, noter les mots de la matière contenus dans de<br />

courts énoncés, identifier des unités de sens dans des phrases de<br />

longueurs différentes, identifier des intonations et leur valeur<br />

communicative, identifier les marques du discours et leurs<br />

fonctions, identifier les mots les plus importants dans de courts<br />

énoncés.)<br />

S’assurer que les apprenants comprennent ce que l’on attend<br />

d’eux en leur demandant de répéter la consigne ou en leur posant<br />

des questions sur la consigne.<br />

Noter les mots-clés du contenu.<br />

Se mettre d’accord sur les symboles à utiliser pendant la prise de<br />

notes en général et avant chaque activité d’écoute en particulier.<br />

Faire une liste de mots de même origine (mots apparentés).<br />

Permettre aux apprenants de rechercher des informations<br />

pertinentes dans leur manuel, cahier, leurs notes ou sur Internet.<br />

Vérifier sa compréhension pendant l’écoute en s’appuyant sur le<br />

contexte et les connaissances antérieures.<br />

Continuer d’écouter en dépit des difficultés.<br />

Se concentrer sur la tâche.<br />

Noter les expressions ou les idées difficiles de façon à y revenir<br />

après l’écoute.<br />

Evaluer la compréhension en utilisant le contexte, les<br />

connaissances antérieures et les ressources extérieures.<br />

Déterminer la valeur potentielle de la suite de l’extrait proposé.<br />

Pratiquer l’écoute sélective en fonction de l’objectif.<br />

Écouter l’essentiel.<br />

Déterminer la valeur potentielle de la suite et adapter l’intensité<br />

de l’attention en fonction.<br />

Retenir des mots ou expressions à traiter ultérieurement.<br />

Prêter attention aux marques du discours, aux supports visuels,<br />

au langage du corps, aux intonations, aux silences.<br />

(Varier les sources/supports : utiliser la vidéo, la télé ou des DVD<br />

aussi souvent que possible.)<br />

Paraphraser les propos des locuteurs pour vérifier la<br />

compréhension.


Commenter le support oral.<br />

Utiliser les gestes et actions, la<br />

communication paralinguistique pour<br />

indiquer à l’interlocuteur qu’il peut<br />

continuer.<br />

Demander des explications,<br />

vérifications, reformulations ou des<br />

exemples sur la langue et/ou la tâche.<br />

Se mettre en condition favorable<br />

d’écoute.<br />

(Discuter de l’activité avec les apprenants.)<br />

Utiliser les gestes et la communication non-verbale.<br />

Demander au locuteur de clarifier et de répéter.<br />

Utiliser la langue pour négocier le sens (cf. Enseigner la<br />

production orale, 3.2.3 Enseigner et pratiquer comment<br />

demander de clarifier et de répéter.)<br />

Apprendre à se détendre avant et pendant l’écoute.<br />

Ne pas se décourager.<br />

D’après O'Malley, J. M., Chamot, A. U. & Küpper, L. (1989), Young, M.Y.C.(1997) et Goh,<br />

C.C.M.(2000, 2002).<br />

39


Qu’est-ce que communiquer à l’oral ?<br />

La communication orale est un processus interactif dans lequel un individu prend<br />

alternativement le rôle de locuteur et d’auditeur, ce qui inclut à la fois des composantes<br />

verbales et des composantes non verbales. Le discours oral - conversations, discussions et<br />

débats - s’apparente plus à l’interaction orale (langage du corps, communication non<br />

verbale) qu’à la production orale. Dans le cas de la production orale, le public n’est pas<br />

forcément présent: pour preuve, la communication radiophonique ou télévisuelle où le<br />

public n’est pas censé interagir ou encore les discours formels, exposés et conférences.<br />

Dans un contexte EMILE, les objectifs linguistiques sont déterminés par la discipline. Cela<br />

signifie que la production orale dans les classes EMILE concerne la langue académique et<br />

remplit des fonctions académiques plutôt que sociales ou conversationnelles. L’emploi de<br />

la langue académique est en relation avec le développement cognitif, ainsi, pour<br />

l’enseignement de la discipline, le niveau secondaire est évidemment une plateforme plus<br />

naturelle pour produire le discours académique oral que le niveau primaire, où le<br />

développement cognitif et la compétence linguistiques sont moins avancés.<br />

Au niveau primaire, l’interaction sociale représente le but principal de l’apprentissage<br />

linguistique, mais lorsqu’on enseigne des contenus on peut introduire le langage<br />

académique dès l’école primaire pourvu qu’il soit adéquatement étayé.<br />

Pourquoi communiquer à l’oral ?<br />

Utiliser la langue pour communiquer des contenus signifiants développe aussi bien<br />

l’apprentissage linguistique que celui de la discipline. Un enseignement EMILE favorise un<br />

style d’enseignement interactif : les étudiants ont plus d’opportunités d’interagir<br />

verbalement avec l’enseignant ou avec leurs copains en utilisant la L2. Toutefois, comme<br />

la langue de travail n’est pas la langue maternelle des apprenants, il est nécessaire de leur<br />

fournir un certain nombre d’occasions de discuter des contenus entre eux et avec<br />

l’enseignant : négociation du sens. C’est ainsi que les malentendus sont levés et que les<br />

apprenants comme l’enseignant peuvent vérifier si ce qui a été appris l’a été<br />

correctement.<br />

En discutant sur la façon de trouver et de sélectionner les ressources linguistiques pour<br />

exprimer des contenus, les apprenants sont amenés à discuter aussi des formes de la<br />

langue.<br />

40


Il s’agit d’un processus actif dans lequel les étudiants prennent conscience des<br />

caractéristiques formelles du message qu’ils sont en train de produire, des problèmes<br />

linguistiques qu’ils doivent affronter avant d’essayer de les résoudre. Le retour qu’ils vont<br />

obtenir de leurs pairs les aide à réajuster leur production et, enfin, à résoudre un<br />

problème à travers le langage. C’est ce que Merril Swain (2006) appelle languaging,<br />

néologisme anglais qui signifie, adapter la langue au fur et à mesure. Cela est appelé aussi<br />

négociation de la forme. Ce sont plus particulièrement les étudiants avancés qui sont<br />

censés bénéficier de la discussion sur les aspects formels de la langue d’apprentissage.<br />

Comment enseigner la production orale ?<br />

Travailler avec la langue académique dans la classe peut être stimulant. On sait que ce<br />

sont les enseignants qui parlent dans la classe et que le temps de parole des apprenants<br />

ne représente qu’un petit pourcentage. En outre, le discours des apprenants consiste<br />

souvent à répondre d’un seul mot aux questions de l’enseignant, il est très rare en effet<br />

que les étudiants prennent l’initiative de la parole ou posent une question dans la classe.<br />

C’est l’enseignant qui pose la plupart des questions et celles-ci amènent souvent des<br />

réponses directes et factuelles concernant généralement ce qui vient d’être appris.<br />

Par ailleurs, il n’y a pas d’études systématiques sur les capacités cognitives et leurs<br />

relations avec les fonctions du langage académique dans un environnement EMILE mais<br />

on peut supposer que ce genre d’activités n’est pas davantage répandu dans un<br />

enseignement traditionnel.<br />

La perspective linguistique dans l’enseignement d’une discipline comme ressource pour<br />

produire du sens impliquerait que l’enseignement du contenu et les fonctions du langage<br />

académique soient une partie intégrante de cet enseignement.<br />

On pourrait augmenter le temps de parole dans la classe en fournissant un enseignement<br />

explicite sur les fonctions du langage académique et en proposant des activités qui<br />

stimulent les capacités cognitives ; peut-être atteindrait- on ainsi une meilleure<br />

intégration entre la langue et le contenu et, en définitive, un meilleur apprentissage.<br />

41


Tableau 6.1. Capacités cognitives et fonctions du langage académique (d’après Zwiers,<br />

2004)<br />

Capacités<br />

cognitives<br />

42<br />

Exemples de tâches Etayer le<br />

vocabulaire<br />

Analyser Décrivez le processusde<br />

fabrication du fromage<br />

Décrivez le processusde<br />

purification de l’eau<br />

Imaginez que vousêtes<br />

votre cœur ; décrivez ce qui<br />

arrive quand vous faites 10<br />

pompes.<br />

Analysez les effets<br />

durefroidissement sur<br />

l’acier, matériau de<br />

construction<br />

Comparer Comparez l’âge moyen<br />

du mariage dans les<br />

différents pays<br />

européens.<br />

Comparez deux<br />

animaux (par exemple :<br />

la loutre et le castor)<br />

Comparez les<br />

caractéristiques des<br />

différents<br />

parallélogrammes :<br />

carré, losange…<br />

(étayage par diagramme<br />

de Venn)<br />

Comparez deux<br />

régimes alimentaires<br />

(repas équilibré et fast<br />

food).<br />

Résoudre<br />

des<br />

problèmes<br />

Discutez du problème<br />

suivant : les<br />

conséquences des fast<br />

food sur la santé (deux<br />

équipes : pour ou<br />

contre)<br />

Vous avez 30 minutes<br />

analyser, analyse,<br />

parties, éléments,<br />

composantes,<br />

aspects, dimensions,<br />

catégories, relations<br />

comparez avec…<br />

une comparaison,<br />

une analogie, des<br />

ressemblances,<br />

le même, la même,<br />

être pareil à…<br />

résoudre,<br />

solutions possibles,<br />

problèmes,<br />

hypothétique, peut-<br />

Amorces de phrases<br />

Quand nous décomposons<br />

(une fraction), nous<br />

observons…<br />

Les différents éléments<br />

sont reliés de la façon<br />

suivante : ….<br />

Peut-on décomposer en<br />

éléments ?<br />

a est en relation avec….<br />

La fonction de… est….<br />

Chaque élément joue un<br />

rôle fondamental. En<br />

premier lieu….<br />

Si nous regardons de plus<br />

près…<br />

Il y a un autre aspect<br />

La première étape<br />

consiste à…. / L’étape<br />

suivante consiste à….<br />

Cette phase prend environ<br />

trois heures….<br />

On distingue lesphases<br />

suivantes / On distingue 4<br />

phases principales : …..<br />

Les propriétés changent…<br />

Ils sont semblables parce<br />

que…<br />

Il est semblable à… mais il<br />

diffère au niveau de…<br />

/par…<br />

Contrairement à ce que…<br />

Tous les deux diffèrent<br />

parce que l’un…. tandis que<br />

l’autre….<br />

Il est important de<br />

distinguer parmi ….<br />

Ce résultat est<br />

incompatible avec …<br />

En dépit de leurs<br />

ressemblances, ils sont<br />

différents à cause de…<br />

Le problème principal<br />

est…<br />

Je pense que la réponse<br />

est… parce que<br />

Il y a un conflit entre….<br />

C’est le problème majeur…


pour trouver des<br />

solutions au problème<br />

du réchauffement<br />

climatique.<br />

A votre avis, devrait-on<br />

interdire le clonage ?<br />

Persuader Persuader votre<br />

professeur de vous<br />

donner une journée de<br />

vacances<br />

Essayez de convaincre<br />

vos parents de vous<br />

acheter une<br />

bicyclette/une camera<br />

ou un vêtement qui<br />

coûte très cher<br />

Persuadez quelqu’un<br />

qui mange de la viande<br />

de devenir végétarien<br />

être, probablement,<br />

vraisemblablement,<br />

un défi, un obstacle.<br />

persuader, la<br />

persuasion,<br />

persuasive,<br />

convaincre, la<br />

conviction,<br />

d’une part…d’autre<br />

part,<br />

les problèmes qui en<br />

découlent,<br />

un argument,<br />

argumenter,<br />

revendiquer,<br />

soutenir,<br />

un avantage, un<br />

inconvénient<br />

L’interaction orale et des activités de production<br />

(pour différentes raisons)<br />

Il y a plusieurs façons de le<br />

résoudre<br />

La meilleure solution<br />

consiste à…<br />

Je suppose<br />

que…/imaginons que<br />

Les aspects négatifs de<br />

cette solution sont…<br />

Il y a plusieurs raisonsqui<br />

me font penser que …/<br />

D’abord (parce que)…<br />

Ensuite (parce que)…<br />

Même si tout le monde<br />

n’est pas d’accord avec moi,<br />

je pense que…<br />

On discute beaucoup pour<br />

savoir si…<br />

Ces faits / raisons<br />

/données suggèrent<br />

fortement que…<br />

Certains se prononcent<br />

pour…/contre…<br />

Admettons que/J’admets<br />

que…<br />

Il est tout aussi vital de<br />

considérer…<br />

C’est bien, mais je pense<br />

que les preuves montrent<br />

que…<br />

Le tableau ci-dessous donne l’exemple de certaines activités qui peuvent être utilisées<br />

pour stimuler laproduction orale dans les classes EMILE. Une règle simple consiste à dire<br />

que plus les étudiants sont avancés moins leur apprentissage a besoin d’être étayé et vice<br />

versa. Les étudiants avancés devraient se concentrer davantage sur des activités<br />

productives: préparer des discours improvisés ou préparés et on devrait leur demander<br />

de produire des énoncés plus longs et plus élaborés que les débutants, qui ont besoin de<br />

plus de soutien. Evidemment, tous les étudiants EMILE tirent profit des aides linguistiques<br />

spécifiques au contenu que l’on peut mettre en place, tels que les canevas et les<br />

organisateurs graphiques.<br />

43


Tableau 6.2 Activités pour la production orale dans l’apprentissage de la discipline<br />

Activité Contexte Étayage<br />

Lire un texte écrit à haute voix Lettre, article de journal Lettre ou article de journal<br />

(presse papier)<br />

Réaliser des expériences et en<br />

expliquer oralement le<br />

déroulement<br />

Décrire oralement un processus.<br />

44<br />

Expérience de laboratoire<br />

Toute description de processus,<br />

ex : la purification de l’eau<br />

Faire des exposés Faire un exposé, un discours, une<br />

démonstration<br />

Argumenter<br />

Participer à un débat<br />

Interagir avec ses copains dans un Toutes les situations de travail de<br />

travail de groupe ou dans un groupe ou travail coopératif<br />

projet<br />

Jeux de rôle, simulations Situations pour se mettre à la<br />

place de… Exemples : imaginez<br />

que vous êtes une cellule, un<br />

client en colère, un chanteur pop<br />

célèbre…<br />

Jeux Tout contenu qui peut être<br />

transformé en jeu, devinette,<br />

Négocier en reformulant et en (s’)<br />

échangeant des brouillons<br />

Compte-rendu de laboratoire,<br />

diagrammes/ organigrammes,<br />

images d’un processus<br />

Parler à partir de notes ou d’un<br />

texte écrit ou de supports visuels<br />

Débats, jeux de rôle Cartes avec instruction pour<br />

chaque rôle<br />

Négociation de la forme, comptes<br />

rendus de laboratoire, copies<br />

Enseigner les stratégies de production orale<br />

Support du groupe, stratégies<br />

sociales,<br />

Cartes avec instruction pour<br />

chaque rôle<br />

Support du groupe, stratégies<br />

socio-affectives<br />

Règle du jeu, indices, cartes à<br />

jouer<br />

Mots de l’échange et de la<br />

rétroaction (feedback), canevas<br />

Pour parler de façon appropriée, l’apprenant doit être capable de prévoir (planifier) et<br />

d’organiser un message (aptitudes cognitives), formuler un énoncé (aptitudes<br />

linguistiques), prononcer l’énoncé (aptitudes phonétiques).<br />

Pour réaliser sa tâche avec succès, il devra - selon son niveau et la nature de la tâche -<br />

mobiliser des stratégies de production.<br />

Tableau 6.3<br />

Stratégies Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Planifier Tirer de son répertoire une série d’expressions appropriées et les préparer<br />

en se les répétant, rechercher des informations ou de l’aide pour combler<br />

d’éventuelles lacunes en tenant compte du destinataire ou de l’auditoire.<br />

Compenser Utiliser un mot inadéquat et des gestes pour clarifier ce qu’on veut dire,<br />

franciser un mot de sa langue maternelle et demander s’il a été compris,<br />

utiliser des périphrases et des paraphrases pour dissimuler des lacunes<br />

lexicales et structurales.<br />

Contrôler et corriger Recommencer avec une tactique différente s’il y a une rupture de<br />

communication, corriger ses erreurs après en avoir pris conscience ou si<br />

elles ont débouché sur un malentendu.<br />

Développer une<br />

compétence lexicale<br />

Mémoriser les éléments lexicaux - expressions figées, éléments préfabriqués<br />

- utilisés en L2.


Le tableau 6.4 ci-dessous contient un certain nombre de stratégies pour la production<br />

orale qui permettent d’étayer l’apprentissage. En effet, l’étayage aide et encourage<br />

l’apprenant à construire en s’appuyant sur des connaissances acquises avec l’aide de<br />

l’enseignant et de ses pairs plus compétents.<br />

Tableau 6.4<br />

Stratégies pour la<br />

production orale<br />

ÉTAYER<br />

Fournir un support<br />

visuel<br />

Fournir un support<br />

sonore<br />

Fournir un support<br />

écrit<br />

Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Des visuels servent de point de départ à des activités variées : description,<br />

explication, commentaire, interprétation, comparaison, analyse ou discussion.<br />

On peut par exemple :<br />

en histoire : décrire, comprendre, commenter une gravure, un tableau,<br />

une caricature, une affiche de propagande, un dessin satirique…<br />

en géographie : comprendre une carte, commenter une pyramide des<br />

âges, analyser un graphique, analyser un paysage à partir d’une photo…<br />

en histoire, géographie, sociologie : décrire et comparer deux images<br />

pour expliquer / justifier une évolution…<br />

en sciences : décrire le déroulement d’une expérience, décrire un<br />

phénomène naturel<br />

Un enregistrement audio ou une vidéo fournissent des apports de langue, des<br />

modèles que les apprenants peuvent réutiliser ensuite.<br />

Organigrammes, cartes mentales<br />

Tableaux qui récapitulent des avantages et des inconvénients, des<br />

causes et des conséquences<br />

Notes<br />

Listes de points à classer (ordre logique, chronologique…)<br />

Lire et compléter un tableau permet à l’apprenant de prendre<br />

conscience de la structure d’un texte.<br />

Un tableau permet de se concentrer sur les idées et leur enchaînement et<br />

fournit des outils linguistiques. (Voir ci-dessous, Keith Kelly, NILE 2003).<br />

Vous pouvez dire :<br />

- est causé(e) par…. / peut être provoqué(e) par…/ résulte de…<br />

- conduit à … / provoque….<br />

- peut être évité(e) si…, à condition de…<br />

45


Etayer l’oral pour l’interaction<br />

Apprendre à interagir implique plus qu’apprendre à recevoir et à produire des énoncés.<br />

Le rôle de l’interaction entre enseignant et apprenants et apprenants entre eux est<br />

essentiel pour apprendre à utiliser la langue de l’apprentissage. La perspective socioculturelle<br />

de l’apprentissage place l’interaction dans la zone de développement proximal<br />

essentiel à l’apprentissage. La citation suivante du Conseil de l’Europe décrit l’activité<br />

stratégique des interlocuteurs impliqués dans une interaction :<br />

« Dans les activités interactives, l’utilisateur de la langue joue alternativement le rôle du<br />

locuteur et de l’auditeur ou destinataire avec un ou plusieurs interlocuteurs afin de<br />

construire conjointement un discours conversationnel dont ils négocient le sens suivant<br />

un principe de coopération.<br />

Les stratégies de production et de réception sont constamment utilisées au cours de<br />

l’interaction. Existent aussi des classes de stratégies cognitives et de collaboration<br />

(également appelées stratégies de discours et stratégies de coopération) propres à la<br />

conduite de la coopération et de l’interaction telles que les tours de parole (la donner et la<br />

prendre), le cadrage de la discussion et la mise au point d’un mode d’approche, la<br />

proposition de solutions, la synthèse et le résumé des conclusions, l’aplanissement d’un<br />

désaccord […] »<br />

http://www.coe.int/T/DG4/Portfolio/documents/Cadre%20de%20reference%20avec%<br />

20hyperliens.<strong>pdf</strong> , page 60.<br />

Activer les connaissances acquises<br />

Il est évident qu’interagir dans une langue étrangère n’est pas aussi simple que dans la<br />

langue maternelle. Les stratégies suivantes peuvent aider les apprenants à devenir des<br />

interlocuteurs compétents :<br />

46<br />

1. en les aidant à être conscients de ce qu’ils savent ;<br />

2. en les aidant à trouver les idées principales, identifier le contexte, être conscients<br />

de l’organisation et de la structure textuelles, et construire le sens ;<br />

3. en leur enseignant comment négocier le sens et avoir des échanges.


Le tableau 6.5 montre comment on peut activer la prise de conscience des connaissances<br />

acquises et du contexte.<br />

Tableau 6.5<br />

Stratégies Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Encourager les apprenants à<br />

prendre conscience de ce<br />

qu’ils savent en faisant la liste<br />

de leurs connaissances<br />

(remue-méninges)<br />

Aider les apprenants à<br />

identifier/cerner le<br />

problème/ définir le contexte<br />

Aider les apprenants à<br />

repérer l’organisation et la<br />

structure du texte<br />

La négociation du sens<br />

- en réception orale ou écrite : après une première écoute ou<br />

lecture, chaque apprenant donne le(s) mot(s) qu’il/elle a compris.<br />

L’enseignant les note au tableau. La classe essaie de relier les mots entre<br />

eux et de deviner le sens global. Les apprenants doivent d’abord négocier<br />

le sens puis vérifier leurs hypothèses en comparant avec le document<br />

source.<br />

- vocabulaire : quels mots connaissez-vous ? quels mots avez-vous appris ?<br />

quels mots avez-vous retenus ?<br />

- grammaire : soulignez une analogie avec votre langue maternelle.<br />

- Identifier le sujet d’une conversation à partir de bribes : de quoi parlentils<br />

?<br />

- Identifier le problème : de quoi s’agit-il ?<br />

- Noter les mots-clés : 3 /5 mots qui indiquent……..<br />

- Reconnaître le type d’échange : formel, informel…<br />

- Délimiter le contexte : identifiez les faits, le lieu, le temps, les acteurs…<br />

- Définir le contexte à partir de données incomplètes : imaginez ce qui s’est<br />

passé avant, imaginez la suite….<br />

- Repérer le type de discours : descriptif, narratif, informatif,<br />

argumentatif…<br />

- Repérer les différentes parties : quels sont les mots charnières ?<br />

- Repérer les procédés utilisés pour : attirer l’attention, souligner un point,<br />

passer à un autre point.<br />

Dans le cas de malentendus pendant une conversation, un apprenant peut :<br />

1. corriger/reprendre ce qu’il a dit parce que son interlocuteur ne l’a pas compris et<br />

qu’il lui a demandé de répéter,<br />

2. être corrigé : l’interlocuteur répète l’information en la reformulant, l’apprenant<br />

reçoit alors un nouvel apport (input) qu’il peut mémoriser et essayer<br />

d’intégrer/employer à son tour.<br />

47


Le tableau 6.6 montre comment les apprenants peuvent négocier le sens.<br />

48<br />

Tableau 6.6<br />

Stratégies Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Elaborer du sens Travail de groupe ou à deux : chaque partenaire a une information que les<br />

autres n’ont pas, chacun doit interagir et coopérer.<br />

Exemples :<br />

- Associer un terme et sa définition<br />

- Associer un terme et son synonyme<br />

- Associer des mots et des images<br />

- Associer des images et des textes : chaque apprenant ougroupe<br />

d’apprenants a une illustration et un texte (légende, description,<br />

commentaire…) non-assortis. Pour reconstituer les paires, les apprenants<br />

doivent lire le texte, décrire l’image puis poser des questions à l’autre/aux<br />

autres.<br />

- Expliquer une carte, un graphique ou un tableau à son partenaire.<br />

Quiz : « Trois choses que vous savez » et « Trois choses que vous<br />

voulez savoir » avec des repères pour formuler les questions.<br />

Jeux : Les différentes équipes ont une minute pour deviner autant<br />

de mots que possible et obtenir un point pour chaque réponse correcte.<br />

Négocier le sens En groupes ou à deux :<br />

- Faire des hypothèses à partir du titre d’un texte écrit : à votre avis, de quoi<br />

parle ce texte ? quel est le sujet traité ?<br />

- Après la lecture : est-ce que le titre est bien choisi ? Rend-il bien compte du<br />

contenu de l’article ? Voudriez-vous le changer ?<br />

- Compléter un texte à trous : l’apprenant A a un texte avec des trous,<br />

l’apprenant B a la liste des informations manquantes. A commence à lire, B<br />

propose un mot. A et B doivent décider si la suggestion est appropriée ou<br />

non au contexte.<br />

- Compléter un texte écrit ou un discours (le milieu ou la fin) : établissez les<br />

relations entre les idées, trouvez une bonne transition entre deux paragraphes<br />

/ phrases et continuez ou concluez.<br />

- Faire des hypothèses sur /Anticiper les causes et conséquences de faits.<br />

- Demander des précisions sur la tâche à accomplir : demander<br />

d’expliquer, de vérifier, de répéter, de reformuler, de préciser.<br />

- Comparer deux phrases dans la langue cible, dire laquelle des deux est<br />

correcte. La tâche consiste à identifier la phrase correcte, à expliquer en<br />

quoi l’autre phrase est incorrecte, à justifier au moyen de la règle de<br />

grammaire.<br />

Participer à des échanges - Identifier le type d’échange et le sujet de la conversation ;<br />

- Prendre la parole, suivre les changements de sujet, interrompre et céder la<br />

parole, garder la parole ;<br />

- Donner des signes d’accord et de désaccord ;<br />

- Exprimer des sentiments ;<br />

- Résoudre des problèmes : à deux ou en groupes, les apprenants<br />

collaborent pour expliquer le fonctionnement d’une machine, d’un<br />

organisme…<br />

- Vérifier des hypothèses ;<br />

- Imaginer des scénarios : Que serait-il arrivé si l’Allemagne avait gagné la<br />

Seconde Guerre mondiale ?<br />

- Répondre à une enquête : utiliser des questionnaires pour guider les<br />

A apprenants à oser des questions à leurs copains dans la classe.


Langue utile pour négocier le sens<br />

Ci-dessous quelques mots de l’échange :<br />

RÉAGIR<br />

Dire que l’on comprend Dire que l’on ne comprend<br />

pas<br />

Je comprends<br />

Je vois<br />

J’ai compris<br />

Oui, oui<br />

CLARIFIER<br />

DEMANDER DE PRÉCISER RÉPONDRE<br />

Pourriez-vous répéter s’il vous plaît ?<br />

Que voulez-vous dire par… ?<br />

Désolé(e) je ne vois pas ce que<br />

vousvoulez dire<br />

Pouvez-vous préciser ?/ Pourriezvousêtre<br />

plus précis(e) ?<br />

Voulez-vous dire que…? / Vous<br />

voulezdire que…<br />

Si je vous comprends bien…<br />

Je veux dire que…/ Je voulais dire que<br />

Je voulais dire par là que…<br />

En d’autres termes…<br />

Je ne voulais pas dire ça / Loin de moi l’idée de…<br />

DEMANDER UN AVIS, UN CONSEIL DONNER SON AVIS<br />

Que pensez-vous de… ?<br />

Quelle est votre opinion sur… ?<br />

Etes-vous d’accord sur ce point ?<br />

Que suggérez-vous ?<br />

Que feriez-vous ?<br />

Je ne comprends<br />

pas<br />

Je ne comprends<br />

pas du tout / Je ne vois<br />

vraiment pas<br />

Hein ?<br />

Exprimer son accord Exprimer son désaccord<br />

Moi aussi<br />

Je suis (tout à<br />

fait ) d’accord avec…<br />

Je le pense aussi<br />

C’est vrai/exact.<br />

C’est sensé.<br />

Moi, non (plus)<br />

Je ne suis pas (tout à<br />

fait d’accord)<br />

Je ne partage pas<br />

du tout votre opinion<br />

Je ne vois pas les<br />

choses comme ça<br />

J’ai bien peur de<br />

ne pas pouvoir vous<br />

suivre sur cette voie<br />

Je vois ce que<br />

vous voulez dire mais…<br />

J’en doute<br />

(Personnellement) je pense que…<br />

Pour moi, à mon avis, en ce qui me concerne…<br />

Je crois que…<br />

Il me semble que…<br />

Honnêtement, j’ai l’impression que…<br />

J’ai l’intime conviction que…<br />

Je suis convaincu, persuadé que…<br />

Je suis favorable à…. / opposé à….<br />

49


50<br />

INTERROMPRE GARDER LA PAROLE<br />

Bon, est-ce que je peux poser une<br />

question ?<br />

Est-ce que je pourrais prendre la<br />

parole ?<br />

Pardon, excusez-moi mais…<br />

Désolé(e) / Pardon de vous interrompre<br />

mais…<br />

Je pourrais dire un mot ?<br />

Est-ce que je pourrais ajouter quelque<br />

chose?<br />

Je voudrais ajouter un commentaire si<br />

vous le permettez…<br />

Je voudrais rebondir sur ce que vous<br />

venez dedire…<br />

Que pensez-vous de ….?<br />

Laissez-moi finir s’il vous plaît.<br />

Est-ce que je pourrais finir ma phrase ?<br />

Un instant, je n’ai pas terminé.<br />

Un instant, je vous redonne la parole<br />

immédiatement.<br />

Je ne vous ai pas interrompu, alors laissez-moi<br />

continuer.


Qu’est-ce que lire ?<br />

La lecture élémentaire consiste à identifier les lettres individuelles et à reconnaître des<br />

chaînes de lettres formant des mots. Peu à peu, la reconnaissance des combinaisons fixes<br />

de lettres devient automatique, ce qui permet au lecteur de faire la différence entre des<br />

mots comme ses, ces et c’est, par exemple. Ce type de lecture qui peut être relativement<br />

rapide, précis et fluide, est appelé lecture mécanique (le décodage). En dépit de la fluidité<br />

et de la vitesse du lecteur, ce dernier lit d’abord pour reconnaître et non pour<br />

comprendre. Les compétences associées à la lecture mécanique sont parfaitement<br />

adéquates et justifiées, si la fonction de la lecture est de trouver rapidement des<br />

informations, par exemple, dans un programme ou un menu.<br />

Une lecture mécanique rapide et fluide est nécessaire pour développer la lecture pour<br />

comprendre (le codage). Les contextes EMILE impliquent généralement ce genre de<br />

lecture, la lecture pour comprendre. Les élèves apprennent à lire à la fois le contenu et la<br />

langue. Lire pour apprendre est un processus actif. Cela ne représente pas un transfert<br />

passif de connaissances allant du livre à la tête (souvent vide) des lecteurs. En revanche, il<br />

s’agit d’un processus interactif dans lequel les objectifs de lecture du lecteur, ses<br />

connaissances antérieures (ses schémas), ses stratégies et le type de texte interagissent<br />

pour conduire à la compréhension et à l’apprentissage/l’intégration des savoirs.<br />

Au cours des dernières années, on a davantage souligné une interaction simultanée d'un<br />

certain nombre de facteurs à plusieurs niveaux que la contribution de sous-compétences<br />

spécifiques.(Alderson, 2000).<br />

On peut lire (ou écouter) selon un modèle ascendant (bottom-up) ou descendant (topdown).<br />

Dans le premier cas, la lecture se concentre sur la lettre, syllabe ou un mot et cela<br />

est considéré comme une façon relativement élémentaire et inefficace d'aborder le texte.<br />

Pendant longtemps, on a considéré que le modèle descendant était plus efficace que le<br />

modèle ascendant influencé par le béhaviorisme. L’intérêt pour le modèle ascendant s’est<br />

dernièrement accru suite aux études sur le mouvement des yeux qui montrent que les<br />

bons lecteurs se concentrent sur les petites unités et lisent avec soin. De plus, le modèle<br />

théorique sur lequel repose la lecture descendante a perdu de son intérêt en se montrant<br />

incapable d’expliquer comment les connaissances antérieures sont activées. Selon une<br />

autre hypothèse il est inutile d’activer des connaissances antérieures ou des savoirs<br />

spécifiques sur la matière quand on est dans des situations de lecture quotidiennes et<br />

qu’on ne lit pas pour apprendre. (Alderson, 2000). Toutefois, il a été démontré que les<br />

connaissances antérieures facilitent la lecture du contenu. Si le lecteur/la lectrice utilise<br />

ses connaissances antérieures sur le sujet traité dans le passage à lire et sur la structure<br />

51


du texte (type de texte) pour comprendre, il/elle comprendra mieux le passage que s’il/si<br />

elle n’a pas ces connaissances.<br />

On considère actuellement que les composantes les plus importantes de la lecture sont les<br />

compétences linguistiques en langue seconde, en particulier la compétence lexicale,<br />

l’aptitude cognitive générale et la compétence de lecture en langue 1(Anderson, 2000).<br />

Le vocabulaire de la langue cible est important dans l'enseignement de la lecture du<br />

contenu. Contrairement aux capacités cognitives générales et à la lecture de la langue 1,<br />

on peut enseigner cette lecture du contenu ; et ceci est particulièrement important si<br />

l'objectif de la lecture est d'apprendre et de comprendre la matière à un haut niveau<br />

conceptuel.<br />

Pourquoi lire ?<br />

Quotidiennement, sans s’en rendre compte, les gens lisent beaucoup de choses dans leur<br />

L1. Ils lisent des journaux et des magazines, des courriels, des panneaux et des notes, des<br />

annonces etc. Nous lisons à des fins différentes. Le Cadre Européen Commun de Référence<br />

(CECR, pp. 68 - 69) énumère les activités de lecture suivantes :<br />

52<br />

- lire pour s’orienter<br />

- lire pour s’informer, par exemple en utilisant des ouvrages de référence<br />

- lire et suivre des instructions<br />

- lire pour le plaisir, etc.<br />

Dans le contexte EMILE, lire pour s’informer et pour apprendre est sans aucun doute<br />

l’objectif principal de l’apprenant. Les raisons qui motiveront la lecture détermineront le<br />

choix de stratégies qui seront mises en œuvre au moment où le texte sera abordé. On peut<br />

lire afin de comprendre :<br />

- l’information globale<br />

- une information particulière<br />

- une information détaillée<br />

- l’implicite du discours, etc. (CECR, pp. 57 - 58)<br />

Généralement, on a recours à une lecture « écrémage » pour avoir une impression globale<br />

et à une lecture « balayage » pour localiser une information particulière. Les deux autres<br />

objectifs, lire pour comprendre en détail et lire pour saisir l’implicite du discours<br />

correspondent à une lecture pour apprendre. Lorsque le lecteur lit pour apprendre, il<br />

intègre ce qu’il est en train d’apprendre avec ses acquis (ses schémas) sur le thème ou le<br />

sujet du texte.<br />

La lecture interactive met en œuvre un certain nombre de facteurs dont on doit tenir<br />

compte :<br />

le but de la lecture<br />

les connaissances antérieures du lecteur<br />

les stratégies de lecture adoptées par le lecteur<br />

le texte


Comment enseigner la compréhension des écrits ?<br />

Un professeur EMILE peut aider ses élèves à comprendre un texte et à en apprendre le<br />

contenu, en se concentrant sur les différents facteurs qui influenceront la lecture. On doit<br />

également concevoir le matériel pédagogique pour l'enseignement EMILE en tenant<br />

compte de ces éléments. Lire pour apprendre signifie relier l'information nouvelle aux<br />

connaissances antérieures et appliquer les stratégies appropriées<br />

Relier les connaissances antérieures<br />

Lorsque l’on lit pour comprendre le contenu, on doit activer les connaissances acquises<br />

sur le sujet ; ceci constitue une étape importante pour commencer à élaborer de nouveaux<br />

savoirs. Ainsi, on stimule les schémas existants en proposant des activités de pré-lecture<br />

(prédire, passer le texte en revue, schéma sémantique et lecture réconciliée). En prédisant<br />

et en se basant sur leurs connaissances préalables, les lecteurs limitent le nombre<br />

d'hypothèses non pertinentes. Le travail de prédiction peut être guidé par des<br />

illustrations et des titres pour les paragraphes (passer le texte en revue). Les schémas<br />

sémantiques représentent une technique qui peut être utilisée pour activer les<br />

connaissances antérieures du lecteur. Celui-ci produit des « cartes » représentant des<br />

concepts, des mots, des termes qu'il connaît déjà. Enfin, la lecture réconciliée fait<br />

référence à une activité où des questions de compréhension sont présentées au début du<br />

chapitre plutôt qu’à la fin, là où elles sont habituellement placées. Ces questions au<br />

préalable constituent une activité de prédiction.<br />

Une fois que les connaissances de base et les schémas existants sont activés, de nouveaux<br />

schémas sont élaborés par le biais d’activités pendant la lecture ainsi qu’après la lecture.<br />

Quelques exemples de tâches pendant la lecture : les questions que l’apprenant se pose<br />

lui-même (stratégies métacognitives) ou avec d’autres (en collaboration, stratégies<br />

sociales) sur le contenu du texte ; ces activités peuvent être préparées à l’avance par le<br />

professeur ou l’étudiant et comprennent des exercices de type « vrai / faux »,<br />

questionnaires à choix multiple ou des questions ouvertes sur le contenu du texte. Les<br />

tâches de post-lecture couvrent l'ensemble du texte et vont au-delà : elles sont orientées<br />

vers l’intégration des contenus d'apprentissage ainsi que vers la construction de<br />

nouveaux savoirs. Voici quelques exemples d’activités de post-lecture : questions de<br />

compréhension, résumés, tâches menant au transfert des connaissances : le transfert du<br />

contenu sous un autre format, par exemple illustration du texte, élaboration d’un tableau<br />

ou d’une figure, plan, schéma ou autre organisateur graphique, transformation du type de<br />

texte dans un autre genre (narration en exposé), changer le temps des verbes, la personne<br />

ou la prise de position.<br />

Le type de texte<br />

La capacité à reconnaître le type et la structure du texte que l'on est en train de lire aide à<br />

mieux comprendre. La classification selon Werlich en textes de type instructif ou<br />

prescriptif, narratif, déclaratif et argumentatif est un bon choix pédagogique, en raison de<br />

sa clarté et de sa relative simplicité. Le type de texte structure l’information différemment.<br />

Le type de texte le plus répandu, la narration, est généralement constitué d'une<br />

chronologie qui suit une personne ou éventuellement un lieu. En outre, les récits sont<br />

structurés selon une sorte de grammaire interne (Rumelhart, 1975), qui se compose<br />

53


d'épisodes successifs. Un épisode contient généralement un problème qui sera résolu<br />

dans l’épisode qui suit. Les contes de fées sont des prototypes de texte de type narratif.<br />

Les textes dits programmatifs sont représentés par les modes d’emploi ou les recettes de<br />

cuisine. Ce type de texte est composé de phrases courtes à l’impératif ou à l’infinitif. Le<br />

texte de type déclaratif est typiquement présent dans l’enseignement des contenus. Ce<br />

genre de texte présente une variété de fonctions, et contient généralement l'explication<br />

d'un phénomène, les causes et / ou les facteurs qui jouent sur le phénomène, les<br />

conséquences et / ou les résultats liés à ce phénomène, les phénomènes associés, les<br />

facteurs favorables ou nuisibles au phénomène. Enfin, les textes de type argumentatif sont<br />

généralement destinés à appuyer ou à réfuter une thèse (thèse-antithèse et synthèse). Ce<br />

genre de texte est typique des sciences sociales, du droit et de la philosophie.<br />

Tous ces types de texte peuvent être appelés « macro textes ». Les « macro textes »<br />

contiennent des « micro textes », tels que les différentes séquences (cause-conséquence,<br />

général-particulier, particulier-général, l'hypothèse-la preuve, la preuve-conclusion).<br />

Dans l'enseignement EMILE, les « micro textes » comme les « macro textes », peuvent être<br />

illustrés, enseignés et appris par le biais d'organisateurs graphiques par exemple.<br />

Stratégies de lecture<br />

Le tableau ci-dessous récapitule : à gauche, une liste de stratégies de lecture pour aider les<br />

apprenants à aborder des textes parfois difficiles dans la langue cible ; dans la colonne de<br />

droite, des activités correspondant à ces stratégies pour l’enseignement EMILE.<br />

54<br />

Stratégies de lecture Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

Utilisons les outils du métier :<br />

Dictionnaires bilingues, dictionnaires monolingues,<br />

dictionnaires à la fois bilingue et monolingue (dans<br />

le même ouvrage).<br />

Dictionnaires électroniques pour consultation<br />

rapide et sauvegarde du vocabulaire que vous<br />

rencontrez (www.foreignword.com,<br />

www.yourdictionary.com).<br />

Dictionnaires pour les apprenants avec des<br />

définitions plus simples.<br />

N’abusez pas de votre dictionnaire :<br />

vous mettrez 2 fois plus de temps à lire le<br />

texte en question.<br />

Cela vous distrait du texte<br />

Cela pourrait vous induire en erreur (les<br />

mots peuvent varier en sens, selon les<br />

langues).<br />

On oublie souvent le sens du mot<br />

immédiatement après avoir consulté le<br />

dictionnaire.<br />

- Faites une liste de prédictions sur le sens de<br />

certains mots. Demandez aux élèves, aux professeurs<br />

si vos prédictions sont correctes.<br />

Le professeur pourrait demander aux élèves de<br />

deviner le sens de certains mots. Les suggestions<br />

pourraient être mises au tableau. Les élèves peuvent<br />

voter pour les suggestions les plus plausibles. Vous<br />

pouvez utiliser les dictionnaires, vous constituer un<br />

glossaire, utiliser un répertoire ou saisir ces<br />

informations dans votre ordinateur.<br />

- Lisez rapidement et repérez les mots difficiles ;<br />

cherchez le sens de ces mots.


Repérez le contexte du texte d’abord.<br />

Faites le lien entre le contenu et votre propre<br />

expérience et/ou votre connaissance du sujet.<br />

Lecture descendante : vos connaissances<br />

antérieures vous permettent de faire des<br />

prédictions sur le contenu du texte.<br />

Lecture ascendante<br />

(Paige, Cohen, Kappler, Chi, Lassegards, 2006, pp.<br />

225-36)<br />

Stratégies pour retenir ce que vous lisez<br />

Ecrivez, devinez, prédisez, vérifiez.<br />

(Paige, Cohen, Kappler, Chi, Lassegards, 2006, pp.<br />

225-36)<br />

Stratégies pour retenir ce que vous lisez (Paige,<br />

Cohen, Kappler, Chi, Lassegards, 2006, pp. 225-36)<br />

- « Ecrémez » le texte pour comprendre le contexte.<br />

- Lisez tous les titres.<br />

- Vérifiez s’il y a un résumé utile, une discussion ou<br />

une conclusion à la fin du document.<br />

- Soulignez les paragraphes principaux du texte.<br />

- Faites une liste ce que vous pensez trouver dans le<br />

texte (dans votre langue maternelle). Vous pouvez<br />

ensuite faire une liste des mots que vous pensez<br />

trouver dans le texte (dans votre langue seconde).<br />

Comparez les deux listes une fois que vous aurez lu<br />

le texte. Ceci est très utile si vous êtes débutant.<br />

Examinez le texte en détail, en général après une<br />

lecture descendante.<br />

- Rédigez des résumés pour chaque paragraphe.<br />

Essayez de les écrire dans la langue cible.<br />

- Posez des questions autour du titre du texte ou des<br />

sous-titres (qui, quoi, comment, lequel, quand, où ?).<br />

- Par exemple : les planètes de notre univers : quels<br />

sont leur nom ? où sont-elles placées par rapport à la<br />

terre ? laquelle est la plus visible ? la moins visible ?<br />

Essayez de prédire les réponses ou cherchez les<br />

réponses dans le texte. Ces questions peuvent être<br />

posées par la classe.<br />

- Texte à trous : le professeur donne un texte à trous<br />

aux élèves. Les élèves lisent le texte et répondent aux<br />

questions sans remplir les blancs. Les élèves<br />

découvrent qu’ils sont capables de comprendre le<br />

texte même s’il manque des mots.<br />

55


Stratégies pour retenir ce que vous lisez (Paige,<br />

Cohen, Kappler, Chi, Lassegards, 2006, pp. 225-36)<br />

56<br />

- Faites une liste des idées principales et secondaires.<br />

- Elaborez une carte mentale en utilisant des<br />

organisateurs graphiques sur<br />

www.enchantedlearning.com<br />

- Repérez les mots qui indiquent l’opposition, la<br />

cause et la conséquence, le raisonnement logique.<br />

- Souvenez-vous des raisons pour lesquelles vous<br />

lisez ce texte (les apprenants oublient facilement).<br />

- Lisez le texte en entier.<br />

- Repérez les portions du texte qui ne sont pas<br />

claires.<br />

- Cherchez d’autres supports de lecture qui traitent<br />

du même sujet et voyez si les mêmes mots,<br />

expressions ou structures réapparaissent.<br />

- Enregistrez le texte pour vos élèves et laissez-les<br />

choisir les mots-clés ou les mots qu’ils ont vus dans<br />

le texte écrit.<br />

- Cherchez des forums qui traitent du même sujet<br />

que le texte qui a été lu par les élèves. Ces derniers<br />

peuvent consulter les commentaires et même se<br />

joindre au forum. Il faudra alerter la classe que des<br />

erreurs peuvent se glisser dans ces commentaires et<br />

qu’il s’agit probablement d’un style « texto ».<br />

Cependant, il faut leur rappeler qu’ils sont capables<br />

de comprendre un texte avec des mots qui<br />

manquent. Vous pouvez aussi créer un exercice de<br />

correction: trouvez la faute !).<br />

Stratégies pour une lecture active Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

- Commencez avec quelque chose de général<br />

- Vérifiez votre compréhension<br />

- Guidez votre lecture<br />

- Relisez les passages difficiles<br />

- Mettez les mots clés en évidence<br />

- Codez l’information avec des couleurs<br />

- (Cottrell, 2003, pp.121-26)<br />

- Trouvez un texte sur le même sujet, le plus simple<br />

possible, et lisez-le. Découvrez les thèmes principaux et le<br />

vocabulaire.<br />

- Lisez quelques phrases et arrêtez-vous. Sans vérifiez,<br />

résumez ce que vous avez lu en quelques mots. Répétez<br />

ces mots tout haut et écrivez les rapidement.<br />

- Posez-vous des questions en début de lecture. Ecrivez-les.<br />

Adaptez vos questions au fur et à mesure que votre lecture<br />

progresse. Plus vous éclaircissez votre pensée, plus il vous<br />

sera facile de trouver ce dont vous avez besoin dans le<br />

texte.<br />

- Repérez les titres, les premières et les dernières phrases.<br />

- Soulignez les mots clés.<br />

- Soulignez les idées importantes 2 fois ou placez un<br />

astérisque à côté du mot.<br />

- Tracez légèrement des lignes verticales à côté de<br />

paragraphes importants.<br />

- Ne soulignez pas tout ; soyez sélectif.<br />

- Utilisez des couleurs différentes pour différents types<br />

d’information : 1 couleur pour les noms, les dates<br />

référencées, une pour les diverses théories ou écoles de<br />

pensées.<br />

- Suivez le texte avec votre doigt aussi rapidement que<br />

possible, du haut vers le bas, pour entraîner votre œil à se<br />

déplacer rapidement dans le texte.<br />

- Préparez-vous à lire des textes difficiles. Des


Connaissance des structures du texte<br />

Organisateurs graphiques<br />

connaissances préliminaires vous aideront à comprendre<br />

et à lire plus rapidement. Lisez les passages simples<br />

d’abord et les pus difficiles après.<br />

- Entraînez vos yeux à avancer jusqu’à la fin de la phrase.<br />

Vous lirez alors des passages plus longs plutôt que du mot<br />

à mot ou des phrases. Vous pouvez relire la phrase entière,<br />

si nécessaire.<br />

- Ecrémez rapidement. Quels sont les mots qui vous<br />

sautent aux yeux ? Comment est-ce que l’information est<br />

organisée ? Que pouvez-vous comprendre des titres,<br />

diagrammes, premières lignes de paragraphes et<br />

conclusions ?<br />

- Posez-vous des questions.<br />

- Repérez rapidement l’information spécifique.<br />

- Qu’avez-vous retenu ? Relisez, révisez, critiquez.<br />

Le type de texte joue un rôle important dans la façon dont nous lisons et écrivons. Les<br />

textes qui suivent une certaine structure sont plus faciles à comprendre et retenir.<br />

Il y a un nombre relativement limité de structures textuelles (entre 12 et 15) ; il est donc<br />

possible d’expliquer ces structures aux étudiants.<br />

On peut représenter ces structures sous forme de schémas ou organisateurs graphiques<br />

(OG) qui représentent les relations entre les idées et l’organisation du discours.<br />

Les étudiants qui ont reçu ce genre d’enseignement sont capables de retenir 50% des<br />

idées contenues dans la macrostructure. En conséquence les résumés produits par les<br />

étudiants sont de meilleure qualité. Dans le contexte L2, les OG servent de soutien à la<br />

compréhension et sont utilisés en pré-lecture et post-lecture. Il faut cependant savoir que<br />

les OG produits en post-lecture donnent de meilleurs résultats qu’en pré-lecture.<br />

L’efficacité des OG dépend :<br />

- du type d’OG, en particulier s’ils sont censés représenter la structure du texte en<br />

question ;<br />

- de l’implication directe des étudiants dans l’élaboration d’un OG (utilisation de<br />

papier et crayon pour réorganiser le texte) ;<br />

- de la durée de la formation (répétition des structures de texte et OG<br />

correspondant) ;<br />

- du degré de maturité des apprenants (les CM2 réussissent mieux que les CM1) et<br />

du niveau d’éducation.<br />

(Jiang and Grabe, 2007, pp.34-55)<br />

Ci-dessous quelques exemples d’organisateurs graphiques.<br />

57


1. Définition<br />

58<br />

Exemple:<br />

xxxxxxxxxxxx est un xxxxxxxxxxxx qui xxxxxxxxxxxx<br />

Un cannibale est un individu qui mange les membres de son groupe .<br />

2. Cause-conséquence<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

3. Processus et suite logique<br />

4. Description et classification


Connaissance de la structure du texte<br />

Retrouver la suite logique d’un texte aide les élèves à comprendre l’organisation d’un<br />

texte ; ils cherchent des indices tels que les connecteurs, les mots qui montrent les<br />

connexions linguistiques.<br />

Ceci est une activité pour un cours d’histoire qui demande aux élèves de se concentrer sur<br />

les indices linguistiques et les principaux aspects historiques.<br />

On peut retrouver une suite logique en numérotant les sections dans le bon ordre, ou en<br />

déplaçant des cartes sur une surface plane. Pour cette dernière activité, le professeur doit<br />

découper des cartes et les mettre dans des enveloppes – une pour chaque groupe d’élèves.<br />

Cette tâche demande du temps de préparation. La première tâche est plus simple, mais<br />

par contre plus difficile pour les élèves. Il est important qu’il y ait suffisamment d’indices<br />

sur le contenu ou sur la forme pour que les élèves puissent reconnaître la séquence.<br />

La suite logique ci-dessous est traduite de l’anglais et explique la façon dont les Romains<br />

construisaient une route. (T. Barbero et J. Clegg, 2005)<br />

-------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

La couche de base est la couche qui reçoit le poids des véhicules.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

C’est un terme qui se réfère au terrain sur lequel la route est construite.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Ce terme décrit les couches qui forment la surface de roulement sur la couche de base.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Une route est constituée de nombreuses couches.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

La surface de roulement comprend deux couches, une couche de base et une couche supérieure.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Pour finir, il faut un revêtement routier.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

La construction d’une route commence souvent par le renforcement de la résistance du sol de<br />

fondation.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Le remblai, souvent constitué de gravier, se situe entre la couche anticapillaire et la couche de base.<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Une couche appelée couche anticapillaire revêt le sol de fondation.<br />

-------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

Voir un autre exemple dans le module, L’information génétique sur le DVD.<br />

59


Le sens et les concepts<br />

60<br />

Les exercices à trous<br />

Les exercices à trous encouragent l’élève à lire avec attention pour retrouver le sens des<br />

mots qui manquent. Lorsque l’on élabore un exercice à trous, on doit décider de ce qui<br />

stimulera les connaissances sur le contenu, ou bien sur la langue ou encore sur les deux.<br />

Cette tâche en chimie aide l’élève au niveau du vocabulaire et lui demande de se<br />

concentrer sur les concepts de la matière.<br />

Pour construire ce genre d’exercice, on enlève des éléments courts (un ou deux mots). Ce<br />

type d’exercice n’est pas difficile à concevoir mais apparaît très souvent dans les livres de<br />

langues ou de disciplines à l’exclusion d’autres types de tâches.<br />

Exemple d’exercice à trous (T. Barbero et J. Clegg, 2005)<br />

Comprendre l’organisation de la Table périodique<br />

Ions - colonne - couche électronique - groupes - verticales - éléments (2) - métaux (alcalino-terreux) - numéros<br />

atomiques - propriétés semblables (2) - périodes - lignes - couche externe.<br />

Complétez avec les mots ou expressions ci-dessus :<br />

1. La table périodique moderne classe les ………………… dans l’ordre des …………… ………………<br />

2. La table périodique dispose les ………………… ayant des …………………… …………………… dans des colonnes.<br />

3. Ces colonnes …………… sont appelées ……………… et sont souvent représentées par des chiffres romains.<br />

4. Par exemple, les éléments du groupe II sont ……, ……, ……, ……, …… et ………. Ce sont tous des …………..<br />

ayant des ………..2+ et bien d’autres ……………… ……………………<br />

5. Les ………… sont appelées ……………… Chaque ligne correspond au remplissage d’une …………… …………….<br />

6. Les éléments de chaque …………… ont tous le même nombre d’électrons sur leur …………… …………….<br />

Légende :<br />

Hydrogène<br />

Métaux alcalins<br />

Métaux alcalins-terreux<br />

Métaux de transition<br />

Métaux pauvres<br />

Non-métaux<br />

Gaz nobles<br />

Métaux terreux rares


Etablir des liens entre les concepts<br />

Il y a plusieurs sortes d’exercices de correspondances ; relier les images et les mots, les<br />

mots et les mots, le début d’une phrase à la fin d’une phrase, le titre avec le paragraphe,<br />

etc.<br />

En science, ce genre d’activité demande à l’élève de faire correspondre une proposition<br />

avec une autre. Cela apporte un soutien lexical, grammatical et montre les connecteurs<br />

utilisés pour exprimer la cause et l’effet. Ainsi l’élève se concentre sur les liens entre les<br />

concepts de la discipline.<br />

Associer des éléments<br />

Acides et alcalins<br />

a) Vrai ou faux ?<br />

Une échelle de pH permet de mesurer l’acidité des corps<br />

pH 1-4 5-6 7 8-10 11-14<br />

Fortement<br />

acide<br />

Exemple Acide<br />

sulfurique<br />

Faiblement<br />

acide<br />

Jus<br />

d’orange<br />

Neutre Faiblement<br />

alcalin<br />

Fortement<br />

alcalin<br />

Eau Dentifrice Hydroxyde<br />

de sodium<br />

- L’eau a un pH de 7.<br />

- Le jus d’orange a un pH d’une valeur approximative de 5. C’est un acide fort.<br />

- Les acides ont un pH élevé.<br />

b) Associer une information de la boîte 1 à une information de la boîte 2.<br />

Boîte 1 Boîte 2<br />

- Le vinaigre a un pH d’une<br />

valeur approximative de 4.<br />

- L’hydroxyde de sodium est<br />

fortement alcalin.<br />

- L’acide sulfurique et l’acide<br />

chlorhydrique ont un pH<br />

d’une valeur de 1-2<br />

- il a un pH de 12-14<br />

- c’est donc un acide<br />

relativement fort<br />

- ce sont donc deux acides<br />

relativement faibles<br />

61


Organiser une série de concepts<br />

62<br />

Remettre des cartes en ordre<br />

On réfléchit aux liens qui existent entre les concepts en créant une série de concepts sur<br />

des cartes. Ceci permet à l’apprenant de découvrir différentes possibilités sur une surface<br />

plane. C’est une tâche difficile pour le professeur qui doit d’abord imaginer une série de<br />

concepts clés et leurs liens à l’intérieur d’une discipline, sous forme de suite logique ou de<br />

classification par exemple. Les concepts doivent être alors rédigés, les cartes découpées et<br />

placées dans des enveloppes avec les consignes (une enveloppe par groupe).<br />

Pour ce type d’activité, on pourra, par exemple, suivre la démarche suivante :<br />

Trouvez les cartes qui correspondent à la question posée.<br />

Eliminez les cartes qui ne sont pas pertinentes ;<br />

Séparez les avantages des inconvénients ;<br />

Rangez les cartes selon leur importance et divisez chaque groupe de cartes selon<br />

les catégories « important » ou « relativement peu important » comme ci-dessous<br />

Inconvénients Avantages<br />

Importants Relativement peu importants Importants Relativement peu importants<br />

Rédigez une phrase d’introduction pour chacun des 4 groupes de cartes ;<br />

Soyez prêts à discuter de vos choix avec la classe.<br />

Les meilleures suggestions seront notées au tableau.<br />

Résoudre un problème<br />

Le puzzle (en anglais « jigsaw »)<br />

C’est une technique qui implique beaucoup d’attention au texte et d’échanges<br />

d’informations à l’oral.<br />

L’élève A a besoin d’information détenue par B et vice-versa. C’est le même principe que<br />

celui de l’exercice à trous qui comporte souvent un problème à résoudre.<br />

Il peut y avoir des textes différents traitant de situations ayant un point commun, ou de<br />

parties d’un même texte. Le but de cet exercice réside dans le fait qu’on ne peut pas<br />

comprendre les éléments clés d’une situation, ou qu’on ne peut pas accomplir une tâche<br />

sans avoir au préalable recueilli les informations qui se trouvent dans les différents textes.<br />

Cette activité convient à tous les niveaux (Nuttall, 1986, pp.209-10).<br />

- Diviser la classe en 3 ou plus de groupes (A, B, C…). Dans une grande classe, former<br />

de petits groupes, pourvu que vous ayez le même nombre dans chaque groupe.<br />

- Chaque groupe reçoit un texte différent mais relié aux autres textes (certains<br />

n’intègrent pas de tâche à cette étape) et une tâche aussi (en général commune à<br />

tous les textes) qui ne peut pas être accomplie à partir d’un seul texte.<br />

- Chaque groupe lit son texte et discute de la question.


- Réorganiser la classe afin que les élèves se retrouvent en groupes de 3 avec un<br />

représentant de A, B, C,… dans chaque groupe.<br />

- Chaque groupe doit maintenant échanger l’information oralement, sans consulter<br />

les textes, jusqu’à ce qu’ils puissent résoudre le problème. Les étudiants peuvent<br />

alors présenter un rapport à la classe.<br />

Voir une illustration de ce type d’activité sur le DVD, Les volcans d’Auvergne.<br />

63


Qu’est-ce qu’écrire ?<br />

Ecrire est une compétence fondamentale. Maîtriser l’écrit, cela ne signifie pas seulement<br />

apprendre à écrire mais aussi, et surtout écrire pour apprendre.<br />

Dans l’enseignement EMILE l’écrit est un outil d’apprentissage particulièrement<br />

important. Apprendre à écrire est un véritable défi pour l’enseignant.<br />

64<br />

Les activités écrites demandent de la précision (au niveau de la langue et du<br />

contenu).<br />

Les activités écrites exigent un emploi précis et rigoureux du vocabulaire et de la<br />

grammaire pour décrire les processus de façon authentique.<br />

Les textes écrits sont des produits, souvent de nature pérenne, écrits pour être<br />

évalués ou discutés devant un auditoire.<br />

L’écrit dans un contexte EMILE est plus varié et complexe que dans un<br />

enseignement « traditionnel » de la langue, car les textes portant sur les contenus<br />

respectent les conventions organisationnelles des textes dans un domaine donné.<br />

Pourquoi écrire ?<br />

L’écrit peut servir à manipuler des outils linguistiques, manifester des capacités de<br />

réflexion sur un contenu spécifique dans la langue cible, des capacités de réflexion d’ordre<br />

technique dans les classes EMILE.<br />

L’écrit présente plusieurs avantages. Il<br />

laisse une trace,<br />

rend la pensée visible,<br />

aide à exprimer un point de vue et à re(ordonner) faits, processus, inférences et<br />

opinions,<br />

suscite questions et feedback de la part des autres (les lecteurs des textes écrits),<br />

stimule des opérations cognitives de haut niveau et la créativité,<br />

est holistique : le cerveau, la main et l’œil sont impliqués,<br />

aide à comprendre les principes, le système et la logique d’une discipline donnée,<br />

est une compétence essentielle pour le travail.


Comment enseigner la production écrite ?<br />

L’écrit scientifique diffère de l’écrit en général : du texte narratif ou argumentatif par<br />

exemple. L’écrit scientifique a des caractéristiques particulières qui le distinguent des<br />

autres formes d’écrit du point de vue grammatical (cf. par exemple l’emploi du passif, les<br />

nominalisations), du point de vue lexical (cf. par exemple l’emploi de termes techniques<br />

ou de termes se rapportant au contenu) et du point de vue stylistique (absence de formes<br />

familières et de la langue figurée).<br />

L’écrit scientifique utilise aussi d’autres modes de communication, par exemple : des<br />

images, des graphiques, des tableaux, des diagrammes et des équations (Wellington et al,<br />

2001, pp.63-65). Les apprenants ont besoin d’être aidés pour apprendre à écrire en<br />

sciences.<br />

Dans un contexte EMILE, les apprenants, qui apprennent à la fois la matière et la langue,<br />

ont une moins grande maîtrise cognitive que s’ils apprenaient en L1.<br />

Par conséquent, les apprenants ont besoin d’un apport de langue de la part de<br />

l’enseignant. Pour pouvoir le leur fournir l’enseignant doit analyser les exigences en<br />

langue et les exigences cognitives des leçons (Clegg, J. nd., p.1). On entend par exigences<br />

en langue les compétences langagières dont un apprenant a besoin pour être capable<br />

d’apprendre une matière.<br />

L’enseignant EMILE doit analyser les activités d’écrit en termes de besoins et choisir le<br />

type d’apport de langue qui convient pour guider l’écrit. Il existe plusieurs stratégies et<br />

formes d’apport de langue. Elles sont décrites ci-dessous.<br />

Stratégies d’écrit<br />

Si l’on compare des apprenants EMILE et des apprenants de FLE on notera de plus grands<br />

écarts au niveau de leurs compétences respectives à l’écrit (étendue, variété) qu’au niveau<br />

des autres compétences : écoute, production orale, lecture.<br />

Les stratégies de lecture (écrémage et balayage) s’adaptent très bien aux textes EMILE,<br />

mais les exigences pour une production écrite réussie dans un contexte EMILE sont<br />

différentes.<br />

La réception écrite et la production écrite sont liées. D’ailleurs certaines stratégies ou<br />

activités d’étayage utilisées pour faciliter la compréhension écrite peuvent aussi être<br />

utilisées pour faciliter l’écrit. Les textes suivent normalement une certaine structure<br />

organisationnelle ; un certain nombre de ces structures peut être représenté sous forme<br />

d’organisateurs graphiques 5 que les apprenants peuvent utiliser pour planifier leur écrit.<br />

De nombreuses stratégies permettent aux apprenants de rédiger des textes informatifs.<br />

5 Vous trouverez deux exemples de carte mentale dans la version anglaise.<br />

Vous pouvez consulter les sites suivants pour d’autres exemples en français :<br />

http://lewebpedagogique.com/lapasserelle/2009/03/04/cartes-mentales-de-la-theorie-a-la-pratique/<br />

http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/IMG/jpg/sujet-brevet-14-18.jpg<br />

65


Ci-dessous un tableau divisé en deux colonnes: dans la colonne de gauche, une liste de<br />

stratégies (d’après Chamot & Malley, 1990) et dans celle de droite les applications de ces<br />

stratégies à l’enseignement EMILE.<br />

Stratégies méta-cognitives<br />

66<br />

Stratégies Mise en pratique dans la classe EMILE<br />

1) planification<br />

2) surveillance, attention consciente<br />

3) auto-évaluation<br />

Planifier : proposer des stratégies pour<br />

exécuter une tâche ; trouver un plan, des<br />

enchaînements, les idées principales, ou<br />

les fonctions langagières à utiliser.<br />

S’auto-gérer : chercher, vérifier<br />

oucorriger sa compréhension ou<br />

performance pendant l’exécution d’une<br />

tâche.<br />

S’auto-évaluer : évaluer les résultatsde<br />

sa performance en langue même si on a<br />

l’intime conviction d’avoir bien fait,<br />

évaluer le répertoire linguistique,<br />

l’utilisation de stratégies ou la capacité à<br />

accomplir la tâche.<br />

Stratégies cognitives<br />

1) localiser des ressources<br />

2) traduire<br />

3) déduire<br />

4) substituer<br />

5) élaborer<br />

6) résumer<br />

Localiser des ressources : utiliser des<br />

sources d’information sur la langue cible,<br />

sans oublier les dictionnaires, les<br />

manuels et les travaux antérieurs.<br />

Traduire : transposer des idées d’une<br />

langue à une autre mot à mot<br />

Faire la liste des choses à faire, réviser le vocabulaire<br />

pertinent (conjonctions, etc.), faire le plan, organiser le<br />

travail (individuel ou en troupe), prévoir des journaux<br />

d’apprentissage<br />

Travailler avec le dictionnaire, se corriger mutuellement,<br />

contrôler la production depuis le brouillon jusqu’à la<br />

copie finale (rédaction, révision, diffusion)<br />

Suivre les cinq étapes du processus d’écriture :<br />

répétition (imitation d’un modèle), rédaction d’un<br />

brouillon, révision/correction, édition, diffusion.<br />

Prendre des notes, résumer, utiliser des<br />

organisateurs graphiques, par exemple pour<br />

montrer les causes et les conséquences ou la<br />

comparaison et l’opposition<br />

Travailler avec le dictionnaire, mettre l’accent<br />

sur<br />

Les registres, les faux amis, les ressemblances<br />

entre L1 et L2.


Déduire/induire : appliquer des règles<br />

apprises ou supposées par l’apprenant<br />

pour produire et comprendre la langue<br />

cible<br />

Substituer : choisir des approches<br />

différentes, des plans corrigés, des<br />

synonymes pour réaliser une tâche<br />

Elaborer : relier la nouvelle<br />

information à la connaissance préalable ;<br />

relier entr’elles les différentes parties de<br />

l’information.<br />

Résumer : faire un résumé mental ou<br />

écrit de ce que l’on a lu ou entendu.<br />

Stratégies socio-affectives<br />

Elles aident l’apprenant à collaborer<br />

avec les autres, à vérifier sa<br />

compréhension ou à réduire son stress.<br />

Activités de production écrite dans des classes EMILE<br />

Rédiger des rapports, des observations<br />

Décrire des expériences<br />

Faire un glossaire de termes relatifs à un sujet<br />

donné, utiliser le dictionnaire monolingue.<br />

Utiliser un journal à double entrée (dans la<br />

colonne de gauche, les apprenants décrivent<br />

leurs expériences d’apprentissage etc., dans la<br />

colonne de droite, ils établissent des liens entre<br />

le texte en vis-à-vis et des notions-clés, des<br />

exposés scolaires etc.<br />

Utiliser des canevas avec les principales<br />

divisions, les sous-parties, les transitions, des<br />

articulateurs, des amorces de phrases<br />

Présenter et faire la liste des éléments clé sous<br />

une forme écrite<br />

Recevoir la rétroaction (le feedback) des autres,<br />

utiliser des dictionnaires et autres ressources<br />

Solliciter l’aide des personnes ressources :<br />

enseignant, experts ou pairs<br />

Utiliser des journaux d’apprentissage<br />

Le type d’activité dépend de la discipline, du contenu et du niveau des apprenants. Au<br />

primaire et au début de l’apprentissage EMILE les activités se résument à (re)copier, faire<br />

des dictées, remplir des textes lacunaires, écrire des textes courts et des cartes postales.<br />

A des niveaux plus élevés (dans l’enseignement supérieur), les étudiants doivent<br />

apprendre l’écrit « académique », spécifique de la discipline.<br />

En sciences, au niveau universitaire, les apprenants doivent par exemple faire des<br />

rapports techniques, des comptes-rendus d’expérience en laboratoire.<br />

Quelques exemples d’activités écrites pour les classes EMILE :<br />

Des activités de pré-réalisation : ce sont des activités de prises de notes<br />

(inventaires à 2 colonnes, une rubrique par colonne, diagrammes de Venn, textes<br />

lacunaires, plans, cartes mentales, schémas de relations cause-conséquence)<br />

Des comptes-rendus / rapports : depuis les rapports à caractère général<br />

jusqu’aux comptes-rendus de laboratoire, d’expérience, etc. Tous les comptes<br />

rendus/rapports suivent une certaine structure et des conventions<br />

organisationnelles spécifiques.<br />

Des activités d’écriture créative: un poème ou une bande dessinée pour décrire<br />

par exemple un processus chimique ou les réalisations de la civilisation<br />

égyptienne, peuvent aider les élèves à se rappeler plus facilement le contenu.<br />

67


Les canevas<br />

On peut guider l’écrit scientifique et l’écrit en général dans un contexte EMILE en<br />

fournissant des canevas. Le canevas est un étayage qui donne des repères sur<br />

l’organisation et le style des textes. Il guide le scripteur dans sa réflexion, l’élaboration de<br />

son plan et son travail de rédaction. (Wellington & Osborne, 2001, p. 69 ; Wray & Lewis<br />

(1998) définissent un canevas comme un squelette pour étayer l’écrit informatif.<br />

Les canevas peuvent être plus ou moins détaillés. On peut avoir par exemple des apports<br />

lexicaux, syntaxiques, textuels : mots-clé, expressions, schémas de phrases, modalisateurs,<br />

connecteurs… Il en existe différents modèles selon les genres textuels - informatifs<br />

(rapports, comptes-rendus…) ou de fiction - qui ont leur propre structure et leurs propres<br />

traits linguistiques (Wray et Lewis, 1998) et les types de texte : narratif, descriptif ou<br />

argumentatif par exemple. Ils peuvent être utilisés à tous les niveaux : primaire,<br />

secondaire et universitaire.<br />

Les canevas servent donc à :<br />

1. donner la structure de l’écrit (la structure du texte), par exemple la structure d’un<br />

compte rendu d’expérience,<br />

2. guider la rédaction : aider à délimiter le sujet, trouver le plan.<br />

Exemples de plans<br />

Plan/Structure d’un rapport Titre du document (page de couverture)<br />

Table des matières ou sommaire<br />

Résumé<br />

Introduction<br />

Situation et contexte<br />

Corps du rapport (analyse situation et propositions de<br />

solutions)<br />

Conclusion<br />

Bibliographies<br />

Annexes<br />

Plan / Sructure d’une expérience de<br />

laboratoire<br />

68<br />

Objectifs<br />

Méthodes<br />

Résultats<br />

Conclusions<br />

Plan/Structure d’un texte argumentatif Introduction<br />

Corps du texte (argumentation)<br />

Conclusion<br />

Plan d’une rédaction Introduction<br />

Développement<br />

Conclusion<br />

Bibliographie


L’écrit académique<br />

L’essai (ou la rédaction) peut être utilisé dans plusieurs domaines (par exemple les<br />

sciences sociales) au niveau supérieur pour développer les compétences à l’écrit<br />

académique/universitaire. Les types d’essais sont nombreux: descriptifs, narratifs,<br />

instructifs ou prescriptifs, expositifs et argumentatifs.<br />

Avant de commencer à écrire un essai il faut analyser très attentivement le titre, puis,<br />

mobiliser ses ressources, consulter la documentation ou toute autre ressource disponible.<br />

Il faut faire un plan très rigoureux: organiser les différents points de façon logique en les<br />

appuyant de preuves et d’arguments et enfin exprimer les idées dans des phrases claires.<br />

On pourrait développer cette habileté à rédiger auprès de jeunes apprenants en<br />

commençant par des textes descriptifs (impliquant essentiellement l’emploi de noms et<br />

d’adjectifs) et narratifs (caractérisés par les verbes et le sujet de l’action.)<br />

Dans une argumentation on doit discuter de problèmes qui relèvent de la discipline<br />

spécifique. Un texte argumentatif est toujours un écrit formel dans lequel on doit prendre<br />

position sur un sujet à partir de points de vue qui s’affrontent et exprimer un avis nuancé.<br />

En technologie et en ingénierie on développera l’écrit à caractère technique : rapports<br />

techniques, comptes rendus d’expériences de laboratoire.<br />

Au niveau supérieur, quels que soient les domaines, il est demandé aux étudiants de<br />

montrer, à la fin de leurs études, qu’ils ont acquis la connaissance d’une discipline<br />

spécifique, qu’ils sont capables par exemple de rédiger une thèse, un article, un mémoire<br />

qui reflète la pensée spécifique de la discipline d’où la nécessité de pratiquer ce type<br />

d’écrit.<br />

69


Repères<br />

Ci-dessous quelques outils linguistiques:<br />

70<br />

Pour …. On peut dire ou utiliser…<br />

présenter des arguments On discute beaucoup pour savoir si…<br />

Les défenseurs de cette idée/thèse affirment que…<br />

Ils avancent aussi l’idée que…<br />

Toutefois, ce point de vue ne fait pas l’unanimité.<br />

De leur côté, les détracteurs (de cette idée/thèse)<br />

affirment que…<br />

donner une explication Titre<br />

Je voudrais expliquer pourquoi….<br />

Une des raisons pour lesquelles c’est arrivé est que…<br />

A ceci s’ajoute (le fait que)…<br />

On peut aussi l’expliquer par le fait que…<br />

écrire un texte cohérent<br />

Utiliser des connecteurs logiques pour<br />

marquer :<br />

- l’addition et, puis, ensuite, par ailleurs, de plus, en outre, enfin…<br />

- la cause-conséquence car, parce que, puisque, comme, étant donné (que), vu<br />

que, en effet, donc, ainsi, aussi, de sorte que, c’est<br />

pourquoi…<br />

- l’opposition, la restriction mais, or, cependant, pourtant, néanmoins, toutefois,<br />

bien que, quoique, même si, alors que, tandis que, en<br />

revanche, en dépit de, malgré…


Le modèle <strong>LICI</strong><br />

Le modèle <strong>LICI</strong>, Language in Content Instruction (La composante langagière dans<br />

l’enseignement d’une discipline non linguistique) souligne le rôle des ressources<br />

linguistiques en tant que pourvoyeur de sens propre à la discipline elle-même.<br />

La langue crée du sens de différentes manières dans des contextes différents. Un mode<br />

d’expression adapté à une situation d’énonciation particulière et à un contenu spécifique<br />

est appelé registre.<br />

La figure ci-dessus illustre la relation entre les trois composantes du modèle <strong>LICI</strong>. Un texte<br />

(ressource linguistique) est la manifestation d’un registre spécifique et comme tel il<br />

encode la signification potentielle d’un domaine (contenu) selon une approche<br />

(stratégies) qui est propre à un registre particulier.<br />

Il y a à la fois des capacités cognitives générales et spécifiques à la discipline, des<br />

stratégies de plus large envergure (communes à plusieurs aptitudes) et d’autres qui visent<br />

des aptitudes et des contextes spécifiques.<br />

Les capacités cognitives (capacités de réflexion) générales et spécifiques seront analysées<br />

dans les lignes qui suivent à la lumière de deux taxonomies, « Knowledge Structures » de<br />

Mohan et la taxonomie de Bloom (version révisée).<br />

On trouvera aussi une sélection de stratégies - dans lesquelles la langue joue un rôle clé -<br />

relatives à des objectifs d’apprentissage et à des capacités cognitives (capacités de<br />

réflexion) spécifiques.<br />

Le chapitre suivant abordera le rôle du langage dans l’enseignement des aptitudes.<br />

71


Pourquoi la langue est-elle importante dans l’enseignement des<br />

capacités cognitives et des stratégies dans l’enseignement EMILE ?<br />

Chaque domaine manipule la langue à sa façon pour traduire /exprimer son propre<br />

raisonnement.<br />

On peut le vérifier aisément au niveau du lexique propre à la discipline mais aussi au<br />

niveau de celui de la phrase et du texte. En plus des conventions spécifiques à la discipline,<br />

certaines caractéristiques sont communes à plusieurs registres qui caractérisent par<br />

exemple le discours académique scientifique, comme l’usage répandu des nominalisations<br />

et l’emploi fréquent de la voix passive.<br />

Types de texte<br />

Au niveau textuel, les textes expositifs et argumentatifs suivent plus souvent la<br />

macrostructure (introduction, développement, conclusion; enchaînement logique des<br />

arguments) que les textes narratifs et descriptifs; la microstructure (syntaxe des phrases)<br />

est la même dans les comptes rendus de laboratoire, les rapports techniques et les<br />

communications universitaires.<br />

Cette idée de la langue comme potentiel pour construire du sens est à la base de<br />

l’apprentissage et de l’enseignement de registres et typologies textuels spécifiques à la<br />

discipline. Le contenu et la fonction d’un certain type de texte sont signalés par des<br />

marques textuelles caractéristiques, par exemple le début d’un conte est signalé par les<br />

mots : « Il était une fois… » et les résultats d’un rapport de recherche peut être exprimé<br />

par : « les résultats de cette recherche montrent que… ».<br />

Nominalisations<br />

La linguistique systémique fonctionnelle (Halliday 1993, 1994) établit un rapport entre le<br />

développement de la pensée et le développement linguistique. Ce développement<br />

commence par ce que Halliday appelle les formes congruentes et se termine par les formes<br />

incongruentes. Les formes congruentes se rapportent aux agents et aux actions, (sujet,<br />

verbes et objets), par exemple l’électricité a été inventée, là où les formes incongruentes<br />

contiennent une nominalisation des éléments verbaux actifs : l’invention de l’électricité.<br />

Les formes congruentes sont caractéristiques de la communication informelle (langue de<br />

tous les jours) ; les formes incongruentes sont caractéristiques de la langue formelle de<br />

spécialité, du discours scientifique en particulier. Gibbons (2009, 5) offre à ce propos un<br />

exemple éclairant. Elle avait dit à un de ses amis qu’il avait plu très fort et que la pluie<br />

avait emporté une partie de son jardin. Il s’agissait d’une expression familière pour<br />

décrire ce qui s’était passé; mais si elle avait dû décrire le phénomène en termes plus<br />

scientifiques, elle aurait dû avoir recours au verbe éroder et au nom érosion. De même un<br />

concept comme la photosynthèse est beaucoup plus qu’un mot du vocabulaire. De<br />

nombreuses informations sont contenues dans le mot photosynthèse.<br />

Le développement qui est encodé dans le mot nominalisation consiste en une progression<br />

qui commence par les actions qui sont liées aux agents et aux verbes et se termine par un<br />

nom abstrait détaché de l’action concrète et des acteurs. De même, la pensée de<br />

l’apprenant progresse des actions concrètes vers les conceptualisations abstraites.<br />

72


Comment enseigner les capacités cognitives et les stratégies ?<br />

Apprendre dans des domaines disciplinaires rend possible ce que Gibbons (2009, p. 16)<br />

appelle apprendre dans une zone de défis à relever, c’est-à-dire de haut défis (tâches qui ne<br />

peuvent être accomplies sans aide) accompagnés d’un soutien important (l’aide dont nous<br />

avons besoin pour réussir les tâches). Les tâches trop simples ne favorisent pas<br />

l’apprentissage et les tâches trop complexes peuvent démotiver. Des tâches motivantes<br />

étayées de façon appropriée sont censées encourager les apprenants à relever des défis et<br />

à élargir l’horizon de leur apprentissage. Il y a toute une variété de modèles et<br />

d’applications pour enseigner les capacités cognitives et les stratégies. Dans les contextes<br />

où l’apprentissage de la langue et du contenu sont vont de pair, les modèles qui mettent<br />

en évidence cette intégration sont utiles. Le premier est le Cadre des Connaissances<br />

(Mohan 1986), l’autre: la taxonomie de Bloom (dans sa forme révisée, voir Anderson &<br />

Kratwohl, 2001)<br />

Le Cadre des connaissances<br />

Tableau 9.1 Le Cadre des connaissances de Mohan<br />

CLASSIFICATION /CONCEPTS PRINCIPES ÉVALUATION<br />

DESCRIPTION SÉQUENCE CHOIX<br />

Le Cadre des connaissances est fondé sur les idées de Mohan (1986) à savoir sur les<br />

relations entre d’une part les capacités cognitives générales et les capacités cognitives<br />

spécifiques et d’autre part les capacités cognitives et le langage. Le tableau 9.1,<br />

classification/ concepts, principes et évaluation définit les capacités cognitives générales<br />

(ligne du haut) et leurs manifestations dans des contenus spécifiques, description,<br />

séquence et choix (ligne du bas).<br />

Le tableau 9.2 illustre l’emploi du Cadre dans l’enseignement d’un contenu (les arbres) et<br />

la façon dont le langage est utilisé pour donner forme aux capacités cognitives (cf.<br />

chapitre 12)<br />

Tableau 9.2 Application du Cadre des connaissances de Mohan (« Arbres »)<br />

CLASSIFICATION /CONCEPTS PRINCIPES ÉVALUATION<br />

Arbres<br />

Classification<br />

Langue : pin, bouleau, chêne,<br />

conifères ; verbe être<br />

Apparence<br />

Observer, nommer, comparer<br />

Adjectifs exprimant la taille, la forme,<br />

la couleur, etc.<br />

L’influence de l’homme sur<br />

l’environnement (écologie)<br />

Explication, anticipation, inférence.<br />

Langue : expression de la cause et<br />

de la conséquence : être dû à,<br />

résulter de, alors, aussi doit-on<br />

/devrait-on…<br />

Le cycle de vie d’un arbre<br />

Mettre dans l’ordre chronologique<br />

Expressions du temps et du lieu :<br />

ici, avant, après, ensuite…<br />

Valeur des arbres dans<br />

l’environnement<br />

Langue : les raisons sont…, sur la<br />

base de.., je crois, j’estime…<br />

La meilleure façon de protéger les<br />

forêts<br />

Prendre des décisions, exprimer une<br />

opinion,<br />

Langue : il est possible de, il est<br />

souhaitable de/que…<br />

DESCRIPTION SÉQUENCE CHOIX<br />

73


Les deux tableaux suivants (9.3 et 9.4) sont des exemples de plans de leçons qui<br />

soulignent la relation entre les capacités cognitives propres à une discipline et les<br />

fonctions linguistiques, les structures et le lexique qui s’y rattachent. Ces plans peuvent<br />

faire le lien entre la langue et le contenu de façon explicite pour les enseignants de DNL<br />

comme pour les enseignants de langue. Ils peuvent être également utilisés par des<br />

enseignants de langue et de DNL qui travaillent ensemble.<br />

Tableau 9.3 Plan d’une leçon impliquant la langue et les capacités cognitives (La lumière<br />

et l’obscurité)<br />

SUJET ACTIVITÉS FONCTIONS STRUCTURES<br />

LINGUISTIQUES<br />

La lumière et Regarder les objets à Décrire<br />

De quelle couleur est ce<br />

l’obscurité travers une<br />

panier ? Il est…<br />

cellophane coloriée<br />

pour voir le<br />

changement des<br />

couleurs<br />

Comparer De quelle couleur<br />

devient-il ? Il devient…<br />

J’ai regardé les ciseaux<br />

J’ai regardé à travers la<br />

cellophane<br />

Ils semblent verts /Ils<br />

ont l’air verts<br />

Près de, au sommet de,<br />

sur le, à travers, grâce,<br />

sous<br />

<br />

Le sujet<br />

74<br />

<br />

comprend ces<br />

activités<br />

<br />

qui requièrent<br />

ces fonctions<br />

<br />

qui seront modélisées en<br />

utilisant cette langue<br />

VOCABULAIRE<br />

cellophane<br />

rouge<br />

bleu<br />

vert<br />

noir<br />

jaune<br />

orange<br />

ciseaux<br />

règle<br />

pot<br />

papier<br />

panier<br />

http://www.naldic.org.uk/ITTSEAL2/resource/readings/EGUsingGibbonsPlanningFrame<br />

work.htm<br />

Tableau 9.4 Plan d’une leçon impliquant la langue et les capacités cognitives (Histoire)<br />

SUJET ACTIVITÉS OU<br />

ÉLÉMENTS<br />

Histoire Classement :<br />

Concepts de C/O (classe<br />

ouvrière) et C/M (classe<br />

moyenne)<br />

Principes :<br />

C/O, les enfants<br />

travaillent,<br />

pauvreté, maladie<br />

Evaluation : bien ou mal<br />

?<br />

Conditions de<br />

vie dans les<br />

villes au XIX<br />

siècle<br />

CONTENU LANGUE<br />

Description :<br />

vidéo : conditions des<br />

familles de C/O ou de<br />

C/M<br />

FONCTIONS STRUCTURES<br />

LINGUISTIQUES<br />

Classer Il y avait deux<br />

genres/sortes de…<br />

Certains…. D’autres<br />

Expliquer<br />

cause/conséquence<br />

moyens/buts<br />

Exprimer une<br />

opinion, une<br />

émotion<br />

Rappeler des<br />

normes<br />

observer<br />

comparer<br />

devaient…<br />

afin de…<br />

parce que….<br />

Il était admis de…,<br />

inconcevable de…<br />

passé<br />

imparfait<br />

beaucoup plus / moins<br />

à peine assez / plein de<br />

VOCABULAIRE<br />

serviteur, maître<br />

tâches +<br />

équipement<br />

tripes, ruisseler<br />

haillons, tapis<br />

égouts<br />

tout-à-l’égout<br />

choléra


Le sujet<br />

Séquence:<br />

vidéo : routine des<br />

serviteurs<br />

Choix :<br />

Que se passe t-il si ?<br />

<br />

comprend ces activités<br />

raconter<br />

expliquer l’objectif<br />

des tâches<br />

émettre des<br />

hypothèses<br />

refaire l’histoire<br />

<br />

qui requièrent ces<br />

fonctions<br />

parce que<br />

de sorte que<br />

avant<br />

S’ils avaient…, ils<br />

auraient…<br />

Je (ne) pense (pas) qu’ils<br />

auraient dû…/ je ne<br />

pense pas<br />

<br />

qui seront modelisées en<br />

utilisant cette langue<br />

infecter<br />

l’infection<br />

surpeuplé(e)<br />

instruit(e)<br />

inculte<br />

http://www.naldic.org.uk/ITTSEAL2/resource/readings/EGUsingGibbonsPlanningFrame<br />

work.htm<br />

La taxonomie de Bloom<br />

Même si le tableau ci-dessus semble suggérer une progression des opérations mentales<br />

depuis les plus simples jusqu’aux plus complexes, il n’est pas obligatoire de suivre toutes<br />

les séquences contrairement à ce qui se passe avec la taxonomie de Bloom.<br />

On a reproché à la taxonomie de Bloom son approche démodée et behavioriste de<br />

l’apprentissage. Cette taxonomie a été créée en 1956 en plein mouvement behavioriste;<br />

l’idée sous-jacente est que les aptitudes cognitives sont hiérarchisées et que les individus<br />

pourraient être classés par groupes selon leurs performances dans les catégories (six)<br />

identifiées par Bloom. Au-delà des critiques il semble cependant que cette taxonomie<br />

continue à faire référence aujourd’hui.<br />

On y fait référence ici pour son répertoire linguistique. Une banque de capacités<br />

cognitives reliées à la langue peut être utile aux enseignants de langue et de DNL pour<br />

préparer leurs leçons, élaborer des tâches et fournir un support linguistique au contenu.<br />

Pour aller plus loin, on peut consulter les sites suivants :<br />

http://wiki.univ-paris5.fr/wiki/Taxonomie_de_Bloom<br />

http://parcours-diversifies.scola.ac-paris.fr/PERETTI/taxonomi1.htm<br />

75


Les exemples qui suivent illustrent la variété de définitions possibles pour « stratégies ».<br />

La première définition est la plus générale, elle se rapporte aux stratégies d’apprentissage<br />

comme moyen d’atteindre un but en accord avec le style d’apprentissage de l’apprenant.<br />

La deuxième est peut-être la plus détaillée, elle comprend les stratégies socio-affectives.<br />

1. Les stratégies d’apprentissage sont des activités qui aident les individus à utiliser leur<br />

propre style pour acquérir de nouvelles connaissances.<br />

www.netnet.org/students/student%20glossary.htm<br />

2. Les stratégies d’apprentissage : activités mentales ou actions qui contribuent au<br />

développement cognitif ; elles peuvent inclure les stratégies métacognitives (ex. planifier<br />

l’apprentissage, contrôler sa propre compréhension et production, évaluer ses<br />

performances) ; les stratégies cognitives (ex : manipulation mentale ou physique du<br />

matériel), les stratégies socio-affectives (ex : interagir avec une autre personne pour aider<br />

l’apprentissage, utiliser le monologue pour continuer dans une tâche difficile jusqu’à sa<br />

résolution).<br />

3. Les stratégies d’apprentissage sont des processus cognitifs que les étudiants utilisent<br />

pour apprendre, comprendre des matériels qui peuvent être relativement complexes (ex.<br />

résumer les points-clés dans le chapitre d’un manuel).<br />

En plus des relations entre langue et contenu, ce guide met en évidence l’emploi de<br />

stratégies pour étayer l’apprentissage de certaines compétences spécifiques d’un<br />

contenu. Ci-dessous certaines stratégies sont décrites dans le détail, à savoir : SVA (en<br />

anglais KWL), cubing (cf. définition dans le glossaire) organigrammes, diagrammes de<br />

Venn, canevas, écriture d’imitation et analogies.<br />

1. SVA = Ce que je Sais / Ce que je Veux savoir / Ce que j’ai Appris<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

On sait bien que l’apprentissage implique un processus où les nouvelles informations sont<br />

reliées aux connaissances et à l’expérience antérieures. Cette stratégie peut être utilisée<br />

pour mobiliser les connaissances, pour contrôler le processus d’apprentissage et pour<br />

évaluer le processus et les résultats à la fois. Dans cette technique les étudiants dressent<br />

d’abord la liste de ce qu’ils savent déjà sur un sujet/thème donné et de ce qu’ils veulent<br />

apprendre, c’est-à-dire les nouvelles informations qu’ils veulent acquérir, ensuite, après<br />

76


avoir terminé leurs activités, ils relèvent ce qu’ils ont effectivement appris. Cela donne aux<br />

étudiants (et aux enseignants) la possibilité de constater les progrès accomplis. Un autre<br />

élément, comment, peut être ajouté : « Comment les nouvelles connaissances ont-elles été<br />

acquises ? Avec quels outils ? Comment peuvent-elles être ultérieurement enrichies ?<br />

Comment les étudiants peuvent-ils approfondir ces informations sur ce même sujet ?<br />

Pourquoi l’utiliser ?<br />

Cette stratégie peut être utilisée dans plusieurs buts :<br />

mobiliser les connaissances des étudiants,<br />

établir les objectifs d’apprentissage,<br />

planifier les leçons (voir DVD, p. point),<br />

relier entre elles les différentes phases d’un parcours d’apprentissage,<br />

contrôler les processus d’apprentissage (de la part de l’enseignant ou des étudiants<br />

eux-mêmes),<br />

étayer les activités de lecture (cf. Le chapitre 7 Enseigner la compréhension des<br />

écrits),<br />

stimuler l’intérêt pour un certain sujet.<br />

Quand ?<br />

Cette stratégie peut être introduite à des moments différents des activités<br />

d’apprentissage :<br />

Avant :<br />

- une leçon pour mobiliser les connaissances acquises,<br />

- l’introduction d’un nouveau sujet, pour centrer les objectifs d’apprentissage,<br />

- la lecture d’un texte, comme activité de pré-lecture.<br />

Pendant :<br />

- une activité d’apprentissage pour organiser les nouvelles informations et les relier<br />

aux précédentes,<br />

- une activité de lecture comme tâche de compréhension.<br />

Après :<br />

- des activités d’apprentissage pour prendre note des nouvelles informations,<br />

- des activités de lecture pour vérifier la compréhension,<br />

- des parcours d’apprentissage pour contrôler le processus d’apprentissage.<br />

Comment ?<br />

Il y a différentes manières d’utiliser cette stratégie, ce qui compte est le principe : relier<br />

les connaissances acquises (ce que je sais) avec les nouvelles informations (ce que je veux<br />

apprendre) et faire prendre conscience des résultats obtenus (ce que j’ai appris) et des<br />

77


processus (comment j’ai appris / comment je vais apprendre). Ces catégories peuvent être<br />

placées dans un schéma de la façon suivante :<br />

S (ce que je sais) V (ce que je veux savoir) A (ce que j’ai appris) C (comment j’ai appris,<br />

par quels moyens,<br />

par quelles stratégies)<br />

S Ce que je Sais<br />

78<br />

- Au début d’une leçon, d’une séance de lecture ou d’un parcours d’apprentissage les<br />

apprenants sont invités à écrire ce qu’ils savent sur le sujet qui va être introduit.<br />

Les productions individuelles peuvent être suivies par une activité de remueméninges<br />

dans le but de grouper les informations orientées vers les nouveaux<br />

contenus qui vont être introduits ;<br />

- Dans cette phase, l’enseignant peut utiliser des techniques supplémentaires pour<br />

faire prendre conscience des connaissances acquises, ou bien solliciter, par<br />

exemple des expériences concrètes (voir DVD, déroulement d’une leçon an<br />

anglais).<br />

V Ce que je Veux savoir<br />

- La colonne V – Ce que je Veux savoir peut contenir des phrases à trous avec des<br />

informations manquantes que les étudiants vont remplir.<br />

- Les questions/problèmes que les apprenants notent dans cette colonne seront<br />

organisés en catégories: ces nouvelles connaissances à acquérir vont constituer<br />

l’objectif /l’intérêt du parcours d’apprentissage ou du texte à lire.<br />

A Ce que j’ai Appris<br />

- A la fin d’une unité de travail (texte à lire ou parcours d’apprentissage) les<br />

nouvelles connaissances sont énumérées dans cette colonne,<br />

- D’autres lacunes peuvent être mises en évidence qui mèneront à des recherches/<br />

un travail ultérieur.<br />

C Comment j’ai appris / je vais apprendre.<br />

- Cette colonne encourage les étudiants à penser aux ressources et aux stratégies à<br />

utiliser pour améliorer leurs aptitudes d’apprentissage<br />

Le contenu de cette colonne permet aux enseignants de prévoir les techniques nécessaires<br />

pour étayer l’apprentissage.


2. LE CUBING<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

Le cubing ou cube est une activité qui peut servir d’organisateur graphique, d’exercice de<br />

pré-écriture pour la production écrite ou bien constituer une activité à part entière. Le<br />

but de cette activité est de donner au scripteur un aperçu des connaissances acquises sur<br />

le sujet et de pratiquer des capacités cognitives de haut niveau (voir la structure de la<br />

connaissance de Mohan). Il peut être adapté pour atteindre d’autres objectifs, par exemple<br />

pour apprendre le vocabulaire (cf. DVD : « Les circuits électriques »). Le stimulus est un<br />

cube avec six différentes étiquettes, une pour chaque face : décrire, comparer, analyser,<br />

appliquer et argumenter pour ou contre.<br />

Pourquoi l’utiliser ?<br />

Cette stratégie aide les apprenants à :<br />

- mobiliser le savoir antérieur,<br />

- penser à un sujet/thème sous des angles différents,<br />

- stimuler la flexibilité à l’écrit,<br />

- générer des idées à l’écrit,<br />

- apprendre le vocabulaire,<br />

- développer des aptitudes à la résolution de problèmes,<br />

- développer des capacités intellectuelles supérieures.<br />

Quand ?<br />

Avant :<br />

- une séance pour activer le savoir antérieur<br />

- une activité de production écrite pour générer des idées,<br />

- la révision du vocabulaire (cf. DVD, Les circuits électriques, activités lexicales)<br />

Pendant :<br />

- une leçon pour améliorer la capacité à écrire et la flexibilité du raisonnement<br />

Après :<br />

- une leçon pour réviser les informations et les organiser sous une forme écrite,<br />

- (variante) une leçon pour classer le vocabulaire<br />

79


80<br />

Comment ?<br />

La procédure :<br />

Présenter aux étudiants une face du cube à la fois et leur demander d’écrire sur le<br />

sujet donné sous cet angle, et cet angle seulement pendant une ou deux minutes,<br />

Ensuite passer à la tâche suivante, et ainsi de suite jusqu’à la dernière<br />

(argumenter).<br />

1. Décrire – Comment décririez-vous cet objet ? A quoi ressemble-t-il ? Quelle est sa<br />

couleur, forme, taille, texture ? Identifiez ses parties…<br />

2. Comparer – A quoi cet objet ressemble-t-il ? En quoi est-il différent ? C’est une sorte<br />

de…/ c’est comme…<br />

3. Associer – Quel est le lien avec les autres sujets ? A quoi/ à quel autre problème cela<br />

vous fait penser ? N’ayez pas peur d’être créatifs : notez tout ce qui vous vient à<br />

l’esprit ;<br />

4. Analyser – Dites en quoi /comment est fait l’objet – Comment / En combien de<br />

sous-parties pourriez-vous organiser le sujet ? Observez les composantes de cet<br />

objet / Comment les différentes parties du sujet sont-elles reliées entre elles ?<br />

Qu’est-ce qui les unit ? Appliquer - Dites comment il peut être utilisé – Comment cet<br />

objet vous aide-t-il à comprendre d’autres objets semblables? Que pouvez-vous<br />

faire avec cela / cet objet ? Quels emplois peut-il avoir ?<br />

5. Argumenter pour / contre - Quels sont vos arguments pour ou contre? Je suis<br />

d’accord parce que….<br />

Les étudiants peuvent lire leurs productions par groupes de deux ou à la classe.<br />

3. LES ORGANISATEURS GRAPHIQUES<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

Les organisateurs graphiques permettent de représenter la construction du savoir et<br />

d’organiser l’information. Ils aident l’apprenant à convertir et à comprimer un certain<br />

nombre d’informations, apparemment discontinues sous une représentation graphique<br />

cohérente, facile à lire.<br />

http://www.enchantedlearning.com/graphicorganizers/spider.<br />

Ce procédé consistant à transformer des données, des informations ou des idées sous une<br />

forme graphique donne aux étudiants une meilleure compréhension du sujet étudié, plus<br />

variée et plus approfondie. Pour créer un organigramme / une carte mentale, l’apprenant<br />

doit se concentrer sur les relations entre les éléments et examiner les significations<br />

multiples attachées à chacun d’entre eux et à leurs relations. Il y a plusieurs types<br />

d’organisateurs graphiques : la tâche à accomplir détermine le type d’organisateur<br />

approprié. Il faut expérimenter ce genre de représentation de la connaissance pour<br />

pouvoir en tirer bénéfice, mais après un peu de pratique l’apprenant lui même choisira<br />

l’organisateur graphique qui convient le mieux à la tâche.


Pourquoi utiliser des organisateurs graphiques ?<br />

Une carte mentale comporte plusieurs avantages. Elle aide les étudiants à :<br />

repérer les informations principales en déterminant quels sont les éléments les<br />

plus importants sur lesquels se concentrer,<br />

visualiser le développement des idées,<br />

structurer des projets écrits,<br />

résoudre des problèmes,<br />

étudier,<br />

planifier la recherche et activer le remue-méninge.<br />

Quand ?<br />

Avant:<br />

- une leçon ou une unité de travail pour activer le savoir antérieur et formuler des<br />

objectifs d’apprentissage :<br />

- une leçon pour brasser/stimuler de nouvelles idées.<br />

Pendant:<br />

Après:<br />

- une leçon pour organiser les nouvelles informations en les reliant à celles qui ont<br />

déjà été acquises<br />

- une activité de lecture pour organiser l’information<br />

- une unité d’apprentissage pour réorganiser et revoir les informations<br />

- une unité d’apprentissage pour relier les concepts déjà vus aux nouveaux.<br />

Comment ?<br />

Voilà quelques exemples d’organisateurs graphiques :<br />

3.1. La grille en T<br />

Pour Contre<br />

Ce graphique est approprié à des tâches impliquant des opérations cognitives telles que<br />

analyser et/ou comparer, lorsque deux aspects d’un sujet ou d’un problème sont<br />

impliqués.<br />

81


Une grille en T peut être utilisée pour :<br />

82<br />

- évaluer les pour et contre d’une décision à prendre<br />

- comprendre un texte argumentatif (pour ou contre certaines opinions)<br />

- aider la lecture ou l’écoute sélectives.<br />

Elle peut être utilisée aussi comme outil pour prendre des notes (Chamot, O’ Malley p.<br />

211), pour étayer des activités de lecture ou d’écoute.<br />

Dans ce cas, le procédé consiste à remplir les deux côtés de la grille en T : la colonne de<br />

gauche est utilisée pour lister les idées principales et la colonne de droite est réservée aux<br />

idées secondaires pour chacune des idées principales.<br />

La grille en T peut être vide ou bien contenir aussi des formes d’étayage écrites ou<br />

visuelles : phrases à trous, choix multiples, images ou diagrammes.<br />

3.2 Le diagramme de Venn<br />

Cet organisateur graphique, représenté par deux cercles identiques, en partie superposés,<br />

peut être utilisé lorsqu’on demande à l’apprenant d’examiner les différences entre deux<br />

ou plusieurs éléments : les similarités sont rapportées dans la zone d’intersection des<br />

deux cercles.<br />

Exemple : les différences et les analogies entre carrés et rectangles dans une unité sur les<br />

parallélogrammes peuvent bien être mises en évidence par le diagramme de Venn (cf.<br />

DVD, Les parallélogrammes)<br />

3.3 Les cartes mentales<br />

Les cartes mentales sont aussi des organisateurs graphiques, qui peuvent prendre des<br />

formes différentes : organigramme, arborescence...<br />

Elles peuvent être utilisées de différentes façons et dans des buts différents : (cf. chapitre<br />

3, Apprendre et enseigner le vocabulaire.)


3.4. Les canevas<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

Les canevas sont des structures de la longueur d’un texte ou d’un paragraphe : ils sont<br />

vides de contenu mais ils gardent les éléments structuraux caractéristiques de ces textes.<br />

Les canevas sont utilisés pour étayer la production écrite des apprenants, puisque ces<br />

derniers sont censés les compléter avec leurs propres données en créant de cette façon<br />

leurs propres textes (cf. chapitre 8, Enseigner la production écrite)<br />

Pourquoi les utiliser ?<br />

Les canevas aident les étudiants à :<br />

- organiser et écrire des paragraphes ou des textes :<br />

- mettre en évidence les différences entre différents types de texte ou paragraphes ;<br />

- mieux développer leurs propres paragraphes.<br />

Quand ?<br />

Avant : une production écrite, pour mettre en évidence la structure du texte ou des<br />

paragraphes.<br />

Pendant : une production écrite pour étayer la production des apprenants<br />

Comment ?<br />

- en mettant sur un transparent de rétroprojecteur ou sur le tableau noir, le canevas<br />

d’un texte ou d’un paragraphe et en ajoutant les idées ou les informations pour<br />

montrer aux étudiants comment construire un texte.<br />

- en donnant aux étudiants le même schéma et en leur demandant d’écrire leur<br />

propre paragraphe ou texte.<br />

3.5. L’écriture d’imitation<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

Cette stratégie est semblable à la précédente, mais plus centrée sur la structure et/ou le<br />

vocabulaire d’une phrase, paragraphe ou court texte. Un parcours prévoit les phases<br />

suivantes.<br />

1. lire le modèle attentivement,<br />

2. copier le modèle,<br />

3. remplacer les mots avec autant de synonymes que possible,<br />

4. écrire sur un sujet différent mais en utilisant la même structure.<br />

83


84<br />

Pourquoi l’utiliser ?<br />

Cette stratégie peut être utilisée pour :<br />

- développer l’apprentissage du vocabulaire et l’emploi de synonymes,<br />

- affiner la compréhension écrite,<br />

- affiner la prononciation,<br />

- mettre en évidence la structure d’une phrase,<br />

- introduire l’enseignement de la grammaire.<br />

Quand ?<br />

Avant :<br />

- comme introduction à une leçon de grammaire ou de vocabulaire,<br />

- comme activité d’échauffement pour des productions écrites.<br />

Pendant : une leçon de grammaire ou de vocabulaire pour étayer l’apprentissage.<br />

Comment ?<br />

Le modèle est tiré d’une source réellement existante, et au niveau primaire il doit être<br />

simple et facile à lire, tandis que des phrases plus complexes peuvent être choisies pour<br />

des apprenants plus avancés.<br />

Dans la phase 4, «imiter», toutes les propositions doivent être acceptées mais les<br />

déviations et les productions dépourvues de sens doivent être signalées.<br />

1. Lire (Exemple) Un cygne dépose un œuf. Le bébé cygne grandit à l’intérieur de l’œuf. L’œuf<br />

éclot et le bébé cygne grandit et devient un cygne. (cf. CD, LIFE)<br />

2. Copier<br />

3. Substituer<br />

4. Imiter<br />

3.6. Les analogies<br />

Qu’est-ce que c’est ?<br />

Les mots ne sont pas isolés ; leur sens vient de la relation qu’ils entretiennent. Il est<br />

important de mettre en évidence la manière dont ces relations s’établissent. Une analogie<br />

est justement une manière d’établir les relations entre les mots. Mettre en évidence,<br />

trouver et chercher des analogies développe la compréhension des différentes manières<br />

dont les choses sont en relation les unes avec les autres.


Exemple :<br />

Vénus : Soleil = Planètes : Etoiles<br />

Cette analogie résume de façon synthétique et pratiquement sans utiliser de langage<br />

verbal les relations complexes du système solaire.<br />

Pourquoi les utiliser ?<br />

Les analogies aident les apprenants à :<br />

- comprendre les concepts exprimés par les mots ;<br />

- mettre en évidence de façon synthétique la relation entre différents concepts ;<br />

- développer des capacités cognitives de haut niveau même aux premières étapes de<br />

l’apprentissage de la langue ;<br />

- étendre leur vocabulaire personnel.<br />

Quand ?<br />

Avant : une leçon pour introduire vocabulaire et concepts<br />

Après : une leçon ou une unité pour vérifier la compréhension des concepts et<br />

l’apprentissage du vocabulaire.<br />

Comment ?<br />

Commencer par un remue-méninges pour trouver des couples de mots : père et fils ; soleil<br />

et lune ; pupille et œil… ; puis demander aux apprenants d’exprimer la relation qui existe<br />

entre ces différents éléments ; enfin donner un exemple d’analogie :<br />

Pupille : Œil = Marteau : Oreille<br />

Demander aux étudiants de créer eux-mêmes des analogies et de les expliquer.<br />

85


Les deux chapitres précédents (9 et 10) proposent un contexte théorique à la fois général<br />

et spécifique au contenu pour l'enseignement et l'apprentissage des capacités de<br />

raisonnement, ainsi que des stratégies pour accroître ses chances d’atteindre les objectifs<br />

d'apprentissage. Le but de ce chapitre est de relier la discussion théorique à une mise en<br />

œuvre en classe et de fournir au lecteur un exemple concret de la façon dont la langue et<br />

le contenu sont intégrés.<br />

Les étapes d'une leçon sont décrites et commentées ci-dessous. L'accent est mis sur les<br />

connaissances antérieures et l’étayage, pour un enseignement compréhensible, fournissant un<br />

soutien pour le développement optimal des capacités de raisonnement et le langage. La leçon<br />

peut être consultée sur le DVD.<br />

86<br />

Présentation de la leçon : les fonctions du cœur humain<br />

Une leçon est réussie lorsque le contenu et les objectifs linguistiques sont pris en compte<br />

durant la leçon. C'est-à-dire quand :<br />

- les apprenants sont amenés à développer des capacités de raisonnement,<br />

- un contexte favorable a été créé,<br />

- les objectifs sont suffisamment étayés,<br />

- les apprenants sont activement impliqués dans des activités d'apprentissage et que le<br />

rythme de la leçon correspond à leur niveau et à leurs capacités.<br />

À la fin de la leçon, l'enseignant et les apprenants devraient être en mesure de vérifier si<br />

les objectifs ont été atteints. La leçon doit être conduite de façon à permettre un certain<br />

feedback (ou rétroaction).<br />

Notre objectif dans ce chapitre est de proposer des instruments pour suivre les progrès :<br />

une fiche d'observation (elle a été remplie avec les données que nous avons observées<br />

dans notre étude de cas),<br />

une fiche de suivi.<br />

Chacun de ces points est brièvement commenté.


Étude de cas :<br />

Lucy est enseignante dans une école primaire de la banlieue de Turin.<br />

Elle enseigne les mathématiques, les sciences, la géographie et l’anglais. Chaque jour, elle fait<br />

une partie de ses cours en anglais, mais elle a choisi de faire l'expérience de plusieurs modules<br />

de type EMILE en sciences, ce qui signifie qu'environ 60% de cette matière est enseignée en<br />

anglais, 40% en italien, langue maternelle des élèves.<br />

En Italie, l'anglais est obligatoire dans les écoles primaires, mais les enseignants peuvent être<br />

soit spécialistes de la langue anglaise soit être en mesure d'enseigner l'anglais en tant que<br />

professeur des écoles. Dans le premier cas, les enseignants n’enseignent que l'anglais dans<br />

différentes classes et peuvent collaborer avec les spécialistes des contenus si une approche<br />

EMILE est choisie. Cette situation est comparable au travail en équipe que l’on a dans les<br />

écoles secondaires. Dans le second cas, le professeur des écoles intègre l'anglais dans son<br />

enseignement. Cette situation est similaire à l’enseignement bilingue.<br />

Lucy appartient à cette dernière catégorie. La classe de Lucy - dernière année de l'école<br />

primaire - compte 22 enfants âgés de 11 ans.<br />

Le programme du second trimestre de l'année en sciences porte sur les fonctions du corps<br />

humain, par rapport à d'autres organismes tels que les plantes et les animaux.<br />

Au cours de la leçon, les élèves sont divisés en deux groupes afin d'organiser la leçon comme<br />

un atelier de travail. Les élèves passent au laboratoire de sciences, une salle équipée<br />

d'instruments scientifiques, de livres, d'affiches et de photos.<br />

Au cours de sa leçon nous avons rempli la feuille d'observation (ci-dessous).<br />

Fiche d'observation<br />

Classe : école primaire (5e année),<br />

Elèves âgés de 11 ans<br />

Matière : SCIENCES<br />

Titre du module : Le corps humain<br />

Unité / Thème : les fonctions du cœur<br />

Objectifs du contenu<br />

Quels sont-ils ?<br />

Capacités de raisonnement<br />

Quels sont les niveaux de raisonnement ?<br />

Plan de la leçon<br />

Durée prévue (2h)<br />

Les objectifs du contenu peuvent être divisés en deux parties:<br />

1. le corps humain et ses parties (révision)<br />

2. le cœur, comme partie du corps humain :<br />

physiologie et fonctions<br />

facteurs déterminant le pouls<br />

effets de l'exercice et du repos sur le pouls<br />

mémoriser<br />

mettre en pratique<br />

collecter des informations<br />

prédire<br />

organiser<br />

évaluer<br />

87


Objectifs linguistiques<br />

Quels sont-ils ?<br />

Étapes de<br />

la leçon<br />

88<br />

Description<br />

Étape 1 1. Introduction<br />

- On informe les élèves des objectifs de la leçon ;<br />

- L'enseignante fait référence aux connaissances<br />

antérieures.<br />

- Elle distribue une image du corps humain et active les<br />

connaissances antérieures.<br />

- Elle communique avec les enfants en révisant<br />

oralement les différentes parties du corps, puis elle<br />

introduit quelques mots nouveaux et les explique.<br />

Étape 2<br />

Étape 3<br />

Étape 4<br />

A. Les parties du corps humain<br />

2. Identifier<br />

- Les élèves sont répartis en petits groupes (de deux ou<br />

trois)<br />

- On leur donne un tableau représentant le corps humain<br />

et une série d'étiquettes.<br />

- Ils doivent placer les étiquettes sur chaque partie du<br />

corps humain (fig. 1).<br />

- Chacun d'entre eux lit à haute voix les étiquettes<br />

placées sur les différentes parties du corps.<br />

- L'enseignante reformule certaines phrases ou répète<br />

certains mots.<br />

- Elle explique, en anglais, les fonctions de certains<br />

organes (poumons, pancréas, reins ...)<br />

- Elle concentre l'attention sur l'organe du cœur afin de<br />

présenter une nouvelle expérience.<br />

B. Fonctionnement du cœur<br />

1. Exécution de l'expérience : le contrôle du pouls<br />

-Les enfants sont invités à se déplacer et à former un cercle<br />

-L'enseignante donne quelques instructions et pose les<br />

questions suivantes:<br />

- « Pouvez-vous entendre votre cœur ? »<br />

- « Pouvez-vous entendre votre pouls ? » (Elle montre la<br />

procédure en prenant son pouls et aide les enfants<br />

individuellement).<br />

- « Comptez les battements de votre cœur dans votre tête ! »<br />

- « Combien de battements de cœur comptez-vous en 30<br />

secondes ?"<br />

Structures<br />

- Liens avec les connaissances antérieures<br />

« Quelle est la fonction de ... (cœur, foie, reins ... »<br />

« ... pompe le sang / sang propre .... »<br />

Voir fiche de travail « prendre son pouls » (conclusions):<br />

- Nouvelles structures :<br />

Avant. Après .... utiliser le bon verbe<br />

Le pouls le plus lent est....<br />

Le pouls le plus rapide est ...<br />

Vocabulaire : le corps humain (données révisées) et certains<br />

mots nouveaux se rapportant à la fonction cardiaque.<br />

Compétences communicatives :<br />

1. Écouter<br />

2. Parler<br />

3. Lire<br />

4. Ecrire


Étape 5<br />

- « Le cœur bat plus après l'exercice physique» (ce qui<br />

amène les enfants à l’expérience)<br />

-Les enfants prennent leur pouls au poignet ou au cou.<br />

-Remue-méninges « Quelles sont les activités physiques que<br />

ous pouvez faire en classe ? » (Saut, course, marche<br />

rapide....)<br />

-Les enfants pensent à des activités physiques différentes et<br />

les exécutent (saut, sauter, faire des pompes au moins trois<br />

fois)<br />

- Ils vérifient leur pouls une nouvelle fois.<br />

4. Conceptualisation<br />

-L'enseignant fournit une grille aux enfants.<br />

-Ils enregistrent leur pouls.<br />

-Ils doivent anticiper : leur rythme cardiaque sera-t-il plus<br />

élevé ou plus bas après leur activité physique ? et confirmer<br />

leurs hypothèses.<br />

-Les conclusions les aident à conceptualiser leur expérience.<br />

5. Introduction de nouveaux contenus et de nouvelles<br />

structures langagières<br />

-Après l'expérience, les données recueillies par tous les enfants<br />

sont notées au tableau dans deux colonnes différentes :<br />

Le plus rapide ... Le plus lent ...<br />

-Le professeur présente un nouveau contenu : le cœur est<br />

l'organe qui pompe le sang dans les veines et les artères.<br />

-Un schéma détaillé du cœur ainsi que celui de la circulation<br />

dans le corps humain sont affichés sur le mur. Les parties du<br />

cœur sont écrites au tableau : oreillette gauche, droite,<br />

ventricule gauche. (Cette partie de la leçon est ensuite<br />

développée en italien)<br />

89


90<br />

6. Echanges/ évaluation des résultats<br />

Les enfants communiquent les résultats de leur expérience à<br />

leurs camarades.<br />

- Concentration sur la langue par le biais d'activités à deux : les<br />

enfants se posent des questions à propos de la lenteur ou de la<br />

rapidité de leur pouls. Ils choisissent spontanément, les<br />

structures linguistiques sans intervention de l'enseignante :<br />

« A combien bat ton pouls lorsqu’il est lent ? rapide ? Les<br />

réponses ont été exprimées différemment :<br />

a) « I've got ... ....<br />

b) « mon pouls le plus lent/rapide est ... .. »<br />

Objectifs de la leçon<br />

Objectifs du contenu<br />

La leçon fait partie d'un module plus large sur le corps humain et le sujet est la fonction<br />

cardiaque. L'axe central de la leçon est la fonction du cœur qui pompe le sang dans les<br />

veines et les artères. L'enseignante amène les enfants à établir une relation entre les<br />

efforts physiques, le pouls et les fonctions cardiaques. Au lieu d'expliquer les concepts<br />

elle-même, elle crée un contexte où les enfants font l’expérience des fonctions cardiaques<br />

et sont guidés pour la conceptualisation et l’évaluation des résultats.<br />

Objectifs linguistiques<br />

Dans une approche EMILE, la langue est acquise par l'expérience concrète et non par<br />

l’acquisition de structures formelles. Bien sûr, l'enseignant établit les objectifs<br />

linguistiques, en termes de vocabulaire, les structures et fonctions, mais il est possible que<br />

les apprenants eux-mêmes s’expriment d'une manière différente de celle prévue par<br />

l'enseignant et que différentes structures soient introduites.<br />

Dans cette leçon, par exemple, certains élèves utilisent les nouvelles structures selon le<br />

modèle donné, mais d'autres emploient des structures qu'ils ont déjà apprises et les<br />

adaptent au nouveau contenu.<br />

L'utilisation de la langue vient à la fin (étape 5), après une expérience concrète et la<br />

conceptualisation. L'utilisation de la langue permet la conceptualisation : « Les<br />

compétences langagières et le fonctionnement cognitif ne peuvent être conceptualisés que<br />

par rapport à des contextes particuliers d'utilisation » (Cummins, 2000, p.66). Il est<br />

intéressant de constater que l'enseignante ne formule jamais les catégories grammaticales<br />

formelles (par exemple, les comparatifs), mais par contre donne des exemples concrets et<br />

fournit des modèles. Ainsi, les élèves peuvent se sentir libres d'utiliser leur propre<br />

expression linguistique pour communiquer les résultats de leur expérience.


Objectifs cognitifs (capacités de raisonnement)<br />

«La langue et le contenu seront mieux acquis lorsque les étudiants sont stimulés sur le<br />

plan cognitif» (Cummins, 2000, p. 71). Les besoins cognitifs enrichissent l'apprentissage<br />

des langues plus que la reproduction de structures ou de vocabulaire. L'enseignante<br />

commence avec des activités qui demandent un niveau inférieur de capacités de<br />

raisonnement, telles que la mémorisation, la reconnaissance des mots, et poursuit avec<br />

des tâches qui exigent la compréhension (étape 2, 3), ainsi que la collecte d'informations<br />

(étape 4) et l'évaluation des résultats (étape 6). Cette approche permet d'atteindre des<br />

niveaux élevés sur le plan cognitif avec des moyens relativement simples sur le plan<br />

linguistique. Toutefois, la réalisation simultanée de deux objectifs conceptuels difficiles,<br />

c'est à dire les objectifs cognitifs de niveau élevé et le langage associé à ces concepts n'est<br />

possible que si le processus d'apprentissage est étayé. L’aide extérieure est ensuite<br />

progressivement réduite pour aider les apprenants à devenir autonomes dans leur travail.<br />

Conduite de classe<br />

L'enseignante s’efforce de rendre le contenu compréhensible et stimulant sur le plan<br />

cognitif pour les apprenants. Par conséquent, l’enseignante introduit des techniques et<br />

des stratégies qui étayent l’apprentissage.<br />

La mise en contexte<br />

« Un enseignement efficace pour accompagner les étudiants à partir de leur niveau et les<br />

amener à un niveau plus élevé de compréhension. [...] De nouvelles informations liées aux<br />

savoirs et aux expériences antérieures des élèves ainsi que l’utilisation de stratégies sont<br />

utilisées pour étayer l’acquisition de connaissances et développer les compétences des<br />

élèves » (Echevarria, 2004, p. 45). La création de cette base est essentielle pour<br />

l'apprentissage ; des stratégies différentes peuvent être utilisées à cette fin. Les<br />

principales interventions pédagogiques qui doivent être considérées sont les suivantes :<br />

1. Présenter les objectifs de la leçon<br />

Les objectifs de la leçon doivent être annoncés dès début de la leçon. Ils servent à rappeler<br />

l'objet de la leçon et à fournir une structure au déroulement de la leçon. À la fin de la leçon<br />

les étudiants et l'enseignant peuvent évaluer s’ils ont atteint ces objectifs. Dans la leçon<br />

observée, les objectifs sont expliqués et des liens avec les connaissances antérieures sont<br />

établis dans l'étape 1.<br />

2. Créer des liens avec ce que les enfants savent déjà<br />

« La recherche souligne que pour que l'apprentissage ait lieu, de nouvelles informations<br />

doivent être intégrées à ce que l'apprenant sait déjà » (Echevarria, 2004, p. 49). Par<br />

conséquent, il est important que les enseignants établissent des liens explicites entre les<br />

nouveaux apprentissages et les activités, le vocabulaire et les concepts déjà vus en classe.<br />

Il y a différentes façons d'établir des liens entre les connaissances antérieures et les<br />

nouveaux savoirs :<br />

- Question du professeur / Discussion<br />

- Organisateurs graphiques, rappels écrits<br />

- Activités<br />

91


Dans cette étude de cas, l'enseignante utilise des images et des cartes avec le vocabulaire<br />

correspondant aux images sur le mur pour réveiller les connaissances antérieures des<br />

enfants (les étapes 1 et 2) et pose des questions : « Tu te souviens du nom de cet organe<br />

? » « Quelle est sa fonction ? ». Elle utilise également une activité demandant aux enfants<br />

de nommer les parties du corps (étape 2).<br />

3. L'apprentissage du vocabulaire<br />

Il y a une forte relation entre la connaissance du vocabulaire et les acquis scolaires parce<br />

qu’ « à tout âge une notion contenue dans un mot représente un acte de généralisation et<br />

[…] le développement de concepts ou le développement de la signification des mots<br />

suppose le développement de nombreuses fonctions intellectuelles : attention délibérée,<br />

mémoire logique, abstraction, capacité à comparer et à différencier. Ces processus<br />

psychologiques complexes ne peuvent être maîtrisés par le seul apprentissage initial »<br />

(Cummins, 2000, p. 60).<br />

Le vocabulaire peut être enseigné de mille et une façons pertinentes et utiles. La chose la<br />

plus importante est que les élèves soient actifs dans le développement de leur<br />

compréhension des mots et dans la façon de les apprendre ; en effet, enseigner des termes<br />

isolés de leur contexte et les transcrire au tableau n’offre aucun intérêt.<br />

Dans la leçon de Lucy, les élèves sont «immergés dans les mots», un environnement<br />

contextuel riche est assuré par :<br />

- les paroles de l’enseignante qui parle à un rythme relativement lent et qui utilise des<br />

techniques différentes (voir étayage) telles que la paraphrase et la répétition.<br />

- des affiches : le vocabulaire clé est introduit en dirigeant l'attention des élèves vers le<br />

vocabulaire du contenu qui est répertorié ou associé à des images.<br />

- des étiquettes pour nommer (étape 3) et réviser le vocabulaire.<br />

Dans tous les cas l'apprentissage du vocabulaire n'est pas seulement une question de<br />

mémorisation mais il augmente les capacités de réflexion telles que reconnaître et<br />

associer.<br />

4. Créer des expériences<br />

Le niveau de difficulté - compréhension du contenu et apprentissage - ne dépend pas de<br />

la connaissance de la langue, mais du niveau de son intégration dans le contexte. En<br />

d'autres termes, la communication en contexte, avec un soutien approprié, est plus facile à<br />

comprendre que la communication en contexte réduit.<br />

Par conséquent, «la langue et le contenu seront mieux acquis lorsque les étudiants sont<br />

stimulés sur le plan cognitif, mais aussi soutenus sur le plan du contexte et de la langue ».<br />

L’enseignement qui favorise le mieux l’enrichissement linguistique, cognitif et celui du<br />

contenu procède à partir de tâches intégrées dans leur contexte pour arriver à des tâches<br />

faiblement contextualisées. Telle est la progression choisie par Lucy : de l'étape 3, où les<br />

enfants exécutent une tâche concrète (vérification de leur propre pouls) aux étapes 4 et 5,<br />

où ils conceptualisent leur expérience et acquièrent un nouveau contenu à l'aide d’un<br />

canevas (voir étayage).<br />

92


L’étayage<br />

« L’étayage est un terme associé au concept de la zone proximale de développement (ZPD)<br />

de Vygotski. Le ZPD est la différence entre ce que les enfants peuvent faire par eux-mêmes<br />

et ce qu’ils peuvent accomplir avec l’aide d’une personne plus compétente. Ainsi dans la<br />

classe, les enseignants étayent leur enseignement chaque fois qu’ils apportent une aide<br />

substantielle à leurs élèves lorsqu’ils introduisent un nouveau contenu ou une nouvelle<br />

stratégie ; cet étayage diminue au fur et à mesure que les apprenants acquièrent de<br />

l’expérience » (d’après Echeverria, 2004, p.86).<br />

On peut distinguer : l’étayage des interactions orales, l’étayage des cours et les procédures<br />

d’étayage.<br />

L’étayage des interactions orales<br />

Les enseignants EMILE utilisent la langue qui correspond au niveau de compétence des<br />

élèves. Ci-après des exemples :<br />

La paraphrase : le professeur reprend les réponses des élèves, ce qui sert de modèle<br />

pour l'utilisation correcte de la langue ;<br />

Le renforcement des définitions contextuelles : par exemple: «oui, les reins, les organes<br />

qui servent à nettoyer le sang ». Le segment de phrase: « les organes qui servent à<br />

nettoyer le sang » définit le terme de «reins».<br />

Le questionnement : il est très important et peut assumer différentes fonctions :<br />

- le rappel : « Quel est le nom de cette partie du corps ? »<br />

- la vérification de la compréhension : « Qu'est-ce que le foie ? » « Quelle<br />

est sa fonction ? »<br />

- les capacités de réflexion sont stimulées : la formulation d’hypothèses, la<br />

déduction, l’analyse, la justification, l’anticipation. Exemples : «Quel est votre<br />

pouls avant la course ? Après ? Quel est le plus rapide ? Qu'est-ce que cela<br />

signifie ? »<br />

L’étayage du cours<br />

Afin de rendre l’apport de langue aussi compréhensible que possible, les enseignants<br />

EMILE présentent l'information en s’appuyant sur : des ressources iconographiques, des<br />

graphiques, des démonstrations, des stratégies de pré-lecture et d'écriture.<br />

L'enseignement explicite (étape 5) est soutenu par des images représentant le système<br />

circulatoire des veines et des artères dans le corps humain et l’organe du cœur. L'objectif<br />

est motivé par le contenu à apprendre ce qui permettra d'identifier les compétences<br />

linguistiques nécessaires pour apprendre le contenu et les capacités de raisonnement<br />

nécessaires pour le manipuler (analyser, synthétiser et évaluer).<br />

93


Il est important de fournir des cadres qui soutiennent l'apprentissage. Dans la leçon de<br />

Lucy, par exemple, les élèves ont décrit leur expérience dans un rapport et ont été guidés<br />

pour tirer les conclusions de leurs observations.<br />

94<br />

Les procédures d’étayage<br />

L'objectif pédagogique est d'aider les apprenants à développer une autonomie croissante ;<br />

cet objectif peut être atteint de différentes manières :<br />

- L'enseignement explicite : «La fonction du cœur est de pomper le sang. » (Étape 5)<br />

- La modélisation : l'enseignant donne non seulement des modèles d'activités pratiques,<br />

par exemple, comment prendre le pouls mais aussi des façons de dire : «Mon pouls le plus<br />

rapide / le plus lent est ... » (étape 4)<br />

- La mise en œuvre : les élèves appliquent des modèles d'une manière indépendante et les<br />

mettent en pratique.<br />

Différentes façons d'organiser le travail en classe sont possibles tout en progressant vers<br />

l'autonomie : classe entière (remue-méninges, échange frontal), petits groupes, paires,<br />

travail individuel.<br />

Fiche d'évaluation de la leçon<br />

LEÇON : les objectifs<br />

Dans quelle mesure les objectifs ont-ils été atteints par la leçon ?<br />

(De 1 (faible) -2-3-4-5 (excellent))<br />

Objectifs du contenu<br />

L’input a-t-il été compréhensible ?<br />

Le contenu de la leçon a-t-il été relié aux connaissances antérieures ?<br />

Les objectifs ont-ils été mis en contexte ?<br />

Objectifs linguistiques<br />

Quelles compétences communicatives ont-elles été sollicitées ?<br />

Le vocabulaire ciblé a-t-il été utilisé ? Par l'enseignant ? Par les apprenants ?<br />

Les structures ciblées ont-elles été utilisées ? Par l'enseignant ? Par les apprenants ?<br />

Capacités cognitives<br />

Quels étaient les objectifs cognitifs requis ?<br />

Quelle approche a-t-elle été réellement suivie?<br />

Les objectifs de la leçon ont-ils été globalement atteints ? Dans quelle mesure ?<br />

(1 - 2 - 3 - 4 - 5)


II Supports<br />

Contexte<br />

La mise en contexte a-t-elle été efficace ?<br />

Remarques concernant le niveau d'efficacité au sujet …<br />

- des liens vers les connaissances antérieures,<br />

- du vocabulaire,<br />

- de l'expérience proposée,<br />

- du support conceptuel.<br />

Etayage<br />

Quelles techniques ont-elles été efficacement utilisées ?<br />

Etayage du cours<br />

Organisateurs graphiques, supports visuels<br />

Etayage des interactions orales<br />

questions, paraphrases, renforcement des définitions<br />

Procédures d’étayage<br />

- Enseignement explicite<br />

- Modélisation<br />

- Pratique<br />

- Application<br />

Gestion de la classe<br />

- Travail en grand groupe (remue-méninges)<br />

- Travail en groupes<br />

- Travail à deux<br />

- Travail individuel<br />

Participation des apprenants<br />

Comment les apprenants ont-ils pris part activement à la leçon ?<br />

Ont-ils eu la possibilité d'utiliser la langue cible ?<br />

Interaction. Ont-ils interagi avec l'enseignant ? Tous ?<br />

Interaction 2. Ont-ils interagi les uns avec les autres ? Tous ? Dans quelle langue (L2 ou<br />

langue maternelle ?)<br />

Rythme de la leçon<br />

Combien de temps les apprenants ont-ils été impliqués dans l'apprentissage ? Le timing de<br />

la leçon a-t-il été réaliste ? Si non, quelle était la différence entre le temps prévu et le<br />

temps consacré à l'activité ? Pourquoi ?<br />

Le rythme de la leçon a-t-il été satisfaisant pour toute la classe ?<br />

A-t-il tenu compte des différences d’aptitude entre les apprenants ?<br />

Conclusion<br />

Les objectifs de la leçon ont-ils été globalement atteints ? Dans quelle mesure ?<br />

95


Appendice<br />

96<br />

bras<br />

os<br />

cerveau<br />

oreille<br />

œil<br />

pied<br />

main<br />

cœur<br />

reins<br />

foie<br />

poumons<br />

bouche<br />

nez<br />

pancréas<br />

peau<br />

estomac<br />

gorge<br />

gros intestin<br />

intestin grêle<br />

organes reproducteurs<br />

vessie


Nom…. Date…<br />

Je prends mon pouls<br />

Assis(e) calmement pendant ½ minute Combien de battements de cœur par minute<br />

?<br />

Exercice/ Estimation Temps Pouls Pouls Plus ou Votre<br />

activité + ou - (minutes) Avant après moins estimation<br />

élevé est-elle<br />

correcte ?<br />

Conclusion<br />

Quand je fais des exercices mon pouls bat ___________________<br />

Quand je suis au repos, il bat _____________________________________<br />

Mon pouls le plus élevé était de ________________________ par minute<br />

Mon pouls le moins élevé était de _______________________par minute<br />

Quand je fais des exercices mes battements de cœur sont plus rapides parce que mon corps et<br />

mes muscles ont besoin de plus _______________________<br />

97


Depuis la fin des années 1980, lorsque Prabhu (1987) a présenté les tâches comme<br />

méthode d'apprentissage, les tâches ont gagné en importance dans l'éducation en général,<br />

mais dans l'enseignement des langues en particulier. Basé sur les tâches, l'apprentissage<br />

des langues est souvent vu comme une extension de l’approche communicative mettant<br />

davantage l'accent sur les activités de l'élève, sur les objectifs de l’apprentissage et surtout<br />

sur le contenu et les liens avec le monde réel.<br />

Qu'est-ce qu'une tâche ?<br />

Il n'existe aucune définition simple pour une tâche, mais plutôt un certain nombre de<br />

caractéristiques pour une variété de raisons. A titre d’exemple : Jane Willis (1996) en<br />

propose six et Rod Ellis (2003, 2-9) en suggère neuf. Nunan (2006): définit une tâche<br />

comme suit :<br />

98<br />

Une tâche est un travail en classe qui pousse les apprenants à comprendre,<br />

manipuler, produire ou interagir dans la langue cible tandis que leur attention est<br />

focalisée sur la mobilisation de leurs connaissances grammaticales en vue<br />

d'exprimer le sens, et dans lequel le but est de véhiculer un sens plutôt que de<br />

manipuler la forme. La tâche doit aussi avoir un début, un milieu et une fin et<br />

représente un acte de communication à part entière. (Nunan, 2006)<br />

L'élément essentiel dans les contextes EMILE est la place centrale du sens et l'utilisation<br />

de ressources linguistiques pour comprendre, traiter l’information et exprimer du sens.<br />

La définition ci-dessus souligne les processus linguistiques (compréhension,<br />

manipulation, production et interaction dans la langue cible) pour exprimer le sens, qui<br />

correspond aux objectifs linguistiques mis en évidence dans ce guide ; il convient<br />

néanmoins de rappeler que l'apprentissage du contenu et de la langue (dans cet ordre) est<br />

le but ultime de l’enseignement EMILE lorsqu’il est basé sur les tâches.<br />

Les tâches varient en complexité et en difficulté et ont des caractéristiques qui sont<br />

susceptibles d'influencer la mise en œuvre de la tâche. Par exemple, si la tâche est trop<br />

complexe, la capacité cognitive de l'apprenant peut être surchargée et la tâche ne peut pas<br />

être effectuée. D'autre part, si la tâche est trop simple, elle ne sera pas utile pour<br />

l'apprentissage.<br />

Charge cognitive<br />

La notion de charge cognitive repose sur l'hypothèse selon laquelle on a une capacité de<br />

traitement limitée. La quantité d'informations en cours de traitement est limitée dansune<br />

mémoire tampon, ce qui signifie que plus l'apprenant se voit obligé de traiter des


informations dans cette mémoire, plus il est probable qu'une surcharge cognitive en<br />

découlera. La charge cognitive augmentera s’il y a beaucoup de sources à partir desquelles<br />

les informations sont dérivées et / ou s’il y a beaucoup de stimuli en compétition dans la<br />

tâche même. Les tâches varient en fonction de la charge cognitive qu'elles causent à<br />

l'apprenant (Oxford, 2006). Les conséquences pour l'enseignement EMILE sont assez<br />

évidentes : il est probable que la charge cognitive de l'apprenant tend à être relativement<br />

élevée dans l'enseignement du contenu dès lors qu’on intègre uneautre langue ; ceci a des<br />

implications pour la conception des tâches qui intégrera un étayage plus soutenu par<br />

exemple.<br />

Complexité cognitive<br />

La complexité cognitive se rapporte à la tâche et à l'apprenant. Si la tâche contient<br />

beaucoup de concepts qui sont liés les uns aux autres, la tâche est complexe sur le plan<br />

cognitif, mais si la tâche traite de concepts simples avec peu de relations entre eux, la<br />

tâche est cognitivement simple. En plus des caractéristiques des tâches, il y a les<br />

processus cognitifs de l'apprenant et son comportement observable puisqu’il est impliqué<br />

dans l'évaluation de la complexité cognitive de la tâche. Si l'apprenant est familier avec<br />

des opérations cognitives similaires qui sont nécessaires à la réalisation d'une tâche<br />

complexe, il /elle ne percevra pas la tâche comme difficile (Oxford, 2006).<br />

Les influences suivantes augmentent la difficulté de la tâche (influences modifiées à partir<br />

de Honeyfield, 1993):<br />

Tableau 1. Facteurs affectant la difficulté de la tâche<br />

La difficulté de la tâche est influencée par: Exemples<br />

La production à partir de l’apport de données Expliquer un graphique à l’oral<br />

Les caractéristiques des apports de données Type de texte, incohérence<br />

Le type de production requis Retrouver des aspects de la langue (vocabulaire,<br />

structures), aisance, conventions culturelles<br />

La connaissance du sujet Incorrect, fragmenté, pas de connaissaces<br />

antérieures<br />

Les stratégies de lecture et de production orale Prédictions insatisfaisantes, absence de<br />

connaissances des conventions pour la conversation<br />

ou stratégies de communication<br />

La quantité et qualité des supports Peu ou pas d’étayage<br />

Le temps à la disposition de l’apprenant Temps limité<br />

Les caractéristiques de l’apprenant Motivation, style d’apprentissage, confiance en soi<br />

En quoi consiste l’enseignement par les tâches ?<br />

Les hypothèses de base de l’enseignement par les tâches sont (adapté de Robinson, 1996 ;<br />

Feez, 1998, cité dans Richards et Rodgers, 2001, 224; Long et Robinson, 1998) :<br />

L'objectif de l'enseignement est axé sur le processus plutôt que sur le produit.<br />

Les éléments de base sont des activités motivantes et des tâches qui insistent sur le<br />

sens et la communication.<br />

Les apprenants apprennent la langue en s’engageant dans des activités qui ont du<br />

sens et en communiquant réellement.<br />

99


100<br />

Les activités et les tâches peuvent être : - soit ce que les apprenants ont besoin de<br />

réaliser dans la vie réelle ; - soit ce qui a un but pédagogique spécifique à la classe.<br />

Les activités et tâches d'un programme basé sur les tâches peuvent être planifiées<br />

selon les difficultés (défini par les perceptions de chaque apprenant et les capacités<br />

physiques) et la complexité (défini par la structure de la tâche).<br />

La difficulté d'une tâche dépend d'un ensemble de facteurs, dont l'expérience<br />

antérieure de l'apprenant, la complexité des tâches, et le degré d’aide apporté.<br />

Les tâches fournissent des occasions de traiter des fonctions linguistiques, tout en<br />

maintenant l'accent sur le sens. Lorsque l’apprenant initie un travail sur la forme,<br />

ceci est particulièrement propice à l'apprentissage.<br />

L’ordre des tâches<br />

Les tâches peuvent être séquencées en termes de difficulté perçue et de complexité<br />

intrinsèque. Toutefois, aucun des deux critères n’est explicite. La difficulté de la tâche<br />

repose sur les compétences de l'apprenant, les connaissances antérieures, les facteurs de<br />

personnalité, etc. La complexité de la tâche est souvent définie selon la complexité des<br />

langues, par exemple en termes du nombre de structures subordonnées dans la<br />

production écrite ou orale. Les tâches dont le contenu correspond à une discipline<br />

spécifique généralement reflète la pensée spécifique à la discipline ; la production de la<br />

langue reflète à son tour cette pensée spécifique. Dans l'enseignement EMILE la<br />

complexité des tâches peut être définie selon le niveau de la charge cognitive lié la<br />

production de la langue. Deux typologies sont illustrées ci-dessous, la structure des<br />

savoirs de Mohan (1986) (tableau 2) et la structure d’une tâche selon Jane Willis (1996)<br />

(tableau 3)<br />

Le tableau 2 ci-dessous donne un exemple de la façon dont la structure des savoirs de<br />

Mohan peut être utilisée dans le traitement d'un sujet, afin d'accroître progressivement la<br />

complexité cognitive.<br />

CLASSIFICATION /CONCEPTS PRINCIPES ÉVALUATION<br />

Les arbres<br />

Classification<br />

Langue: pin, conifères, etc<br />

Verbe être<br />

Apparence<br />

Observer, nommer, comparer<br />

Adjectifs pour exprimer la taille,<br />

la forme, la couleur<br />

L’influence de l’homme sur<br />

l’environnement<br />

Explication, anticipation, inférer<br />

Langue : expressions de la cause:<br />

due à, à cause de…<br />

Le cycle de la vie des arbres<br />

Ordre dans le temps et l’espace<br />

Langue: expressions du temps et<br />

de l’espace : ici, d’abord…<br />

Importance des arbres dans<br />

l’environnement<br />

Appréciation<br />

Langue : je crois que..<br />

Le meilleur moyen de protéger la<br />

forêt<br />

Prendre une décision, exprimer<br />

une opinion<br />

Langue : peut, devrait…<br />

DESCRIPTION SÉQUENCE CHOIX


Tableau 3. Typologie pour un enseignement fondé sur les tâches Task Design (Willis,<br />

1996)<br />

METTRE EN ORDRE<br />

TRIER<br />

CLASSIFIER<br />

FAIRE DES LISTES COMPARER<br />

ASSORTIR/ASSOCIER<br />

VOTRE SUJET : L’EAU<br />

RESOUDRE DES PROBLEMES TACHES CREATIVES, PROJET<br />

PARTAGER DES<br />

EXPERIENCES<br />

PERSONNELLES<br />

ANECDOTE<br />

RACONTER<br />

Exemple à partir du thème de « l'eau » : - faire une liste = lister trois utilisations de l'eau /<br />

les états de l'eau (liquide, solide, gaz). - comparer = comparer l'eau propre et sale / les<br />

caractéristiques des différents états de l'eau. - résoudre un problème = penser à trois<br />

moyens d'économiser l'eau / expliquer pourquoi l'eau se transforme en glace et en<br />

vapeur. - partager des expériences = raconter une anecdote ou suggérer des manières<br />

d’économiser l'eau.<br />

Comment mettre en œuvre l’enseignement fondé sur les tâches<br />

Les tâches sont généralement divisées en (généralement trois) phases (Willis, 1996; Ellis,<br />

2006). Chaque phase a une fonction différente. Le but de la phase « pré-tâche » est<br />

d'activer les connaissances antérieures des apprenants (organisateurs de préparation), de<br />

les motiver pour aiguiser leur appétit en leur permettant de deviner ce qui suit<br />

(anticiper). Si la tâche est difficile, le but de la pré-tâche est d'aider les apprenants à<br />

effectuer la tâche. Les apprenants peuvent être aidés par l'enseignant qui pourra : faire<br />

observer un modèle, proposer un remue-méninges ou une carte mentale ou, enfin, leur<br />

offrir la possibilité de s'impliquer dans la planification stratégique de l'exécution de la<br />

tâche principale.<br />

Tableau 4. Cadre pour concevoir une leçon basée sur une tâche (Ellis, 2006)<br />

Phase Exemples d'option<br />

A. Avant la tâche * Encadrer l’activité ( établir le but de la tâche)<br />

* Planifier son temps<br />

* Accomplir une tâche similaire<br />

B. Pendant la tâche * Limites temporelles<br />

* Nombre de participants<br />

C. Après la tâche * Rapport à la classe<br />

* Prise de conscience<br />

* Répéter la tâche<br />

101


La phase pendant le déroulement de la tâche implique des contraintes de temps qui ont<br />

un effet sur l'exécution des tâches. Il a été démontré qu'une limite temporelle augmente la<br />

fluidité de la production, tandis qu’un temps illimité augmente à la fois la précision et la<br />

complexité de la production finale. La disponibilité de données textuelles, les supports et<br />

le regroupement des élèves sont aussi importants pour générer autant d’activités que<br />

possible de la part des apprenants.<br />

L’objectif le plus important dans la phase après-tâche est de donner l'occasion de<br />

recommencer la tâche, mais aussi de réfléchir sur la manière dont la tâche a été effectuée.<br />

Willis (1996) - plus que Ellis (2006) - met l'accent sur le travail linguistique, phase finale<br />

de la tâche. Du point de vue de l'apprentissage des langues, une étude des formes qui se<br />

sont avérées problématiques pour les apprenants lorsqu'ils ont accompli la tâche est utile<br />

(voir la section de grammaire).<br />

En fait, une leçon peut être composée de la deuxième phase uniquement, divisée en deux<br />

ou trois parties et comprenant un soutien au niveau du contenu et de la langue.<br />

102


Qu’est-ce qu’évaluer ?<br />

L'évaluation, tâche déjà complexe dans un « cours de langue traditionnel », se complique<br />

dans une approche EMILE, où deux éléments doivent être examinés en même temps : la<br />

langue, le contenu et la façon dont ils s’intègrent. En raison de la diversité des modèles<br />

actuels de l'EMILE et de l'âge relativement jeune de cette approche intégrée, il n'y a pas<br />

encore de pratique reconnue et établie pour l'évaluation du contenu et de la langue. D’où<br />

des questions à la fois sur cette dualité contenu-langue mais aussi des questions<br />

concernant l'enseignement des cours traditionnels : le contenu et la langue sont-ils à<br />

évaluer ensemble, ou séparément, et quels sont les outils d'évaluation qui peuvent être<br />

utilisés ? Qui évalue : le professeur de langue ou l'enseignant du contenu ou les deux ? Cela<br />

conduit à des questions de recherche et de formation des enseignants : il est nécessaire<br />

d’entreprendre des recherches pour informer les praticiens sur les possibilités<br />

d'évaluation intégrée de la langue et du contenu. Il est également important que les<br />

enseignants de langue et de contenu aient les connaissances requises des pratiques<br />

d'évaluation dans chacune de ces disciplines.<br />

Pourquoi évaluer ?<br />

L’évaluation de l'apprentissage EMILE ne diffère pas de toute autre évaluation<br />

d'apprentissage.<br />

Nous évaluons de manière à :<br />

vérifier que les objectifs ont été atteints ;<br />

déterminer le niveau de compétences que les élèves ont atteint ;<br />

mesurer le résultat final obtenu. On a dans ce cas, une évaluation sommative, qui peut<br />

être exprimée brièvement par une seule note, mais plus utilement d’une manière qui<br />

montre ce qu'un élève sait ou peut faire dans une discipline particulière, et à quel niveau<br />

de compétence linguistique ;<br />

observer le processus d'apprentissage en suivant le développement grâce à des tests qui<br />

tiennent compte des capacités spécifiques dans les deux domaines puis, évaluer la valeur<br />

de la formation ;<br />

améliorer l'enseignement à travers l'observation des processus et l'analyse des résultats<br />

obtenus ;<br />

guider l'apprentissage, en incitant l'apprenant à développer la vaste gamme de capacités<br />

existant dans l’enseignement EMILE ; l'évaluation, dans ce sens, assume un rôle essentiel :<br />

à l'école - et ailleurs - nous n’étudions que ce qui est évalué. Si les tests ne tiennent compte<br />

que de règles de grammaire particulières, les élèves n’étudieront que ces règles de<br />

grammaire. Il sera donc nécessaire d'établir dès le départ des critères d'évaluation aussi<br />

103


variés que possible, tant pour la langue que pour la discipline, en tenant compte de tous<br />

les aspects de la communication EMILE ;<br />

créer un effet de retour ou washback (cf. le glossaire) positif, ce qui est extrêmement<br />

important pour l'enseignement en général et pour l'enseignement EMILE en particulier :<br />

un test perçu comme une «punition» risquerait de décourager les apprenants et<br />

contribuerait à créer une impression de difficulté associée à l’enseignement EMILE. Il est<br />

très important de souligner ce que l'apprenant sait et ce qu'il / elle peut faire dans une<br />

autre langue plutôt que de se concentrer sur les aspects négatifs et les « erreurs ».<br />

L'évaluation doit être soutenue par des «tests valides» avec des critères de mesure<br />

spécifiques clairement compatibles avec les objectifs du programme et avec ce qu'ils ont<br />

l'intention de mesurer. Un manque de rigueur dans ce sens créerait une confusion<br />

dangereuse : le succès de l'enseignement EMILE dépend dans une large mesure de la<br />

prise de conscience, partagée avec les apprenants, de ses avantages et de son potentiel.<br />

Qui évalue ? Que devons-nous évaluer ? Comment évaluer ?<br />

Dans une approche EMILE le contenu et la forme sont intégrés pour transmettre le sens.<br />

Dans le tableau ci-dessous, adaptés de Mohan, (Tableau. 13.1), on retrouve les principales<br />

caractéristiques de l'enseignement «traditionnel», axé sur la langue, et celles d’une<br />

approche de type EMILE, centrée sur le contenu.<br />

Il convient toutefois de noter que l’approche traditionnelle axée sur l'enseignement des<br />

langues dans sa forme pure (grammaire, traduction) a été remplacée par des approches<br />

plus modernes, en particulier l'approche communicative, qui met l'accent sur une<br />

communication véritable et sur les fonctions langagières ; l’approche communicative a<br />

inspiré l’enseignement EMILE. La juxtaposition de ces deux perspectives dans le tableau<br />

13.1 souligne une approche centrée sur la forme par opposition aux approches axées sur<br />

les sens.<br />

Tableau 13.1. Comparaison de la méthode traditionnelle de l’enseignement des langues<br />

et de l'enseignement du contenu (adapté de Mohan, 1986)<br />

Enseignement traditionnel de la grammaire Enseignement du contenu<br />

La phrase et ses éléments internes Le discours est dans un contexte qui lui est propre<br />

La langue est un ensemble de règles de grammaire La langue est une ressource menant au sens<br />

L’apprentissage d’une langue débouche sur<br />

l’acquisition des formes correctes de la langue<br />

enseignée<br />

Les tests évaluent les erreurs langagières :<br />

l’apprenant utilise-t-il correctement les formes<br />

linguistiques ?<br />

104<br />

La langue est une extension des ressources menant<br />

au sens dans une multitude de contextes<br />

L’évaluation configure les ressources langagières du<br />

discours en intégrant la grammaire, le lexique, la<br />

sémantique et les formes discursives<br />

Dans une approche EMILE les formes linguistiques sont apprises non pas séparément<br />

mais dans un contexte porteur de sens, par conséquent, les erreurs sont évaluées dans un<br />

contexte textuel plus large: « la question n'est pas de savoir si une forme linguistique est<br />

grammaticalement correcte, mais si une forme est utilisée de manière satisfaisante afin de<br />

transmettre le sens dans des contextes fonctionnels » (Mohan et Huang, 2002).


Un enseignant qui évalue le discours dans le cadre d’un test en classe se demandera :<br />

1. Comment est-ce que l’apprenant élabore la structure de ses connaissances (s’agit-il d’une<br />

chronologie, d’une séquence, de causalité, d’une classification, etc. ?)?<br />

2. Quelles sont les ressources langagières utilisées pour la construction de la structure ?<br />

3. Les apprenants s'appuient-ils sur des stratégies plus mûres et sur des métaphores grammaticales<br />

pour créer des formulations plus élaborées et, par conséquent, ont-ils recours à des ressources<br />

linguistiques plus étendues ?<br />

(Adapté de Mohan et Huang, 2002)<br />

Dans ce cas, l'évaluation comprend à la fois le contenu et la langue; ainsi la langue devient<br />

l'expression d'une structure de connaissances. Ce type d'enseignement et d'évaluation<br />

exige deux conditions essentielles:<br />

1. une planification systématique pour coordonner langue et contenu dans le programme<br />

scolaire;<br />

2. une analyse du discours, en profondeur, pour trouver les relations forme-sens qui sont<br />

appropriées selon la fonction.<br />

Il est rare que cela se fasse surtout parce que l’enseignement EMILE ne fait pas partie des<br />

programmes scolaires classiques ; d’autre part, EMILE s'appuie sur la collaboration de<br />

deux professeurs différents. La plupart des professeurs enseignent la langue et le contenu<br />

d'une manière intégrée, comme le montrent les matériels produits, alors que l’évaluation,<br />

elle, ne se fait pas d'une manière intégrée.<br />

Une enquête menée en Italie (Serragiotto 2007, p. 281) montre que le contenu est plus<br />

souvent évalué que la langue et que la plupart des enseignants évaluent séparément la<br />

langue et le contenu.<br />

Le schéma en forme de trident ci-dessous représente cette façon d’enseigner et d’évaluer.<br />

Langue CLIL Matière<br />

(Barbero, 2005, p.121).<br />

L’intégration de la langue et du contenu est représentée par la ligne horizontale. Les<br />

compétences linguistiques ainsi que celles du contenu sont indiquées par les intersections<br />

verticales. Des formes authentiques d’évaluation intégreront ou sépareront ces<br />

compétences.<br />

Comme dans tout contexte éducatif, l’évaluation peut suivre le développement de<br />

l’apprenant et être formative ou au contraire sommative lorsqu’il s’agit du résultat final.<br />

Pour certaines matières comme la géographie, la biologie, les mathématiques, la physique,<br />

les arts plastiques, des certifications linguistiques (IGCSE) reconnues par Cambridge,<br />

Trinity, TOEFL, le DELF, le DALF sont de plus en plus utilisées dans les sections<br />

européennes, pour l’anglais en particulier. Quant aux compétences linguistiques dans<br />

l’enseignement EMILE, le chapitre sur les stratégies contient de nombreuses activités qui<br />

105


constituent une forme d’évaluation formative. Pour une évaluation intégrée il vaut mieux<br />

utiliser des formes authentiques d’évaluation.<br />

Evaluation authentique pour l’enseignement EMILE<br />

L’évaluation authentique se produit lorsque nous associons à l'évaluation ou au processus<br />

de vérification, des tâches que des personnes réelles font, plutôt que de solliciter<br />

uniquement des réponses simples, faciles à vérifier. L’évaluation authentique est une<br />

vérification de la performance car à travers elle, nous découvrons si les étudiants peuvent<br />

utiliser intelligemment ce qu'ils ont appris dans des situations qui peuvent être liées aux<br />

expériences des adultes, et s’ils sont capables de répliquer ou modifier de nouvelles<br />

situations (Wiggings, 1998).<br />

Le tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques de l'évaluation authentique ;<br />

une approche EMILE regroupe toutes ces caractéristiques.<br />

106<br />

Évaluation traditionnelle Évaluation authentique<br />

Sélection d’une réponse Accomplissement d’une tâche<br />

Contexte artificiel Contexte réel<br />

Se souvenir et reconnaître Construire et appliquer<br />

Structurée par l’enseignant Structurée par l’étudiant<br />

Étapes à suivre dans un processus d'évaluation authentique :<br />

1. Définir les normes, ce que les élèves devraient savoir et être capables de faire.<br />

2. Concevoir des tâches authentiques, comment est-il possible de vérifier leurs<br />

compétences ? (voir des exemples de tâches EMILE dans le DVD)<br />

3. Déterminer des critères, quelles sont les caractéristiques d'une bonne performance ?<br />

4. Prévoir un barème ; dans quelle mesure est-ce que l’étudiant a réussi ?<br />

5. Trouver des descripteurs de compétences ; comment décrire les compétences selon des<br />

critères correspondants à des notes ?<br />

6. Créer une rubrique de descripteurs : quel feedback cela apporte-t-il ?<br />

Le tableau 13.2 ci-dessous peut être utilisé pour évaluer les performances orales dans un<br />

sujet scientifique. Comme on peut voir la grille évalue séparément l’acquisition de la<br />

langue et celle du contenu. Les critères pour l’évaluation des compétences sont regroupés<br />

en deux parties : Étendue des contenus et Étendue de la langue. Celle-ci est définie en<br />

termes de vocabulaire & structures, précision, aisance, cohérence.


Tableau 13.2 Production orale sur sujets scientifiques : grille pour l’évaluation<br />

Score Étendue des<br />

contenus<br />

Utilisation de la langue<br />

Exécution de la Vocabulaire & Précision Aisance & Cohérence<br />

tâche<br />

structures<br />

interaction<br />

5 A acquis tous les Possède une Utilise le lexique Peut relater sur le S’exprime sur le<br />

concepts liés à la gamme étendue de façon<br />

sujet avec un haut sujet de façon<br />

matière<br />

de mots et de appropriée et ne degré d’aisance et cohérente et<br />

structures fait pas d’erreurs réagit aux<br />

utilise des formes<br />

de grammaire questions sans complexes de<br />

hésitations cohésion textuelle<br />

4 A acquis la Possède une Utilise le lexique Peut relater sur le S’exprime sur le<br />

plupart des bonne gamme de façon<br />

sujet avec un bon sujet de façon<br />

concepts liés à la de lexique et de adéquate, fait degré d’aisance cohérente et<br />

matière<br />

structures peu d’erreurs mais réagit aux utilise des formes<br />

dans l’utilisation questions avec simples de<br />

des structures ; quelques<br />

cohésion textuelle<br />

reste globalement<br />

compréhensible<br />

hésitations<br />

3 A acquis une Possède une Le lexique est Peut relater sur le S’exprime sur le<br />

partie des<br />

gamme<br />

utilisé parfois de sujet à condition sujet de façon<br />

concepts liés à la suffisante de façon<br />

qu’on lui<br />

cohérente à<br />

matière<br />

lexique et de inappropriée ; fait fournisse un condition qu’on lui<br />

structures souvent des support ; il se fait fournisse un<br />

erreurs de comprendre. A support. Utilise<br />

grammaire qui besoin qu’on lui des formes<br />

peuvent<br />

reformule les simples de<br />

compromettre la<br />

compréhension<br />

questions<br />

cohésion textuelle<br />

2 A acquis peu de Possède une Erreurs<br />

Peut relater sur le La connaissance<br />

concepts de base gamme limitée fréquentes dans sujet en utilisant limitée du contenu<br />

liés à la matière de lexique et de l’emploi du des phrases et de la langue ne<br />

structures vocabulaire et courtes, les lui permet pas de<br />

erreurs dans questions doivent s’exprimer sur le<br />

l’emploi des être répétées et sujet de façon<br />

structures qui<br />

compromettent<br />

souvent la<br />

compréhension<br />

reformulées cohérente<br />

1 N’a pas acquis Possède assez de Les lacunes Ne peut répondre Le discours est<br />

suffisamment de lexique et de lexicales et les aux questions incohérent<br />

concepts de base structures pour nombreuses<br />

liés à la matière s’exprimer erreurs dans<br />

l’emploi des<br />

structures de<br />

base peuvent<br />

rendre la<br />

production<br />

incompréhensible<br />

La grille dans le tableau 13.3 évalue, par contre, un processus : la langue et le contenu ne<br />

sont pas évalués séparément mais ils sont tous les deux implicites dans la description du<br />

processus, par exemple la rédaction d’un rapport de laboratoire dans les sciences (voir<br />

« stratégies d’écriture » dans le chapitre 8). Les différentes phases de l’expérience décrites<br />

en L2 représentent les critères, en d’autres termes ce qui sera considéré et évalué dans les<br />

107


performances des apprenants. Pour chacun d’entre eux trois niveaux de compétences sont<br />

prévus (scores).<br />

Tableau 13.3. Barème pour évaluer la description des processus<br />

108<br />

Description des niveaux et scores<br />

Critères 1 2 3<br />

Définir le problème et<br />

planifier<br />

Formuler des<br />

hypothèses et<br />

proposer des<br />

stratégies<br />

Suivre les procédures<br />

et rassembler les<br />

informations<br />

Interpréter les<br />

données et tirer des<br />

conclusions<br />

Propose une hypothèse<br />

vérifiable fondée sur le<br />

problème à résoudre<br />

Propose une expérience<br />

en accord avec<br />

l’hypothèse<br />

Rassemble et organise<br />

les données en utilisant<br />

les outils appropriés<br />

(tableaux, diagrammes,<br />

graphiques…)<br />

Les conclusions<br />

reprennent les<br />

hypothèses initiales et<br />

en confirment la validité<br />

Conclusions et perspectives<br />

Propose une hypothèse<br />

adéquate au problème<br />

mais il n’est pas expliqué<br />

comment il/elle entend<br />

le vérifier<br />

Propose une expérience<br />

partiellement en accord<br />

avec l’hypothèse<br />

L’étude des données<br />

montre un manque de<br />

précision et<br />

d’organisation<br />

Les conclusions ne<br />

reprennent qu’en partie<br />

les hypothèses initiales<br />

Propose une hypothèse<br />

qui n’a aucune relation<br />

avec l’expérience<br />

Propose une expérience<br />

qui n’a aucune relation<br />

avec l’hypothèse<br />

Les données et les<br />

informations<br />

rassemblées sont<br />

totalement inadéquates<br />

Les conclusions n’ont<br />

aucune relation avec les<br />

hypothèses initiales<br />

Pour l'évaluation dans l'enseignement EMILE il faudrait obtenir des descripteurs de<br />

compétences EMILE, pour des niveaux différents, tels qu'il en existe dans le CECR pour les<br />

compétences linguistiques. Certaines tentatives ont été faites, mais elles ne sont pas<br />

systématiques et, en général, elles ne concernent qu’un seul niveau (Serragiotto, 2007,<br />

279) et n’ont pas été systématiquement testées.<br />

La grille (tableau 13.4) – élaborée par les enseignants dans le cadre d’un cours de<br />

formation – par exemple, vise à intégrer les compétences disciplinaires avec la langue au<br />

niveau B1 du Cadre.


Tableau 13.4 Intégrer EMILE au Cadre Européen Commun de Référence (niveau B1)<br />

Capacités<br />

CLIL<br />

cognitives Contenu Performance<br />

*<br />

Langue<br />

Compréhension Comprend le sens général d’un exposé relatif à<br />

RÉCEPTION (compréhension orale générale)<br />

la discipline à condition que le plan de l’exposé 1 2 3 4 5 A une bonne maîtrise de la langue qui lui permet de comprendre une<br />

soit indiqué par des marqueurs explicites et que<br />

le sujet soit illustré par des supports<br />

audiovisuels.<br />

description et lui permet d’identifier les points essentiels sans effort.<br />

Comprend le sens global d’un texte s’il est<br />

RÉCEPTION (compréhension orale générale)<br />

compatible avec son niveau de compétence. 1 2 3 4 5 Peut adopter différentes stratégies de lecture et de compréhension<br />

pour identifier les points principaux, les détails et les exemples dans<br />

un texte.<br />

Élaboration<br />

Comprend les principales consignes pour<br />

l’exécution d’une tâche à condition qu’elles<br />

soient claires et détaillées.<br />

Comprend le sens de termes et d’expressions<br />

relatifs au thème ou au domaine spécifique.<br />

Comprend le sens de symboles spécifiques à la<br />

discipline (graphiques, tableaux et images)<br />

Identifie les mots-clé et les concepts-clé<br />

nécessaires pour accomplir une tâche.<br />

Identifie les séquences d’un processus.<br />

Identifie les caractéristiques d’un phénomène<br />

ou d’une substance.<br />

Interprète un graphique ou un support visuel.<br />

Cherche les informations sans aucune aide.<br />

1 2 3 4 5<br />

1 2 3 4 5<br />

1 2 3 4 5<br />

RÉCEPTION (comprendre des instructions orales ou écrites)<br />

A une bonne maîtrise de la langue qui lui permet de comprendre et<br />

d’identifier les points principaux des consignes à condition que<br />

d’ultérieures explications lui soient fournies.<br />

RÉCEPTION (lire pour s’orienter, trouver des informations,<br />

argumenter)<br />

A une bonne maîtrise de la langue pour comprendre une description,<br />

un graphique, un tableau, peut identifier des mots connus dans un<br />

contexte général, peut saisir le sens de mots inconnus et inférer le<br />

sens d’une phrase à condition que le sujet soit connu.


Synthèse<br />

Organise les informations rassemblées sous<br />

formes de notes. 1 2 3 4 5<br />

Demande à l’enseignant ou au groupe des<br />

informations ou une confirmation sur ce<br />

qu’il/elle a compris<br />

Exploite les informations recueillies dans<br />

d’autres contextes.<br />

Utilise les informations recueillies pour<br />

formuler et vérifier des hypothèses.<br />

Transforme les données représentées par des<br />

symboles en langage verbal et vice versa.<br />

Décrit un phénomène.<br />

Décrit un nouveau phénomène relié à un<br />

précédent.<br />

Rapporte sur ce qu’il/elle a appris.<br />

Tire des conclusions.<br />

Exprime son point de vue et donne des<br />

explications.<br />

Pose des questions sur des sujets scientifiques.<br />

Légende (*)<br />

1. excellent<br />

2. bien<br />

3. assez bien<br />

4. quelques difficultés<br />

5. insuffisant<br />

1 2 3 4 5<br />

1 2 3 4 5<br />

INTERACTION ÉCRITE<br />

Possède une maîtrise de la langue suffisante pour réorganiser ce<br />

qu’il/elle a précédemment entendu avec quelques erreurs.<br />

INTERACTION ORALE (échange d’informations / coopération<br />

orientée vers un but)<br />

Peut avec des pauses et des hésitations participer à un échange<br />

d’informations. Il connaît et suit les routines conversationnelles.<br />

PRODUCTION ECRITE (rapports et essais)<br />

Possède un répertoire linguistique de phrases simples et de<br />

structures idiomatiques qui lui permettent de s’exprimer. Peut<br />

rassembler des éléments simples dans un paragraphe complexe et<br />

donner une description simple des phénomènes observés.<br />

PRODUCTION ORALE (monologue adressé à un auditoire)<br />

A une certaine aisance malgré des irrégularités, peut communiquer<br />

de façon indépendante, peut recommencer si la conversation est<br />

interrompue.<br />

INTERACTION ORALE (discussion formelle ou informelle/ échange<br />

d’informations)<br />

Peut commencer, continuer et finir une simple conversation sur un<br />

sujet scientifique, peut reformuler les concepts plus simplement pour<br />

garantir la compréhension réciproque.


Pour information, le ministère de l'Éducation français a produit des instruments<br />

d'évaluation intéressants pour la pratique d'une langue étrangère ainsi qu'une table de<br />

référence pour les mathématiques, les sciences et technologies. Ces deux instruments<br />

peuvent être consultés afin de faire correspondre les descripteurs du contenu avec ceux<br />

des formes linguistiques.<br />

Consulter les sites suivants : http://eduscol.education.fr/D0231/Grille_pilier2.<strong>pdf</strong> et<br />

http://eduscol.education.fr/D0231/Grille_pilier3.<strong>pdf</strong><br />

111


Les outils de la communication en classe<br />

1. Communiquer avec les apprenants<br />

112<br />

1.1. Commencer et finir une séance.<br />

Ça va, Alessandro ?<br />

Il y a des absents ?<br />

De quoi avons-nous parlé la semaine dernière ? Quelqu’un s’en souvient-il ?<br />

Tout le monde est prêt ? On peut commencer ?<br />

Aujourd’hui, nous allons parler de…/ lire un article sur…/ aborder le problème de…<br />

Allez, on y va maintenant.<br />

Nous allons bientôt nous arrêter.<br />

Bien, arrêtons-nous là.<br />

Nous finirons l’exercice la prochaine fois.<br />

Nous continuerons ce chapitre lundi prochain.<br />

1.2.Organiser le travail en classe<br />

Mettez les tables en U !<br />

Mettez les tables et les chaises en rond / en cercle.<br />

Prenez votre chaise et asseyez-vous ici.<br />

Venez vers moi ! Approchez-vous !<br />

Mettez-vous en cercle s’il vous plaît !<br />

Mettez-vous par trois. Trouvez un(e) partenaire !<br />

Mettez-vous ensemble tous les quatre !<br />

Change(z) de place avec Maria, s’il te/vous plaît !<br />

Reste à ta place, s’il te plaît ! Restez à votre place, s’il vous plaît !<br />

C’est à toi/c’est à vous !<br />

C’est à qui maintenant ?<br />

Appendice<br />

Tu peux me prêter ton stylo, s’il te plaît ? Vous pouvez me prêter votre stylo, s’il vous plaît ?<br />

Pourrais-tu fermer la porte, s’il te plaît ? Pourriez-vous fermer la porte, s’il vous plaît ?<br />

Allume, éteins, s’il te plaît ! / Allumez, éteignez, s’il vous plaît !<br />

Prenez votre livre sur l’étagère / dans le placard !<br />

Sortez vos affaires/vos livres ! Prenez vos affaires/vos livres !<br />

Avant de commencer, n’oubliez pas de…<br />

C’est l’heure. Avez-vous fini ?<br />

Rangez vos livres !<br />

Rangez votre espace de travail !


1.3. Donner des consignes<br />

Ouvrez vos livres à la page 10 !<br />

Lisez le texte page 10 !<br />

Lisez à voix haute !<br />

Recopiez tout ça / le tableau / le graphique dans votre cahier !<br />

Écoutez l’enregistrement !<br />

Cochez les mots que vous entendez.<br />

Regardez les images /illustrations.<br />

Observez les photos.<br />

Complétez le tableau.<br />

Prenez des notes.<br />

Faites des phrases.<br />

Lancez le dé.<br />

Faites l’activité suivante.<br />

Discutez avec votre voisin(e) ! Mettez-vous d’accord avec votre voisin(e) !<br />

Posez-vous mutuellement /à tour de rôle des questions sur…<br />

Échangez avec vos voisins.<br />

Comparez vos réponses.<br />

Jouez le dialogue.<br />

Inversez les rôles.<br />

Coloriez l’image.<br />

Tracez une ligne.<br />

Dessinez une maison.<br />

Divisez le texte en cinq parties.<br />

Complétez les phrases avec des mots du texte.<br />

Retrouvez l’ordre des mots dans les phrases.<br />

Rétablissez l’ordre des phrases dans le paragraphe.<br />

Soulignez les mots clé avec votre règle.<br />

Répondez en utilisant les mots suivants :…..<br />

Imaginez l’histoire.<br />

Imaginez la suite/la fin de l’histoire !<br />

Associez chaque texte à une photo.<br />

Associez les questions de la colonne de gauche aux réponses de la colonne de droite.<br />

Trouvez les questions correspondantes !<br />

Expliquez….<br />

Justifiez / trouvez cinq arguments/bonnes raisons…<br />

Recherchez des informations sur…<br />

Vérifiez vos réponses !<br />

Corrigez vos fautes !<br />

1.4. Réagir, encourager<br />

Je peux vous aider ?<br />

Je vous donne un indice, d’accord ?<br />

Où en êtes-vous ? A quelle page êtes-vous ?<br />

Qui n’a pas encore terminé ?<br />

113


Prenez votre temps, réfléchissez !<br />

Vous voulez encore deux/trois… minutes ?<br />

Je suis sûr(e) que vous le savez.<br />

Vous pouvez deviner si vous ne savez pas.<br />

Peut-être, d’une certaine manière.<br />

C’est une bonne idée mais ce n’est pas tout à fait ça.<br />

Vous y êtes presque, allez, continuez ! Ne vous découragez pas !<br />

Oui, c’est ça, vous y êtes.<br />

Bien / Très bien / Parfait / Super !<br />

C’est exactement ça ! C’est bien ! C’est beaucoup mieux !<br />

Parfait, pas de faute.<br />

Bon travail !<br />

114<br />

1.5. Attirer l’attention<br />

Attention, s’il vous plaît !<br />

Écoutez-moi bien !<br />

Écoutez attentivement !<br />

Écoutez-moi un instant, s’il vous plaît !<br />

Regardez bien le tableau !<br />

1.6. Aider, conseiller les apprenants<br />

Avez-vous des questions ?<br />

Je peux t’aider/vous aider ? Peux-tu m’aider/Pouvez-vous m’aider ?<br />

Tu permets que je regarde ce que tu as fait ? / Vous permettez que je regarde ce que vous avez fait<br />

?<br />

Jusqu’où avez-vous compris ?<br />

Est-ce que c’est clair ?<br />

Connaissez-vous le sens de… ?<br />

Reconstituez d’abord les paires puis écrivez la légende….<br />

Lisez l’explication !<br />

N’oubliez pas (de)…<br />

Laisse une marge ! Laissez une marge !<br />

Prenez votre temps !<br />

Soulignez les mots-clés.<br />

Que veut dire ….. en français ?<br />

Cherchez le mot dans le dictionnaire.<br />

Pourrais-tu répéter, s’il te plaît / Pourriez-vous répéter, s’il vous plaît ?<br />

Pourrais-tu parler plus fort, s’il te plaît ? Pourriez-vous parler plus fort, s’il vous plaît ?<br />

Peux-tu l’écrire au tableau, s’il te plaît ? / Pouvez-vous l’écrire au tableau, s’il vous plaît ?<br />

Voulez-vous écouter ce passage / le titre / encore une fois ?<br />

Demande(z) à votre partenaire, voisin(e) !<br />

Explique à tes camarades, à ta façon/ avec tes propres mots, ce que vous devez faire. / Expliquez à<br />

vos camarades, à votre façon / avec vos propres mots, ce que vous devez faire.<br />

Échangez vos cahiers.


1.7.Solliciter des réponses et vérifier la compréhension<br />

Lève le doigt pour répondre ! Levez le doigt pour répondre !<br />

Ne répondez pas tous à la fois, chacun son tour !<br />

Tu peux répéter, s’il te plaît ? Vous pouvez répéter, s’il vous plaît ?<br />

Epelle, s’il te plaît ! Epelez, s’il vous plaît !<br />

Comment ça s’écrit, s’il te plaît ?/ Comment ça s’écrit, s’il vous plaît ?<br />

Dis-nous ce que tu as compris ! Dites-nous ce que vous avez compris !<br />

Peux-tu / Pouvez-vous répéter ce qui vient d’être dit ou ce que X a dit ?<br />

Pardon, qu’est-ce que tu as dit ? / Pardon, qu’est-ce que vous avez dit ?<br />

Excuse-moi, je ne t’entends pas. / Pardon, excusez-moi, je ne vous comprends pas.<br />

Vrai ou faux ?<br />

Dites si les affirmations sont vraies ou fausses. / Dites si c’est vrai ou faux.<br />

Imaginez / Faites des hypothèses.<br />

Imaginez la suite de l’histoire.<br />

Que voyez-vous sur la photo ?<br />

A quel passage du texte correspondent les images/les photos ?<br />

Tu es d’accord ? Vous êtes d’accord ?<br />

Que penses-tu ? Que pensez-vous ?<br />

Que dit-on en français ?<br />

2. Communiquer dans la classe de sciences<br />

2.1. Présentation de résultats<br />

Un compte rendu d’expérience doit comporter les parties suivantes : objectif, données, méthode,<br />

résultats.<br />

Comme vous pouvez le voir d’après le graphique…<br />

Comparez les différents échantillons de vin.<br />

Dessinez un organigramme.<br />

Expliquez le processus en vous basant sur l’illustration dans le livre.<br />

Complétez le tableau avec les informations.<br />

Si nous regardons cet histogramme…<br />

Préparez des polycopiés.<br />

Les rapports se subdivisent en sous-parties : on distingue par exemple les méthodes, les résultats.<br />

Ce diagramme /camembert montre…<br />

2.2. Opérations mathématiques<br />

Effectuer/réaliser une expérience (de laboratoire) et décrire* ses observations. (*une description)<br />

Accomplir une tâche.<br />

Classer* des informations. (un classement)<br />

Comparer la théorie et la pratique.<br />

Confirmer une hypothèse.<br />

Diviser en sections / parties.<br />

Dessiner un angle de 45 degrés.<br />

Expliquer la méthode suivie.<br />

Légender le schéma.<br />

Etudiez/ révisez vos notes<br />

115


Calculer / le calcul<br />

Diviser par / multiplier par / soustraire / additionner<br />

Une division, une multiplication, une soustraction, une addition.<br />

Un ratio de un pour deux<br />

Plus (+), moins(-)<br />

La racine carrée de x / extraire la racine carrée<br />

Une équation<br />

x = y x est égal à y ou x égale y<br />

x y x est différent de y<br />

x y x est inférieur ou égal à y<br />

x < y x est strictement inférieur à y<br />

x y x est supérieur ou égal à y<br />

x > y x est strictement supérieur à y<br />

x 6 x à la puissance 6<br />

A B A implique B<br />

A B A équivaut à B<br />

x Quel que soit x<br />

x Il existe x tel que...<br />

x E x appartient à E<br />

x E x n'appartient pas à E<br />

A B A est inclus dans B<br />

A B A n'est pas inclus dans B<br />

116<br />

2.3. Termes relatifs aux sciences, aux mathématiques<br />

Une catégorie, des catégories<br />

Une caractéristique, une propriété, des particularités<br />

Les symboles mathématiques incluent le symbole d’égalité (=) et d’addition (+)<br />

Il faut procéder à des mesures régulièrement.<br />

Présenter un objet en trois dimensions (longueur, hauteur, largeur)<br />

Traiter les données / informations.<br />

Les chiffres montrent le développement de…<br />

Utiliser les formules suivantes pour effectuer votre calcul.


3. Communiquer en sciences sociales, au niveau universitaire<br />

3.1. Saluer<br />

Bonjour Mesdames, Bonjour Messieurs / Mesdames, messieurs, bonjour<br />

3.2. Rappeler son objectif<br />

Mon objectif / mon intention est de….<br />

Ce matin, je souhaiterais / je voudrais…<br />

Je suis ici pour…<br />

3.3. Annoncer le plan<br />

Mon exposé/intervention s’articule autour de quatre points : tout d’abord…/ J’ai organisé mon<br />

propos/ma réflexion autour de 4 points : …..<br />

En premier lieu, je parlerai de… / J’aborderai tout d’abord /<br />

Ensuite / Puis /<br />

Par ailleurs /<br />

Dans un 4ème point, je…. / En outre…<br />

Enfin…<br />

3.4. Donner le programme<br />

Ma conférence / Mon exposé durera environ 20 minutes.<br />

Nous aurons une pause café à environ….<br />

Nous nous arrêterons pour déjeuner à….<br />

3.5. Inviter à poser des questions<br />

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’interrompre.<br />

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’interrompre. J’y répondrai avec plaisir.<br />

3.6. Remettre les questions à plus tard<br />

A la fin de mon intervention/exposé, vous aurez la possibilité de poser des questions. Merci donc<br />

de bien vouloir réserver vos questions pour la fin.<br />

Je serais très heureux/heureuse de répondre à toutes vos questions à la fin de mon exposé.<br />

3.7. Passer à / faire une transition<br />

Passons maintenant à…<br />

Je souhaiterais passer maintenant à …<br />

Ceci m’amène à ….<br />

Jusqu’à présent nous avons considéré….. Je voudrais maintenant…<br />

3.8. Poser des questions pour faire le point<br />

Vous me suivez ?<br />

C’est clair pour tout le monde ?<br />

Avant de poursuivre, je voudrais savoir si vous avez des questions ?<br />

3.9. Utiliser des questions rhétoriques<br />

Que faire ?/ Que devrions-nous faire ? (silence)<br />

Combien cela coûterait-il ?/ Quel serait le prix à payer ? (silence)<br />

3.10. Utiliser des formules choc<br />

Nous avons un produit révolutionnaire !<br />

3.11. Donner des exemples<br />

Je vais vous donner un exemple.<br />

Tel que…/ comme…. / du genre de…<br />

Par exemple<br />

117


118<br />

3.12. Résumer<br />

Je voudrais dire que…<br />

Ce que je veux dire…<br />

Laissez-moi résumer ce que nous venons de dire avant de discuter de…<br />

3.13. Faire des comparaisons<br />

C’est comme….<br />

C’est comme si…<br />

3.14. Faire une analogie<br />

Imaginez…<br />

Supposez que…<br />

3.15. Faire des recommandations/suggestions<br />

Je vous recommanderais donc de….<br />

Je suggère que…<br />

3.16. Polycopiés<br />

Je vais vous distribuer les polycopiés dans quelques instants.<br />

Les polycopiés sont vers la porte.<br />

Des copies de mes transparents /diapos sont à votre disposition sur la table près de la porte.<br />

3.17. Questions<br />

Si vous avez des questions ou des commentaires, je serais heureux(se) de vous répondre.<br />

Si vous avez des questions, j’y répondrai de mon mieux.<br />

Y a-t-il d’autres questions ?<br />

Je me ferais un plaisir de répondre à vos questions, mais je souhaiterais consacrer les dernières<br />

minutes qui nous restent à conclure.<br />

Si quelqu’un veut poser des questions pour commencer/ lancer le débat…<br />

3.18. Clore / mettre fin à son intervention<br />

Merci de votre attention. / Je vous remercie de votre attention.<br />

Merci de m’avoir écouté(e) / Merci beaucoup / Merci.<br />

D’après :<br />

Cox, R. et al (2008): New Highlight 3. Coursebook (Veritas/Cornelson)<br />

Gerngross, Puchta et al (2007): More! Student’s Book (Helbling Languages)<br />

Glyn S. Hughes (1981): A <strong>Handbook</strong> of Classroom English (OUP).<br />

Katzböck,S (2002): Friends I (Veritas Verlag)<br />

Schultz-Steinbach, Gisela (2002): Look it up! Schroedel Verlag.


Glossaire<br />

Aisance<br />

Se rapporte à la manière dont l’apprenant sait communiquer les contenus, à l’aisance de<br />

son discours, plus qu’aux erreurs de prononciation, grammaire ou vocabulaire qu’il fait.<br />

L’aisance est souvent confondue avec la précision, qui au contraire concerne la typologie,<br />

la quantité et l’importance des erreurs faites.<br />

Les activités qui aident à développer l’aisance visent la communication, par exemple les<br />

discussions, les exposés, les tâches orales.<br />

Capacités de production<br />

Ce sont la production orale et la production écrite parce que les apprenants doivent<br />

produire du langage.<br />

Ces capacités sont aussi connues sous le nom de compétences actives. Elles peuvent être<br />

comparées aux compétences réceptives de l'écoute et la lecture<br />

(http://www.teachingenglish.org.uk/think/knowledge-wiki/productive-skills).<br />

Dans une approche EMILE, les objectifs linguistiques sont dérivés du contenu.<br />

La production orale et la production écrite sont des outils d'apprentissage<br />

particulièrement utiles.<br />

EMILE implique un style d'enseignement interactif : lorsque la langue est utilisée pour<br />

communiquer un contenu, l'apprentissage de la langue et du contenu est renforcé. Une<br />

façon de combiner le contenu et la langue pour exprimer une réflexion spécifique au<br />

contenu est la structure des savoirs élaborée par Mohan. Cette structure peut être adaptée<br />

pour les activités productives par exemple pour des tâches exprimant la causalité.<br />

Compétence<br />

C’est, globalement, la capacité de bien faire quelque chose ou de le faire de façon efficace.<br />

Au 20 ème siècle, les didacticiens ont proposé une série de définitions basées sur les<br />

différentes approches d'apprentissage et d'enseignement par exemple, le béhaviorisme.<br />

Selon une définition généralement acceptée, des compétences clés sont nécessaires pour<br />

que les individus soient autonomes, aient une raison de vivre, une vie responsable et<br />

réussie c’est-à-dire celles dont tout individu a besoin pour son épanouissement et<br />

développement personnels, son intégration sociale, la pratique d’une citoyenneté active et<br />

son insertion professionnelle.<br />

Le Journal officiel de l'Union européenne énumère huit compétences clés. La compétence<br />

y est définie comme une combinaison de connaissances, d'aptitudes et d'attitudes<br />

appropriées au contexte.<br />

(http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2006:394:0010:0018:fr:PDF)<br />

EMILE vise à développer les compétences transversales des élèves.<br />

Compétences/ capacités réceptives<br />

Ce sont l'écoute et la lecture, parce que les apprenants n'ont pas besoin de produire.<br />

La lecture (ou l’écoute) dans des contextes EMILE débouche généralement sur la<br />

compréhension et l'apprentissage. Les apprenants lisent ou écoutent pour apprendre à la<br />

fois le contenu et la langue. Lire (ou écouter) pour apprendre est un processus actif dans<br />

119


lequel les objectifs du lecteur (ou de l'auditeur), ses connaissances antérieures (schèmes),<br />

les stratégies qu’il choisit et le type de texte interagissent afin de produire et d’apprendre.<br />

L’étayage des connaissances est très important tant pour l'écoute que pour la lecture à<br />

chaque étape du processus – avant, pendant et après : différents types d'étayages – oraux<br />

ou visuels - sont disponibles.<br />

Compétences linguistiques<br />

Le Cadre européen commun de référence pour les langues identifie 6 compétences :<br />

écouter, lire, interagir à l’oral et à l’écrit (interagir avec les autres), parler (dire, raconter,<br />

présenter, expliquer, chanter) et écrire.<br />

Contenu<br />

Fait référence à l’objet d'un texte, d’un ouvrage ou aux matières, sujets abordés dans un<br />

livre ou un document. C’est aussi le sens essentiel de quelque chose.<br />

(http://fr.thefreedictionary.com/contenu)<br />

Contextuel / Indices contextuels<br />

Se rapporte aux informations fournies par le texte qui aident à identifier un mot ou un<br />

groupe de mots. Il s’agit d’une méthode où la signification de mots inconnus peut être<br />

obtenue en examinant les parties d’une phrase environnant le mot afin de trouver des<br />

définitions, explications, synonymes, contraires, antonymes, inférences.<br />

Correction<br />

Se dit de la capacité à produire des phrases grammaticalement correctes et<br />

compréhensibles. Correction s’oppose souvent à fluidité. Alex Mackenzie souligne que la<br />

fluidité est plus importante que la correction dans un contexte EMILE. De par la nature<br />

même des leçons, l’accent est mis sur la communication et la correction vient avec le<br />

temps. Il est naturel de faire des fautes au cours de l’apprentissage d’une langue et, nous le<br />

savons bien, il n’est pas nécessaire que la langue soit correcte pour être communicative.<br />

L’EMILE expose les apprenants à des situations de véritable communication.<br />

Cubing<br />

C’est une activité qui peut être utilisée comme organisateur graphique, exercice de préécriture<br />

pour la production écrite ou bien comme activité indépendante. Le but de cette<br />

activité est de donner au scripteur un aperçu des connaissances acquises sur le sujet et de<br />

pratiquer des capacités cognitives de haut niveau (voir la structure de la connaissance de<br />

Mohan). Le stimulus est un cube avec six différentes étiquettes, une pour chaque face :<br />

décrire, comparer, analyser, appliquer et argumenter pour ou contre.<br />

Décoder / Encoder<br />

Analyser les symboles graphiques ou verbaux d’une langue connue pour en établir la<br />

signification. Pour apprendre à lire, on doit apprendre le code conventionnel dans lequel<br />

un message est écrit afin d’en décoder le sens. Décoder signifie extraire le sens sous-jacent<br />

de quelque chose, par exemple décoder un texte littéraire complexe. C’est l’inverse<br />

d’encoder, c’est-à-dire le processus qui consiste à transformer l’information d’un format à<br />

un autre. La lecture est un processus cognitif complexe de décodage de symboles dans le<br />

120


ut d’en tirer une signification et/ou la construire. Dans la sémiotique, le processus<br />

d’interprétation d’un message envoyé par un émetteur à un destinataire est appelé<br />

décodage. Créer un message pour le transmettre est appelé encodage.<br />

Discours<br />

Toute forme de langue parlée (conversations, interactions dans la classe, débats) ou écrite<br />

(compositions, courrier, articles…), socialement appropriée et linguistiquement correcte.<br />

Quelque chose de très court comme deux phrases dans une conversation ou aussi long<br />

qu’un essai sont tous les deux des exemples de discours et tous les deux montrent des<br />

caractéristiques différentes du discours.<br />

Ecrémage<br />

Est utilisé pour identifier rapidement les principales idées d'un texte. L'écrémage se fait à<br />

une vitesse de trois à quatre fois plus rapide que la lecture normale. On feuillette souvent<br />

quand on a beaucoup de matériel à lire en un temps limité. L’écrémage est utilisé<br />

lorsqu’on souhaite voir si un article peut avoir de l'intérêt pour sa recherche. Il existe de<br />

nombreuses stratégies qui peuvent être utilisées lors de l'écrémage. Certains lisent les<br />

premier et dernier paragraphes, d’autres utilisent des titres, un résumé et d’autres<br />

organisateurs à mesure qu'ils progressent vers le bas de la page ou l'écran. On peut lire le<br />

titre, les sous-titres et les illustrations. Il faut penser à lire la première phrase de chaque<br />

paragraphe. Cette technique est utile lorsqu’on est à la recherche d'informations<br />

spécifiques plutôt que pour une lecture de compréhension. L'écrémage fonctionne bien<br />

pour trouver des dates, noms et lieux et peut être utilisé pour analyser des graphiques,<br />

des tableaux et des graphiques.<br />

Effet de retour ou Washback /Backwash<br />

Manière dont l'évaluation influence l'enseignement et l'apprentissage. L’effet de retour se<br />

réfère à l'impact que les tests en classe et les examens ont sur l'enseignement et<br />

l'apprentissage. L’effet de retour génère des effets négatifs dûs à l'absence de<br />

correspondance entre les objectifs de l'évaluation et la pratique d'enseignement. «Les<br />

effets washback ont un impact sur les comportements des enseignants en salle de classe. Il<br />

a été mis en évidence que les pratiques pédagogiques sont souvent sacrifiées dans une<br />

tentative désireuse de «couvrir» le programme de l'examen : de nombreux enseignants,<br />

pris au piège dans un cycle de préparation aux examens, estiment que des méthodologies<br />

innovantes sont un luxe qu'ils ne peuvent pas se permettre » (Prodromou 1981). Il est<br />

particulièrement important de promouvoir un washback positif grâce à des tests valides<br />

et cohérents avec les pratiques d'enseignement dans le contexte EMILE.<br />

Éléments lexicaux<br />

Ce sont des mots qui ont du sens. Ils peuvent être comparés aux mots grammaticaux ou<br />

mots fonctionnels, qui sont de nature structurelle. Les noms, les principaux verbes, les<br />

adjectifs et les adverbes sont des éléments lexicaux. Les auxiliaires, les pronoms, les<br />

articles et les prépositions sont généralement des mots grammaticaux.<br />

De nouveaux éléments lexicaux font constamment leur apparition dans une langue ; de<br />

même des mots disparaissent régulièrement parce qu’ils deviennent obsolètes.<br />

121


Par conséquent, nous nous référons aux éléments lexicaux comme une classe «ouverte».<br />

Les dictionnaires définissent précisément le sens des éléments lexicaux, mais se<br />

contentent de décrire globalement l’emploi des mots fonctionnels. En revanche, les<br />

grammaires décrivent dans le détail l'utilisation des mots fonctionnels, mais elles<br />

n’abordent le lexique qu’en termes généraux.<br />

Élicitation<br />

Technique par laquelle l’enseignant pousse les élèves à fournir eux-mêmes les<br />

explications au lieu de les leur donner directement.<br />

Enseignement d’une matière par l’intégration d’une langue étrangère (EMILE)<br />

Approche éducationnelle à double orientation dans le cadre de laquelle une langue<br />

supplémentaire (étrangère, régionale ou minoritaire et/ou une autre langue officielle du<br />

pays) est utilisée pour l'apprentissage et l'enseignement à la fois du contenu et de la<br />

langue. C’est une approche qui permet aux apprenants d’apprendre des disciplines nonlinguistiques<br />

à travers une langue qui n’est pas leur langue maternelle. L’EMILE<br />

représente une approche à part entière, indépendante des cours de langue. L'EMILE est<br />

devenu une innovation pédagogique majeure qui implique simultanément le<br />

développement de compétences linguistiques et communicatives et l'acquisition de<br />

connaissances et d'aptitudes. Il ne s'agit ni d'apprendre la langue ni d'apprendre la<br />

matière concernée. Il s'agit d'une «fusion» des deux. (David Marsh 2007)<br />

Étayage<br />

L’étayage des connaissances en tant que stratégie d'enseignement provient de la théorie<br />

socioculturelle de Lev Vygotski, et son concept de la zone proximale de développement<br />

(ZPD). "La zone proximale de développement est la différence entre ce que les enfants<br />

peuvent faire par eux-mêmes et ce qu’ils peuvent accomplir avec l’aide d’une personne<br />

plus compétente". Ainsi un élève peut s’appuyer sur ses connaissances antérieures et<br />

interioriser l'information. Les activités prévues dans ce type d’instruction se situent juste<br />

au-delà de ce que l'apprenant peut faire seul. L’étayage est fourni par d’autres plus<br />

compétents afin que l'apprenant puisse accomplir (avec aide) les tâches qu'il ou elle ne<br />

pourrait pas accomplir seul. (Par Rachel Van Der Stuyf).<br />

Genres<br />

Manières de parler ou d’écrire classées selon le contenu, le but, l’emploi de la langue et la<br />

forme. Les apprenants d’une langue apprennent à manipuler ces genres pour rendre leur<br />

discours plus efficace. Les genres écrits incluent rapports, invitations, articles<br />

d’informations, histoires, contes, courrier électronique et poèmes. Les genres oraux<br />

incluent présentations, exposés interviews, discours et conversations informelles.<br />

Holistique /Approche holistique<br />

Une approche est dite holistique lorsqu’on souligne l’importance du tout et<br />

l’interdépendance des parties plutôt que l’analyse de chaque partie. Dans l’enseignement<br />

des langues l’approche holistique prend en considération l’apprentissage linguistique<br />

dans sa totalité, intègre l’apprentissage d’une langue étrangère dans des activités ayant un<br />

sens du point de vue du contenu afin de permettre à l’apprenant de communiquer<br />

réellement plutôt que de découper la langue en morceaux (par exemple : les structures<br />

grammaticales), de les traiter séparément et de construire un programme sur ces unités<br />

séparées de la langue.<br />

122


Inférer le sens<br />

Déduire la signification d'un mot dans son contexte en utilisant des indices contextuels et<br />

autres (par exemple la connaissance préalable)<br />

Input/Apport de langue<br />

Dans l’enseignement de la langue l’input est la langue utilisée par l’enseignant, les autres<br />

apprenants et les autres res-sources. Certains linguistes (comme Krashen) affirment que<br />

l’acquisition de la langue est améliorée lorsqu’on fournit à l’apprenant un input<br />

compréhensible, c’est-à-dire que la langue est juste à la limite des compétences de<br />

l’apprenant en ce qui concerne la complexité du vocabulaire et des structures, la vitesse<br />

du débit, le dégré de clarté et l’étendue du registre et du style.<br />

Interaction<br />

Elle a lieu dans la communication lorsque les sources alternent dans la transmission de<br />

messages. Dans l’enseignement de l’interaction les modèles d’interaction sont les<br />

différentes manières d’interagir des apprenants et de l’enseignant dans la classe.<br />

Différents modèles d’interaction peuvent appuyer les objectifs de différents types<br />

d’activités. Par exemple, l’enseignant parle à l’ensemble de la classe pendant une activité<br />

de dictée (E – Es), les apprenants travaillent par couples dans un jeu de rôle (E –E), et les<br />

apprenants travaillent par petits groupes sur un projet donné (Es-Es).<br />

L1<br />

La langue (ou les langues) dans laquelle on a commencé son apprentissage (la langue dans<br />

laquelle on a établi les premiers longs contacts verbaux).<br />

L2<br />

Une langue seconde, c’est-à-dire toute langue apprise après la langue maternelle.<br />

Langue cible<br />

Toute autre langue que les apprenants apprennent comme langue seconde ou étrangère et<br />

qui est la cible de l'apprentissage<br />

Métacognition<br />

« La métacognition se rapporte à la connaissance qu´on a de ses propres processus<br />

cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui touche, par exemple, les propriétés<br />

pertinentes pour l´apprentissage d´informations et de données... Ainsi, je me livre à la<br />

métacognition, si je m'aperçois que j'ai des difficultés à apprendre A plutôt que B, s’il me<br />

semble que je devrais revérifier C avant de l'accepter comme un fait. »<br />

(Flavell, 1976, 232)<br />

métacognitif (adjectif)<br />

123


Mots fonctionnels<br />

Connus aussi sous le nom de mots vides, mots grammaticaux, ces mots indiquent<br />

certaines relations grammaticales dans la phrase (préposition) ou entre des phrases<br />

(conjonction). Ils incluent par exemple : les articles, les prépositions, les pronoms et les<br />

conjonctions. Les mots les plus fréquemment utilisés dans un texte sont des mots<br />

fonctionnels : en français « de », « un », « les ».<br />

Négociation du sens<br />

Processus par lequel les enseignants et les élèves tentent de se transmettre des<br />

informations et de parvenir à la compréhension mutuelle en répétant, paraphrasant,<br />

clarifiant et confirmant l'information. L'enseignant peut aider les élèves à démarrer ou<br />

travailler avec eux lorsqu’il y a des difficultés en utilisant des approches linguistiques et<br />

autres pédagogies. (http://www.learner.org/libraries/tfl/key_terms.html) Les activités<br />

portant sur la négociation de sens sont typiques de l’enseignement bilingue. Dans la<br />

négociation du sens pour le contenu, on discute des concepts et du vocabulaire spécifique.<br />

Il est important de noter que la négociation fait référence à une activité où les apprenants<br />

sont des participants actifs prêts à résoudre des problèmes, plutôt qu’à une activité initiée<br />

et menée par l’enseignant. (http://lici.utu.fi / matériaux / article_jarvinen.<strong>pdf</strong>).<br />

Output / production<br />

Selon Merrill Swain qui a proposé l’hypothèse de la production compréhensible (PC), le<br />

concept d’input/apport de langue exprimé par Krashen, ne suffit pas à expliquer<br />

l'acquisition des langues secondes. Elle affirme que le langage est acquis lorsque nous<br />

tentons de communiquer un message à quelqu'un d'autre mais n’y parvenons pas et<br />

réessayons à nouveau. Finalement, après plusieurs tentatives, nous produisons la forme<br />

correcte de notre énoncé et l'auditeur est finalement en mesure de comprendre. Ainsi, la<br />

nouvelle forme linguistique est acquise.<br />

Krashen fait valoir que le problème de base avec toutes les hypothèses PO est que la<br />

production est rare, et l’output compréhensible est encore plus rare. Même lorsque<br />

l'apprenant parle la langue, il fait rarement les types d'ajustements que revendiquent les<br />

défenseurs de l’hypothèse (PC). Une autre difficulté avec cette hypothèse est que les<br />

étudiants qui sont poussés à s’exprimer dans une deuxième langue peuvent être<br />

embarrassés, ce qui déclenche une certaine anxiété (le filtre affectif) entravant ainsi<br />

l'acquisition. (http://en.wikipedia.org/wiki/Comprehensible_output)<br />

Stratégies ascendantes<br />

Elles aident les apprenants à lire en décodant tout d’abord les plus petites composantes de<br />

la langue : par exemple, les lecteurs construisent du sens à partir des plus petites unités<br />

de sens (lettres, mots de vocabulaire, expressions, phrases) pour comprendre.<br />

Cette approche est utilisée aussi à l’écrit. L'hypothèse qui sous-tend cette approche est<br />

que les apprenants seront en mesure d'intégrer toutes les compétences et, par<br />

conséquent, seront en mesure de comprendre.<br />

En FLE, une stratégie ascendante décrit comment les apprenants découvrent les règles de<br />

grammaire tout en faisant des exercices.<br />

Une troisième définition précise qu'une approche ascendante développe différentes<br />

solutions et stratégies pour répondre à des individus où qu'ils se trouvent.<br />

124


Dans un enseignement EMILE, des stratégies ascendantes sont utiles lorsque les<br />

apprenants travaillent sur le vocabulaire spécifique du contenu. Ils peuvent alors<br />

s’appuyer sur leur L1 ou sur leur connaissance de la formation des mots pour comprendre<br />

un texte.<br />

Stratégies descendantes<br />

Stratégies globales, par exemple, la connaissance préalable de l'apprenant est utilisée<br />

pour faciliter l'apprentissage (à l’opposé des stratégies ascendantes).<br />

Stratégies pour la médiation<br />

Elles reflètent les moyens de gérer l'utilisation de ressources limitées pour traiter les<br />

informations. Les stratégies impliquent :<br />

La planification<br />

Développer le savoir antérieur ;<br />

Localiser les ressources ;<br />

Préparer un glossaire ;<br />

Prendre en compte les besoins des interlocuteurs ;<br />

Sélectionner les unités d'interprétation.<br />

L’exécution<br />

Anticiper : traiter les données qui arrivent alors que l’on formule la dernière unité,<br />

simultanément et en temps réel ;<br />

Enregistrer les possibilités, les équivalences ;<br />

Combler les lacunes.<br />

L’évaluation<br />

Vérifier la cohérence des deux textes ;<br />

Vérifier la cohérence des usages.<br />

La remédiation<br />

Affiner à l’aide de dictionnaires, de thesaurus ;<br />

Consulter des spécialistes, des sources.<br />

Syllabe accentuée, syllabe atone<br />

Lorsque vous prononcez un mot de plus d'une syllabe, la syllabe accentuée est plus forte,<br />

plus longue, plus claire et plus aigue.<br />

amplitude longueur de la<br />

voyelle<br />

clarté de la<br />

voyelle<br />

Syllabe accentuée forte longue entière élevé<br />

Syllabe atone basse courte réduite faible<br />

ton de la voyelle<br />

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http://www.nclrc.org/essentials/reading/goalsread.htm<br />

http://www.britishcouncil.pl/speak_up_on_climate/<strong>pdf</strong>/CLIL_intro.<strong>pdf</strong><br />

http://www.cambridgeesol.org/assets/<strong>pdf</strong>/resources/teacher/clil_glossary.<strong>pdf</strong><br />

http://esl.about.com/library/vocabulary/bl1000_list1.htm?once=true&<br />

http://tip.psychology.org/reigelut.html<br />

http://esllanguageschools.suite101.com/article.cfm/how_to_teach_vocabulary<br />

http://www.enchantedlearning.com/graphicorganizers/<br />

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http://www.wordsift.com<br />

http://www.muskingum.edu/%7Ecal/database/general/organization.html#Matrice<br />

s<br />

http://www.teachers.ash.org.au/researchskills/Dalton.htm<br />

http://en.wikipedia.org/wiki/Taxonomy_of_Educational_Objectives<br />

http://www.ops.org/reading/blooms_taxonomy.html<br />

http://www.naldic.org.uk/ITTSEAL2/resource/readings/EGUsingGibbonsPlanning<br />

Framework.htm<br />

http://eduscol.education.fr/D0231/Grille_pilier2.<strong>pdf</strong><br />

http://eduscol.education.fr/D0231/Grille_pilier3.<strong>pdf</strong><br />

http://ec.europa.eu/education/languages/language-teaching/doc236_fr.htm<br />

http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/CADRE_<strong>FR</strong>.asp<br />

http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/lifelong_learnin<br />

g/c11090_fr.htm<br />

http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/<strong>pdf</strong>/ll-learning/keycomp_fr.<strong>pdf</strong><br />

http://ec.europa.eu/education/policies/educ/eqf/eqf08_fr.<strong>pdf</strong><br />

http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/IMG/jpg/sujet-brevet-14-18.jpg<br />

http://lewebpedagogique.com/lapasserelle/2009/03/04/cartes-mentales-de-latheorie-a-<br />

la- pratique/<br />

http://outils-formateurs-education-patient.inpes.fr/fiche/4-4_seq02.<strong>pdf</strong><br />

133


134<br />

Le DVD, mode d’emploi<br />

Les partenaires du projet <strong>LICI</strong> ont réuni sur le DVD un éventail de ressources pour<br />

l´enseignant. Les clips vidéo sont accompagnées de tâches destinées aux enseignants<br />

EMILE aussi bien qu’aux futurs enseignants en formation. Elles fournissent des exemples<br />

EMILE du primaire jusqu´à l´université.<br />

Le DVD comporte deux dossiers qui s´adressent à des publics différents. La partie<br />

concernant la formation des enseignants (Teaching Materials) offre un support<br />

linguistique aux enseignants de discipline qui voudraient enseigner leur matière dans une<br />

langue étrangère. Les suggestions sont données en anglais, français et allemand.<br />

Le dossier Matériel pédagogique (Teaching Materials) propose différentes ressources<br />

pour les classes EMILE à trois niveaux (primaire, secondaire et supérieur) en trois langues<br />

: anglais, français et allemand.<br />

Le niveau de langue a chaque fois été mentionné car l´apprentissage d´une L2 et EMILE<br />

commence à des niveaux et à des âges différents selon les pays. Ainsi tel plan d´une leçon<br />

ou tel projet adapté à un niveau primaire dans un pays peut correspondre aux exigences<br />

du niveau secondaire dans un autre.<br />

Les sujets et les thèmes choisis sont tirés des disciplines suivantes : sciences, sciences<br />

sociales et marketing* (*au niveau supérieur).<br />

Nous tenons à remercier les collègues et les étudiants qui ont contribué aux ressources<br />

publiées sur le DVD.<br />

Pour accéder à : Formation des enseignants et Matériel pédagogique sur le DVD, suivre les<br />

instructions suivantes (pour Windows) :<br />

1) Ouvrir « Mon ordinateur »,<br />

2) Trouver le lecteur DVD (<strong>LICI</strong>) et faire un click droit sur son icône,<br />

3) Choisir « Explorer »,<br />

4) Les dossiers Formation des enseignants et Matériel pédagogique sont dans le dossier<br />

« MATERIALS ».<br />

I. Formation des enseignants<br />

Activités d’observation (Vidéo)<br />

Water cycle – primary level science<br />

Body parts, physical activity - primary level science<br />

Weasels - secondary science<br />

Healthy nutrition – secondary level social science<br />

Design of cold-formed steel structures – tertiary level science<br />

Lecture on cariogenic microorganisms – tertiary level science<br />

Families and household – tertiary level sociology


ENGLISH <strong>FR</strong>ANÇAIS DEUTSCH<br />

Language support Support linguistique Sprachliche Unterstützung<br />

Classroom language Redemittel für den CLIL-<br />

Unterricht<br />

Teacher talk Les interactions orales de l’enseignant dans<br />

une classe EMILE<br />

II. Matériel pédagogique<br />

Comprendre des consignes en français<br />

Lehrersprache im CLIL -<br />

Unterricht<br />

ENGLISH <strong>FR</strong>ANÇAIS DEUTSCH<br />

Primary level Niveau primaire<br />

LIFE Art (plan de cours)<br />

Secondary level Niveau secondaire Sekundarstufe 1<br />

Lesson Plans and materials Activités lexicales Stundenbild/Materialien<br />

The water cycle Formes géométriques Planeten<br />

Volcanoes Mathématiques<br />

A healthy diet Physique/Chimie<br />

The property of matter Mathématiques, Physique, SVT<br />

Insects Sciences sociales<br />

Sorbet Sciences de la Vie et de la Terre<br />

Animals Les plantes<br />

KWLH model (science) Modules<br />

Circuits électriques<br />

L’environnement<br />

Le parallélogramme<br />

L’information génétique<br />

Les volcans d’Auvergne<br />

Tertiary level Niveau tertiaire<br />

Marketing (English and French) Marketing (anglais et français)<br />

Social Science<br />

Technology<br />

135

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